Quand Moovika, un importateur de matériel professionnel, et aussi de la marque de lecteurs réseau multimédia Popcorn Hour, décide d'améliorer les performances et la présentation de ces derniers, cela donne, par exemple, le Moovika Case A-400 M, adapté au lecteur réseau multimédia A-400 que nous vous avions vaguement présenté dans le tutoriel consacré à l'application Qobuz intégrée dans tous les appareils de la marque Popcorn Hour.
De nombreux appareils, que ce soit des convertisseurs numérique analogique comme nous en testons souvent chez Qobuz, ou encore des lecteurs réseau multimédia, voit leur alimentation reléguée sous forme de bloc secteur mural, ou de boîtier traînant entre les cordons les reliant d'un côté au secteur, et de l'autre à l'appareil, ceci afin de pouvoir offrir une certaine compacité.
D'une manière quasi générale, mondialisation oblige, ces alimentations sont des modèles à découpage fonctionnant quelle que soit la tension du réseau électrique et ne sont pas forcément développées par le fabricant de l'appareil auquel elles sont destinées.
Parfois celui-ci propose comme produit à part entière une alimentation plus évoluée que celle livrée d'origine, intégrant parfois une batterie pour fournir un courant de très grande propreté.
L'idée de Moovika a été de développer un boîtier aux dimensions d'un élément de rack professionnel équipée, soit d'une façade donnant à l'ensemble un aspect d'élément Hi-Fi traditionnel et prenant place au sein d'une chaîne existante, soit d'une façade de 48 cm de large avec les trous de fixation permettant son montage dans un rack.
De plus, une alimentation linéaire stabilisée de 12V de conception audiophile prend place dans ce boîtier et se substitue à l'alimentation à découpage d'origine du lecteur réseau multimédia A-400 afin d'améliorer les performances sonores, alimentation que l'on peut voir sur la vue ci-dessous.
L'installation du lecteur A-400 dans le boîtier Moovika ne demande qu'un tournevis, une petite notice explicative pour mener à bien les opérations est jointe et si cela ne suffit pas, cette page sur le site Moovika explique tout en détails.
L'alimentation Moovika
Moovika importe du matériel pour les professionnels et ça se voit, ne serait-ce déjà que dans la plaquette produit où l'importateur décrit celui-ci en se gardant de tout langage marketing ronflant et plus ou moins abscons, et liste les composants utilisés dans la pièce maîtresse qu'est l'alimentation, ce qui parle tout de suite aux professionnels et aux connaisseurs (à noter que cette alimentation est d'origine Audiophonics, un site de vente en ligne bien connu de nombreux audiophiles).
Point d'alimentation à découpage, qui, aussi bonne soit-elle, reste un générateur de signaux à hautes fréquences qui imposent blindages et tores de ferrites pour les empêcher d'aller se promener sur le secteur ou sur les conducteurs et câbles d'autres appareils via le cuivre ou via les airs, mais une alimentation linéaire classique, avec un "costaud" transformateur toroïdal de 2 x 12V et 30VA de puissance.
Les quatre diodes de redressement, montées sur refroidisseur (visibles au premier plan de la photo de droite) sont des modèles ultra rapides ON Semiconductor MUR860 et sont suivies de six condensateurs Panasonic FC de 1200 uF/50V (filtrage dit "de tête"), découplés par six condensateurs MKP Wima de 10 uF.
La tension pseudo continue d'environ 17V ainsi obtenue est confiée à un régulateur de Tension Linear Technology LT1084 pouvant délivrer un courant de 5A sous une tension stabilisée de 12V et comporte en sortie deux condensateurs Panasonic FC de 1000 uF/35V, découplés par deux condensateurs MKP Wima de 10 uF.
Une résistance de décharge intégrée permet, à la coupure du secteur, de ne plus avoir la moindre tension sur la sotie 12V. Cela permet aussi, en cas de besoin de réinitialisation du A-400, de ne pas avoir à attendre que le 12V ait disparu puisqu'il suffit de couper le secteur et de le remettre aussitôt.
Découvrons maintenant le lecteur réseau multimédia Popcorn Hour A-400 qui va venir prendre place dans ce boîtier Moovika.
Le lecteur réseau multimédia Popcorn Hour A-400
C'est un petit boîtier noir qui ne paie pas de mine et ne se prend pas au sérieux avec sa boîte de popcorn comme logo de sa marque éponyme ornant une façade très dépouillée ne comportant que la fenêtre masquant le récepteur de télécommande et deux LED témoins, l'une pour l'alimenation, l'autre pour la réinitialisation.
Il est cependant considéré comme le meilleur lecteur réseau multimédia, et que cela soit vrai nous satisferait d'autant plus qu'il intègre l'application Qobuz et que l'initiative est venue du constructeur lui-même.
