Vous avez succombé au virus de la musique dématérialisée mais vous débarrasser de votre collection de galettes argentées vous fend le cœur. Alors le Yamaha CD-N500 est fait pour vous puisqu'il combine un lecteur de CD et un lecteur réseau en un même appareil !

Sans avoir jamais totalement délaissé la production de matériel haute fidélité malgré le déclin que celle-ci avait connu entre autres avec l'arrivée du Home cinéma, Yamaha propose depuis quelques années une gamme d'appareils Hi-Fi résolument audiophiles, parmi lesquels des enceintes (série Soavo), des amplificateurs, des lecteurs CD, un lecteur réseau, le NP-S2000 (dont nous avons réalisé un banc d'essai)...

Le constructeur japonais présentera d'ailleurs en septembre au salon IFA 2013 de Berlin des nouveautés venant encore agrandir cette famille.

Yamaha a choisi de doter les appareils de cette gamme d'un look "années 70", sans doute pour rappeler la grande époque de la Hi-Fi où la marque aux trois diapasons tenait le haut du pavé avec certains de ses modèles et jouissait globalement d'une excellente réputation.

D'année en année cette gamme audiophile s'étoffe d'appareils de série supérieure ou d'appareils visant à une plus large diffusion, comme le CD-N500 dont nous vous proposons le banc d'essai et qui est affiché à un tarif d'environ 500 euros.

Le CD-N500, comme son nom l'indique, "CD" pour lecteur de CD et "N" pour Network ou lecture sur réseau, combine les deux fonctions en un seul appareil, et même une troisième puisqu'il peut lire des fichiers audio stockés sur un support USB.

Présentation

Pas de formes complexes comme on en voit de nombreuses aujourd'hui, le Yamaha CD-N500 opte pour la sobriété avec une façade en résine imitant à s'y méprendre l'aluminium anodisé naturel ou noir, façade au centre de laquelle se trouve un fin tiroir à disque avec sa touche d'ouverture-fermeture, le tout surplombant un discret afficheur de couleur bleu.

Un nombre restreint de commandes prennent place de part et d'autre de ce tiroir.

A savoir, depuis la gauche, un (véritable) interrupteur de mise sous tension, la fenêtre du récepteur de télécommande, une prise USB A pour un périphérique de stockage USB, prise également compatible avec les Apple "iDevice", le sélecteur de source, la sélection du mode "pure direct" (extinction de l'afficheur), les touches classiques de commande d'un lecteur de CD.

Enfin une molette rotative à pression centrale permettant la navigation dans les menus (et aussi les sauts de plages avant et arrière dans un CD) et une touche "return".

La télécommande permet de piloter la totalité des fonctionnalités de la machine, avec, par exemples, un pavé numérique permettant l'accès direct à une piste d'un CD, la lecture aléatoire, les modes de répétition dont la répétition continue entre deux points temporels A et B quelconques dans une même piste, le choix d'afficher l'artiste, l'album, le temps, la source ou la chanson en lecture de fichiers...

Si l'affichage permet de "dépanner" pour la navigation et la visualisation des informations, il sera cependant préférable de piloter le CD-N500 avec un iPhone, un iPad ou un smartphone sous Android grâce à l'application Network Player Controller (choisir l'onglet "App") qui permet plus de souplesse, de mieux visualiser les informations et surtout d'avoir un affichage des pochettes des albums.

La connectique

Est-il vraiment utile de passer en revue la connectique du CD-N500 ?

Pour faire court, on trouve à l'arrière de ce lecteur une sortie stéréo analogique sur prises Cinch dorées, deux sorties numériques S/PDIF (coaxiale et optique) qui permettront éventuellement d'utiliser un DAC autonome de son choix, et enfin la prise réseau RJ45.

La fabrication

Le châssis est réalisé en tôle d'acier pliée de 1 mm d'épaisseur, avec une face arrière séparée et le mécanisme de lecture des CD est monté sur son propre petit châssis interne qui le positionne en hauteur.

De manière logique dans ce genre d'appareil avec mécanisme de lecture central, l'alimentation prend place à la droite de celui-ci, la carte réseau se trouve juste derrière, et enfin la carte située à gauche regroupe les circuits de contrôle de lecture des CD ainsi que la partie conversion numérique analogique et la puce générant les signaux numériques de sortie S/PDIF.

La fabrication est de grande série mais cela n'empêche pas les différentes cartes d'être de type professionnel et de faire appel à de l'époxy double face à trous métallisés. Ces cartes sont reliées entre elles par des torons de fils ou des "limandes" (circuits imprimés souples).

L'alimentation

Le Yamaha CD-N500 comporte une alimentation à découpage (partie gauche de la photo) chargée de pourvoir aux besoins en énergie de la partie réseau ainsi que de l'interface USB.

Les circuits dédiés à l'audio bénéficient pour leur part d'une alimentation linéaire classique avec un transformateur d'alimentation de taille sérieuse en l?occurrence.

Cette alimentation linéaire délivre entre autres le 5V nécessaire au fonctionnement de la partie CD et du convertisseur numérique analogique, ainsi que diverses autres tensions. On remarque la présence de deux condensateurs de filtrage Nichicon Gold, l'un de 4700 ?F/16V, l'autre de 4700 ?F/35V. Les audiophiles apprécieront.

