Le co-fondateur de la Fnac, Max Théret, est décédé à l’âge de 96 ans.

Co-fondateur de la Fnac, Max Théret est décédé dans la nuit du 24 au 25 février à l'âge de 96 ans, selon l’AFP.

Né le 6 janvier 1913 à Paris, Théret fut militant trotskiste et franc-maçon. Il était parti s'engager en Espagne durant la guerre civile dans les années 30. Puis, après avoir été garde du corps de Trotski, il était entré dans la Résistance. Il dirigera également la coopérative des PTT.

Max Théret avait fondé la Fnac en 1954, avec son ami André Essel, également militant antifasciste et trotskiste. Il s'agissait à l'époque de l'ouverture d'un club de vente de matériel de photo dans un appartement parisien. Les deux hommes pensaient que l'« action pour le consommateur complète l'action politique », via des produits moins chers. Essel dirigera la Fnac pendant 30 ans.

Max Théret et André Essel étaient aussi connus pour quelques coups d'éclat, comme l'occupation des locaux du CNPF (Conseil national du patronat français) en 1968 ou le recrutement de réfugiés politiques au sein de l'enseigne.

Bien avant la naissance des grandes surfaces, ils se focalisent sur les achats groupés et se distinguent en ouvrant leur première librairie à Paris en 1974, où les livres sont vendus au rabais. Cette politique a contribué paradoxalement à la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre, visant à défendre les petites librairies de la concurrence de la Fnac et des hypermarchés.

En 1980, l'enseigne entre en Bourse et s'implante l'année suivante à l'étranger. Mais c'est en 1994, avec son rachat par le groupe de distribution et de luxe PPR (Conforama, La Redoute, Gucci, Yves Saint Laurent...), que la Fnac accélère son développement à l'international.

Présente dans une dizaine de pays, l'enseigne emploie actuellement 20.000 salariés, dont 11.800 en France. Touchée par la crise, elle vient d'annoncer un plan d'économies dans l'Hexagone, qui pourrait entraîner la suppression de 400 postes.

La Fnac, à l'origine enseigne culturelle et « agitateur d'idées », s'est repositionnée au début des années 2000 sur les produits high tech, plus rentables, qui représentent désormais près de 60% de ses ventes, contre seulement 18% pour les livres. Avec 4,58 milliards d'euros enregistré en 2008, la Fnac est désormais la première activité de PPR.

Max Théret s'était également lancé dans la presse, rachetant, en 1985, pour un franc symbolique, le quotidien Le Matin à Claude Perdriel, propriétaire du Nouvel Observateur et de Challenges.