La connectique et les extensions
Le A-400 étant un lecteur réseau multimédia pouvant streamer et diffuser de la vidéo comme de l'audio, il est équipé de la connectique en conséquence. On pourra ainsi sortie la vidéo en mode composite, composantes, les deux sorties audio Cinch servant dans ces deux cas pour l'audio, ou alors on sort à la fois vidéo et audio en HDMI. D'autre part, l'audio sortante sera dans tous les cas disponible en numérique au format S/PDIF sur prise coaxiale ou optique.
Aucun type de connexion ne manque à l'appel pour l'accès aux données numériques puisque, bien sûr, le A-400 dispose d'une prise RJ45 pour se connecter au réseau Ethernet, mais aussi d'un connecteur eSATA pour le branchement direct d'un disque dur sans boîtier et "à chaud" via un simple câble eSATA, mais aussi de deux ports USB 2.0 de type A (dont un sur le côté) pour raccorder des unités de stockage disposant de la connectique appropriée (clef USB ou disque dur externe autonome), ou encore, sur le côté d'un lecteur de carte SDHC et d'un rack pour intégrer un disque dur 2,5" ou 3,5".
La fabrication
Le boîtier du Popcorn Hour A-400 est très sérieusement et entièrement réalisé en profilés d'aluminium avec une façade de 4 mm d'épaisseur.
Ce boîtier a été conçu par SilverStone pour un fonctionnement sans ventilateur et se comporte comme un dissipateur de chaleur, le dessous comportant une partie "à ailettes" sur laquelle est plaqué le processeur de traitement vidéo, lequel se trouve sur la face inférieure du circuit imprimé, et également plusieurs séries d?ouïes permettant la circulation de l'air le long de cette face, les composants de la face supérieure n'étant pas spécialement générateurs de calories.
L'électronique
Celle-ci occupe les deux deux face d'un circuit faisant presque toute la surface du boîtier du A-400.
La face supérieure accueille également le rack pour le disque dur interne (non fourni) qui pourra être un modèle 2,5" ou 3,5". Dans la partie gauche du visuel ci-dessous on voit le tiroir destiné à recevoir le disque dur en place dans son rack, lequel est visible tiroir ôté dans la partie gauche. On remarquera aussi les quatre trous dans la partie gauche du tiroir permettant de fixer un disque dur de 2,5".
On peut remarquer dans la partie supérieure droite de la photo ci-dessous, auprès des divers connecteurs numériques (USB A et B, RJ45) deux circuits du fabricant ASMedia Technology, un ASM1051 qui sert de "bridge" (pont) entre l'interface USB B 3.0 et la liaison S-ATA du disque dur interne lors de transfert de fichiers depuis un PC vers ce disque dur, et un ASM1458 qui commute les signaux SATA en provenance soit du disque dur interne, soit d'un disque dur externe via la prise eSATA située sur la face arrière.
Le reste de la surface est occupé par ce qui semble être des alimentations à découpage et aussi toute la "tripaille" de composants passifs entourant le processeur vidéo Sigma Designs SMP8911A-10 (une puce de course de dernière génération, version non-macromedia du SMP8910, lien plus ou moins destinés aux "pointus" de la vidéo) qui se trouve, entouré de ses quatre SDRAM de 1GB, sur l'autre face du circuit dont la photo se trouve ci-dessous.
Dans le prolongement du coin supérieur droit de la puce SMP8911 se trouve, sujet ô combien plus qobuzien, le convertisseur numérique analogique audio. Il s'agit du modèle AKM4430 du fabricant Asahi Kasei, acceptant les signaux audio numériques jusqu'à 24 bits à 192 kHz et intégrant des filtres internes à capacité commuté permettant de se passer de post-filtrage à amplificateur opérationnel, comme c'est le cas ici, ce nous apprécions particulièrement et procure, selon nous, des performances musicales supérieures, comme nous le disons à chaque fois.
Utilisation et écoute
Vous comprendrez que n'étant pas des spécialistes de la vidéo mais un peu plus de l'audio, nous nous sommes attachés uniquement à évaluer les performances sonores du Popcorn A-400 revisité à la sauce Moovika.
D'autre part, après avoir essuyé quelques petites déconvenues de lecture avec certains fichiers Studio Masters et nous être renseignés chez Moovika, il apparaît que la lecture en réseau de fichiers musicaux en Haute Définition, surtout en 24 bits à 192 kHz, peut être sujette à problème.
Pour sa défense, le A-400 est un lecteur réseau multimédia visant avant tout à être le plus performant possible en vidéo, tout en sachant que les formats audio Haute Définition utilisés en vidéo (DTS HD Master Audio, Dolby True HD...) ne sont pas pris en charge par l'appareil ("pass-trough" : passe au travers), sauf en downmix où il y aura tout de même du son sur une installation non pourvue d?un ampli HD.
Le tableau ci-dessous, extrait du guide de l'utilisateur, résume les capacités audio du A-400, sachant que là encore, le WAV pose parfois des problèmes... mais le fabricant travaille à la résolution de ces problèmes par des mises à jour.