La conversion numérique analogique

Yamaha a choisi d'utiliser un convertisseur numérique analogique Burr-Brown PCM5101 qui est une version légèrement moins performante du PCM5102 (112 dB de rapport signal sur bruit et de gamme dynamique pour ce dernier contre 106 dB pour le PCM5101), l'échantillonnage maximal restant le même, à savoir 32 bits à 384 kHz.

Ce convertisseur de nécessitant pas de post-filtrage, on ne trouve pas de filtrage actif à amplificateurs opérationnels après celui-ci mais simplement un filtre passif (résistance et condensateur), comme le préconise Burr-Brown.

On remarque, sur la droite, un circuit intégré Burr-Brown PCM9211 qui se charge de générer les signaux audio numériques S/PDIF de sortie à partir de ceux lus par le CD-N500, qu'ils proviennent d'un CD, du réseau ou d'un périphérique de stockage USB.

Partie CD, autre

Sur cette même carte prennent place les circuit de contrôle de lecture des CD et de décodage des informations captées par la diode laser de lecture (en haut à droite).

Vers le milieu à gauche de la photo, on peut voir le micro contrôleur de gestion des commandes du CD-N500, un modèle Renasas R5F21356, tandis que le gros circuit intégré plus bas, un autre micro contrôleur Renasas, en l'occurrence le R5F6416, est très vraisemblablement affecté à la prise en charge des signaux numériques en provenance des différentes sources (CD, USB, réseau).

La carte réseau

L'interface avec le réseau Ethernet est réalisée par un circuit Micrel KSZ8051. Les signaux sont ensuite traités par un processeur Analog Devices ADSP-BF257, lequel prend également en charge les signaux de la prise USB.

Utilisation et écoute

Comme nous le disions précédemment, il est plus agréable de piloter un lecteur réseau depuis un smartphone sous Android, un iPhone, ou mieux encore un iPad ou une tablette sous Android, que de se servir de la télécommande ou des touches de commande en façade et d'avoir ainsi également un affichage plus riche qu'une simple ligne de texte sur l'afficheur du lecteur.

Mais voilà, c'est que l'application Network Player Controller de Yamaha nous a laissés un peu sur notre faim. Si le graphisme comme l'ergonomie sont agréables, nous avons constaté quelques petits problèmes d'affichage de pochettes et regrettons l?absence d'indication du format et de la fréquence d'échantillonnage (c'est quand même sympa de voir s'afficher 176 kHz ou 192 kHz !), même si tout cela n'a aucune incidence sur la qualité sonore.

Voici quelques captures d'écran de cette application sur tablette iPad :

L'interface pour le CD :

En réseau, l'écoute de la Fantasia on British Sea Songs de Henry Wood, qui nous sert de point repère pour apprécier le rendu sonore d'un appareil, avec le CD-N500 c'est tout bon.

La restitution sonore est fine et dynamique, l'équilibre spectral est fort satisfaisant, avec un aigu qui file bien mais se montre toujours civilisé et se garde d'en faire trop et il n'est pas nécessaire de tendre l'oreille pour bien capter le tintement du triangle que l'on entend un bref instant durant la pièce The Saucy Arethusa.

On ne manque pas aussi de remarquer que l'extinction des notes de la flute solo est parfaite lors de l'écoute de la pièce Farewell ye Spanish Ladies, la manifestation la plus évidente de l'utilisation d'un convertisseur PCM5101 sans post filtrage.

On reste également sous le charme de la restitution fine et équilibrée du CD-N500 à la lecture en réseau de la très belle version (en qualité Studio Masters 24 bits à 96 kHz) de la très belle Fantaisie Écossaise de Max Bruch par la violoniste Kyung Wha Chung et le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par le grand Rudolf Kempe, un enregistrement de 1972 réédité par Decca.

Cet enregistrement d'origine analogique n'a absolument pas à rougir face aux enregistrements numériques d'aujourd'hui et sa numérisation en 24 bits à 96 kHz est tout simplement somptueuse, et le CD-N500 restitue avec force conviction la plénitude sonore de cette magnifique "Scottish Fantasia" et en distille avec bonheur toute la poésie et la grandeur !

Dans sa version Studio Master en 24 bits à 96 kHz, la quasi "opératique" Japonaise" interprétée par Freddie Mercury et la cantatrice Montserrat Caballé se déploie avec puissance et majesté et les forte des deux interprètes passent avec aisance au travers de l'électronique du CD-N500.

Quant à la qualité de restitution des CD, elle est comparable à celle obtenue en lecture réseau avec des fichiers au même format, tout comme la lecture de fichiers en qualité Studio Masters depuis l'entrée USB est tout aussi excellente que celle obtenue en lecture réseau.

Si l'application de contrôle par tablette de ce lecteur réseau et de CD Yamaha CD-N500 nous semble mériter quelques corrections, ne boudons pas notre plaisir car le concept de cet appareil est intéressant, ses capacités de lecture sont somme toute plutôt bonnes et ses prestations sonores de très bonne tenue, et de plus les lecteurs réseau de qualité à ce prix, et doublé d'un lecteur CD, ça ne court pas les rues.

CD-N500 sur site Yamaha Audio France

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