Howard Tate est décédé le 2 décembre. Le chanteur soul était âgé de 72 ans. Dans un style évoquant parfois Al Green, Tate signa de sublimes singles durant les années 60 et 70 avant de disparaitre de la scène musicale. En 2001, un comeback inattendu le replace sur l’échiquier du genre et le renvoie à nouveau en studio pour quelques albums poignants… Triste coïncidence : son ami producteur Jerry Ragovoy avec lequel il signera ses plus grands chefs-d’œuvre s’était éteint en juillet dernier…
Né le 13 août 1939 à Macon en Georgie, Howard Tate chante dès l’adolescence dans des formations gospel et, au début des années 60, enregistre au sein des Gainors, quelques singles de rhythm’n’blues pour les labels Mercury et Cameo. A la même époque, il se produit avec l’organiste Bill Doggett.
Le célèbre producteur Jerry Ragovoy enregistre Tate pour le compte du label Verve. De 1966 à 1968, épaulés par des musiciens de studio tels que Paul Griffin, Richard Tee, Eric Gale, Chuck Rainey et Herb Lovell, Tate et Ragovoy signent des enregistrements de soul blues d’un raffinement rare pour l’époque. Ain't Nobody Home et Look At Granny Run Run en 1966, Baby I Love You en 1967 et Stop en 1968, tous écris ou coécrits avec Ragovoy, deviennent des classiques du genre.
Sur son grand classique Pearl, Janis Joplin reprend même Get It While You Can du tandem Tate/Ragovoy. Le chanteur travaillera également sans son producteur et complice fétiche. Ainsi, en 1970, il sort Howard Tate's Reaction sur Turntable Records, avec à la production Lloyd Price et Johnny Nash.
En 1972, Ragovoy et Tate enregistrent sur Atlantic Records l’album sobrement intitulé Howard Tate, une merveille sur lequel le chanteur revisite notamment des compositions de Bob Dylan (Girl From The North Country) et Robbie Robertson et Levon Helm (Jemima Surrender).
Mais à la fin des années 70, Howard Tate décide de se retirer du monde de la musique. Dans le New Jersey et à Philadelphie, il se retrouve vendeur de valeurs mobilières… Les années 80 sont synonymes pour lui de vraie descente aux enfers, sa dépendance à la drogue l’expédiant d’abris pour SDF en abris pour SDF… La décennie suivante, il refait surface et devient même prêcheur.
En 2001, l’heure de la résurrection a sonné ! Avec l’aide d’un DJ de Jersey City, alors que la planète soul le pensait définitivement disparu des radars, Howard Tate reprend son micro et remonte sur scène pour la première fois depuis des années à New Orleans. Il retrouve même son vieux complice Jerry Ragovoy pour mettre en boite l’album Rediscovered en 2003 sur lequel il reprend notamment des chansons d’Elvis Costello et de Prince.
En 2006, Shout! Factory publie Howard Tate Live, enregistré en public au Danemark en 2004. Cette même année 2006, épaulé par le producteur, arrangeur et compositeur Steve Weisberg, Tate enregistre A Portrait Of Howard sur le label Solid Ground, un opus comprenant comme à l’accoutumée des reprises signées cette fois Randy Newman, Nick Lowe, Lou Reed et Carla Bley. En 2008, il sort Blue Day.
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