Particulièrement riche en matière d'accessoires et de connectique de qualité pour le cinéma domestique et la Hi-Fi, et aussi l'informatique, le catalogue de la marque allemande Oelbach se montre plus chiche en réalisations électroniques pures, mais il est vrai, comme on dit, que ce n'est pas là son cœur de métier.
Les électroniques se composent de deux transmetteurs Bluetooth dont un avec codage aptX, d'un répartiteur et d'un sélecteur HDMI, d'un transmetteur HDMI sans fil, d'une rallonge sans fil pour caisson de grave, d'un préampli phono, d'un régénérateur de données USB, et de deux DAC, le XXL DAC Ultra, jadis testé par Qobuz et récompensé par un Qobuzissime, et du modèle DAC Edition.40, en série limitée pour fêter les quarante ans de la marque, qui sera l'objet du présent banc d'essai.
C'est un DAC mini et minimaliste qu'il suffira d'alimenter et de brancher à une source disposant d'une sortie S/PDIF, coaxiale ou optique, comme par exemple un lecteur de DVD ou de CD qu'on aimerait entendre sonner autrement, ou pour les plus geek, avec une lecteur réseau n'intégrant pas de DAC.
Présentation
Pour son édition du 40ème anniversaire de la marque, Oelbach présente son DAC Edition.40 dans un beau petit boîtier en aluminium de couleur or.
Sa face avant rassemble les sorties ligne sur prises Cinch dorées, une prise casque au standard Jack 3,5 mm et une LED verte témoin de mise sous tension.
Cette tension est fournie par la prise micro USB située à l'arrière du boîtier, le constructeur fournissant un petit bloc d'alimentation et un cordon adapté, ou alors par une alimentation disposant d'un cordon avec une prise coaxiale délivrant du +5V. On pourra choisir entre l'entrée coaxiale ou optique grâce à un petit interrupteur à glissière.
Réalisation
L'ensemble de l'électronique du DAC Edition.40 est rassemblé sur un petit circuit double face dont la supérieure est bien garnie en composants.
La réception des signaux S/PDIF, commutés par un interrupteur, est assurée par un circuit Wolfson WM8804 compatible 24 bits à 192 kHz. Sur sa droite on peut voir un régulateur AMS1117 3.3 lui fournissant une tension de 3,3V ainsi qu'à la puce de conversion numérique analogique, un modèle très performant Asahi Kasei AK4396, compatible, lui aussi, 24 bits à 192 kHz.
Chaque canal de cet AK4396 sort des signaux différentiels en tension qui sont ensuite sommés, filtrés et référencés au 0V par un amplificateur opérationnel à courant élevé et faible distorsion Texas Instruments LME49726 qui sert également comme amplificateur pour casque. Celui-ci est alimenté en tensions symétriques de ±3V, la positive étant fournie par un régulateur intégré ajustable AMS1117 et la négative créée à partir d'un convertisseur continu-continu National Semiconductor LM2663 qui fabrique du -3V à partir du +3V. Ceci évite, par référencement des signaux au 0V, l'utilisation de condensateurs de sortie qui peuvent colorer le son et limiter la bande passante sur la sortie casque du fait des impédances assez faibles présentées par les casques.
Sur l'autre face prend un place un microcontrôleur ST Microelectronics STM8S003F3 dont on ne perçoit pas clairement le rôle, l'électronique étant dénuée d'automatismes. Celui-ci doit consister à assurer la commutation entre l'alimentation provenant de la prise USB et celle de l'entrée coaxiale +5V et probablement aussi à surveiller les tensions internes et le bon fonctionnement global.
Ecoute
A l'écoute de l'album Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine de Vivaldi par Rinaldo Alessandrini dirigeant le Concerto Italiano, le DAC Edition.40 d'Oelbach nous a délivré une restitution sonore particulièrement propre et vivante où nous avons cependant noté une petite sagesse dans l'aigu et globalement un mordant un peu moindre que celui que nous connaissons à cette œuvre, mais cela n’entame aucunement le plaisir à l'écouter et est nettement préférable à de l’exubérance flatteuse et fatigante. De la sorte la zone médiale est particulièrement bien mise en valeur et les voix solistes et les chœurs ressortent avec bonheur.
La cantate profane Carmina Burana, si elle se voit un peu calmée dans ses élans (assez peu quand même) et son exubérance, garde malgré tout la majeure partie de sa richesse sonore ainsi que ses brusques changements de climats musicaux. C'est très légèrement moins expressif qu'à l'accoutumée mais le caractère profane reste bien profane et bien loin du sacré !
Avec le célèbre album The Wall des Pink Floyd, c'est une restitution sonore précise et ample, riche de l'instrumentation et des interventions vocales qui se révèlent fort agréables, en notant que les accords de guitare fréquemment présents dans cette œuvre montrent un piqué raffiné et que le registre grave a droit à un traitement conventionnel de qualité, ferme et présent comme il faut. Et d'ajouter que malgré la durée de l'album et le niveau sonore qui reste relativement souvent élevé, on ne ressent pas de phénomène d'oppression sonore même à un niveau assez soutenu.
Quant à la sortie casque, elle offre une restitution sonore qui tient la route, plus expressive que sur les sorties ligne, à la bande passante large, pêchue et à la puissance convenable pour des casques de rendement correct et nous a donné un final explosif de la Manfred Symphony extrait de l'intégrale des Symphonies de Tchaikovsky par le Melbourne Symphony Orchestra dirigé par Oleg Caetani.
Mode d'emploi (multi langue)
Nos remerciements à Univers High-Tech pour le prêt du Oelbach DAC Edition.40.
Capacités de lecture
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