Test Bryston BDA-3 : Découvrez le DAC de chez Bryston de la marque Bryston à l'aide de notre banc d'essai Qobuz écrit par nos spécialistes de l'audiophilie. Il est plutôt rare que nous testions des convertisseurs numérique analogique de haut de gamme, mais la réputation des réalisations de la marque canadienne Bryston, dont les nouveautés font souvent l'objet de commandes avant même leur lancement, nous a donné envie d'aller voir, et écouter, de plus près ce modèle BDA-3.

Agée de plus de trente cinq années, la marque canadienne Bryston propose un nombre très important de réalisations de haut de gamme pour les amateurs de Hi-Fi ou encore pour les professionnels.

Le catalogue Hi-Fi est particulièrement riche, pré amplis phono pour les amateurs de disques vinyle, amplificateurs intégrés, pré amplificateurs, blocs d'amplification de puissance, un amplificateur pour casque, un lecteur de CD et un transport de CD (lecteur sans DAC), des enceintes, etc, sans oublier deux convertisseurs numérique analogique et deux lecteurs réseau.

C'est le modèle le plus évolué des deux convertisseurs numérique analogique, le BDA-3, qui va être l'objet de ce banc d'essai. Le BDA-3, compatible avec les signaux PCM jusque 24 bits à 384 kHz et DSD jusqu'à DSD256, offre une connectique numérique comme nous en avons rarement rencontrée avec pas moins de dix entrées, dont quatre HDMI permettant d'écouter le son de ses DVD ou encore Blu Ray sur son système Hi-Fi.

S'il offre de nombreuses entrées numériques, le BDA-3 n'offre qu'une seule possibilité à l'utilisateur d’intervenir sur les signaux numériques, à savoir mettre en service un filtre de sur échantillonnage. Découvrons maintenant de plus près ce bel appareil.

Présentation

Le DAC Bryston BDA-3 est une très belle réalisation, sans fioritures mais avec une épaisse façade en aluminium anodisé naturel d'aspect satiné et un châssis en épaisse tôle d'acier recouverte de peinture noire, satinée également.

Le nom de la marque est gravé dans la partie gauche de la façade et dessous sont sérigraphiés la référence et le type de l'appareil. Vient ensuite la diode du récepteur de télécommande infra rouge, le mode d'emploi stipulant que celui-ci peut fonctionner avec les télécommandes Bryston ou encore d'autres fabricants, laissant de la sorte libre choix à l'acquéreur de s'offrir une télécommande à son gout.

Une série de huit LED indiquent la fréquence d'échantillonnage en PCM, de 44,1 kHz à 384 kHz, tandis qu'en DSD, ce sont trois indications, DSD 1x, DSD 2x, et DSD 4x qui signalent si on a affaire à du DSD64, 128 ou 256. Une LED repérée Lock s'allume lors du verrouillage du DAC sur un signal numérique.

La première des touches situées dans la partie droite de la façade permet le sur échantillonnage des signaux (44,1 et 88,2 kHz en 176,4 kHz et 48 et 96 kHz en 192 kHz), les dix suivantes permettent un accès direct à l'entrée numérique de son choix, et la dernière sert à la mise en marche ou à la mise en veille.

Connectique

A l'arrière du convertisseur numérique analogique BDA-3 on découvre quatre entrées et une sortie HDMI, l'entrée HDMI4 étant compatible HDCP 2.2 (protection anti copie des contenus). Dessous, deux entrées USB B permettent de relier deux ordinateurs, smartphones ou tablettes compatibles. Sur leur gauche, trois entrées S/PDIF, optique, coaxiale et sur prise BNC, ainsi qu'une entrée symétrique au standard professionnel AES/EBU.

A côté de la prise secteur prennent place les entrées permettant le contrôle à distance du BDA-3, via Ethernet, par USB depuis un ordinateur ou encore par liaison RS232 sur une prise Jack 3,5mm, et également une entrée trigger permettant de commander la mise en marche et l'arrêt depuis un appareil compatible.

Les signaux sont disponibles à niveau fixe sur prises Cinch pour un raccordement standard et sur prises XLR pour un raccordement en mode symétrique (ou différentiel).

Réalisation

L'intérieur du DAC Bryston BDA-3 offre une belle propreté et on ne manquera pas de remarquer le transformateur toroïdal de belle taille, précédé d'un filtre et de fusibles de protection, chargé de fournir du courant aux diverses cartes, reliées entre elles par des nappes de type informatique.

Les alimentations sont sérieusement filtrées, on y trouve en effet deux condensateurs électrochimiques de 6800 μF/25V et quatre de 2200 μF/35V et les régulations des alimentations +5V et +3,3V sont assurées par des régulateurs à fort courant (3A) Texas Instruments LMZ12003.