Ne soyons cependant ni pessimistes ni défaitistes et faisons preuve de reconnaissance envers Popcorn Hour d'avoir intégré l'application Qobuz à ses appareils, qui de plus ne sont pas onéreux et permettront peut-être à de nombreux amateurs de vidéo et de musique de découvrir la qualité Qobuz, car avec la version Hifi de celle-ci qui utilise un codage FLAC 16 bits à 44,1 kHz, les choses se passent très bien avec le A-400, tant au niveau de l'utilisation de l'application, que des résultats sonores.
A l'approche des fêtes de fin d'année, réjouissons-nous à l'écoute du superbe et spirituel Minuits Chrétiens d'Adolph Adam, magnifiquement chanté par Roberto Alagna, où le A-400 nous gratifie d'une restitution sonore de grande qualité.
N'ayons pas peur des mots, un DAC AKM4430 utilisé selon les préconisations du constructeur avec un simple filtrage passif "minimaliste", ça marche très très bien, et, selon nous, "de manière authentique" (comme tous les DAC intégrant des filtres à capacité commutée que nous avons pu écouter, d'ailleurs). C'est de la Haute-Fidélité au sens littéral de l'expression et ce Moovika A-400 M fait très fort et tire la quintessence "native" des fichiers audio numérique !
Désolé de bousculer certaines idées reçues, mais qualité sonore élevée ne rime pas forcément avec prix élevé, et cet appareil pourra être relié sans complexe par sa liaison audio analogique à une installation Hi-Fi de qualité, encore faudra-t-il aimer ce que nous appelons une restitution nous paraissant "authentique".
Nous avons aussi procédé à une écoute comparative A-400 avec son alimentation à découpage d'origine versus A-400 avec l'alimentation audiophile Moovika.
Pour cela, nous avons choisi l'Allegro de la Suite Américaine de Dvorak par l'Orchestre du Festival de Budapest dirigé par Ivan Fischer, morceau redoutable que nous affectionnons particulièrement depuis quelque temps pour les tests et dont avons stocké la version Studio Masters 24 bits à 96 kHz sur une clef USB pour la lire en local.
L'écoute s'est faite avec un casque Sennheiser HD700 piloté par un amplificateur Sony UDA-1 relié en analogique au A-400, deux excellents éléments ayant reçu notre récompense Qobuzissime.
Reconnaissons que l'exercice n'est pas facile, car il s'agit d'un même appareil dont on change simplement, pourrait-on dire, l'alimentation mono tension externe. Cela a son importance, car, comme nous l'avons vu dans le descriptif technique, cette alimentation n'est pas gardée telle quelle en interne et sert à fabriquer d'autres tensions par la méthode... du découpage, mais très localement et avec une tension découpée qui est de très loin inférieure aux plus de 300V continus du secteur redressé qui sont hachés dans les blocs d'alimentation muraux ou non muraux !
Nous noterons d'ailleurs que les propos de Moovika sur l'alimentation qui est intégrée au boîtier sont loin de tout discours marketing ayant assez souvent tendance à l'exagération et à un argumentaire pseudo technique et qu'ils se résument à ce qui suit qui est purement objectif et véridique :
-Les avantages d'une alimentation stabilisée par rapport à une alimentation à découpage.
Une alimentation stabilisée est silencieuse en tout temps
Qui dit stabilisée dit tension sans perturbations ou pic de tension donc bénéfique surtout pour l'audio.
Les alimentations à découpage livrées d'origine sont génératrices de parasites et doivent être soigneusement filtrées et blindées.
Pour notre part, en écoutant très attentivement, et au casque, à plusieurs reprises, l'Allegro de Dvorak que nous avions choisi, nous n'avons pas vraiment remarqué de différences sonores, peut-être un léger mieux lors des fortissimos de l'orchestre, mais nous ne saurions être catégorique.
Toujours est-il que ce cette alimentation intégrée dans le boîtier Moovika est une réalisation très sérieuse et qu'il est certain qu'elle ne parasitera pas d'autres éléments et le fait qu'elle soit stabilisée est effectivement, comme le dit Moovika, bénéfique pour l'audio et que les résultats sonores sont de très bon niveau quoi qu'il en soit.
Pour conclure, malgré les restrictions que nous avons émises et liées à la nature même de ce lecteur réseau multimédia Popcorn Hour A-400, celui-ci nous semble une excellente porte d'entrée à prix sympa pour profiter de l'application Qobuz HiFi (lossless sur tous les titres à 19,99 ?/mois) avec une grande qualité sonore et une excellente souplesse d'utilisation grâce à la navigation via un écran de téléviseur, et aussi tout simplement écouter de la musique dématérialisée, et pourquoi pas, se regarder un petit film avec du son de qualité !
Guide de l'utilisateur (en français)
Plaquette boîtier avec alimentation Moovika (en anglais)
Pas de tableau de capacités de lecture, se reporter au texte ou au guide d'utilisation.