Pour sa part, un régulateur ON NCP1117 produit du 1,8V, l'une des tensions nécessaires au fonctionnement du circuit logique complexe programmable (CPLD) Altera 5M80Z (dans l'angle supérieur droit) qui commute les signaux provenant des diverses entrées numériques, les synchronise selon leur fréquence d'échantillonnage avec les horloges à 22,579 ou 24,576 MHz fournies par les deux oscillateurs que l'on peut voir en dessous et en extrait le bus I2S qui servira à la carte DAC pour obtenir les signaux analogiques. Ce circuit sert probablement aussi au sur échantillonnage des signaux audio numérique.

Les entrées numériques S/PDIF sur les connecteurs coaxial et BNC ainsi que l'entrée AES/EBU sont chargées par des transformateurs d'adaptation d'impédance et d'isolement. C'est un circuit récepteur Burr-Brown SRC4392 qui commute ces entrées ainsi que l'entrée S/PDIF optique. Il intègre également un convertisseur de taux d'échantillonnage dont nous ignorons s'il est utilisé ici.

Ci-dessous, la carte USB, cachée par la carte HDMI, avec ses deux connecteurs de type B permettant de raccorder deux ordinateurs et son processeur XMOS 8U6C5 compatible PCM jusqu'à 32 bits à 384 kHz et DSD256.

Sur la carte HDMI, les entrées sont interfacées par un émetteur-récepteur Analog Devices ADV7625, l'entrée 4 (la plus à droite) bénéficiant de plus d'un circuit Silicon Image Sil9679 afin d'assurer sa compatibilité HDCP 2.2 (protection anti copie des contenus), la sortie HDMI dupliquant l'entrée sélectionnée étant pour sa part équipée d'un circuit Silicon Image Sil9678 assurant sa compatibilité HDCP 2.2 en transmission. La carte est gérée par un micro contrôleur NXP LPC1758.

La carte de conversion analogique et de filtrage utilisée dans le Bryston BDA-3 adopte une structure entièrement symétrique (ou différentielle) double mono (voies droite et gauche totalement séparées). Pour ce elle fait appel à deux convertisseurs numérique analogique Asahi Kasei AK4490. Ce modèle très performant est compatible avec les signaux PCM jusque 32 bits à 768 kHz et DSD jusqu'au DSD256 et délivre des signaux analogiques en mode symétrique.

Ceux-ci sont donc traités directement sous cette forme, à commencer par le filtrage actif qui fait appel à des composants discrets (pas d'amplificateurs opérationnels donc), dont l'étage de sortie fonctionnant en classe A utilise des transistors bipolaires ON Semiconductor 4H11G et 5H11G. Les signaux filtrés sont ensuite commutés au travers de relais vers les prises Cinch (d'excellente facture) pour la partie en phase et les prises symétriques XLR pour les parties en phase et en opposition de phase.

On remarquera aussi la présence sur cette carte de nombreux régulateurs Texas Instruments TPS7A4901 (en boîtier CMS à huit broches) alimentant de manières indépendantes les canaux droit et gauche, et de deux LM317 pour fixer précisément la tension de référence des puces de conversion.

Également masquée par la carte HDMI, comme la carte USB, la carte permettant de contrôler à distance le BDA-3 est visible ci-dessous. On y trouve un contrôleur Ethernet Microchip ENC28J60 ainsi qu'un micro contrôleur PIC32MX575 (Microchip également) et une puce d'interface RS232.

Ecoute

Pour nos écoutes, nous avons relié le DAC Bryston BDA-3 par cordon Cinch à notre amplifcateur Sony UDA-1 pilotant nos enceintes Triangle Antal Anniversary qui nous servent de système de référence.

Ce sont les Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine de Vivaldi par Rinaldo Alessandrini dirigeant le Concerto Italiano que nous avons choisies pour débuter les écoutes du DAC Bryston BDA-3 et grand bien nous a pris, car celui-ci nous a immédiatement révélé tout son potentiel musical, de haut niveau s'il en est.

La restitution est très belle, à la fois ample et précise et offre un excellent respect des timbres de cette interprétation que nous chérissons particulièrement, tout au plus avons-nous trouvé que le mordant et la vivacité que nous lui connaissons sur les attaques des cordes étaient un peu estompés, une légère marque de sagesse dans l'esprit global de cette restitution d'une grande beauté se gardant par ailleurs de tout excès de brillance artificiellement accrocheur.

L'écoute des Carmina Burana de Carl Orff par le London Philharmonic Choir et le London Philharmonic Orchestra dirigé par Hans Graf (version Hi-Res 24 bits à 44,1 kHz), œuvre très riche en dynamique et en timbres divers et variés, confirme, au travers de l'électronique du DAC Bryston BDA-3, la beauté globale de la restitution et la légère sagesse remarquées précédemment, en particulier sur les percussions, le triangle et les cymbales se montrant également plus discrets qu'à l'accoutumée.

Quelles que soient les scènes, celles-ci s'expriment bien avec leur caractère propre, et l'orchestre, les solistes ou les chœurs sont traités avec égard, certaines de ces scènes troquant cependant leur quasi sauvagerie pour un pas vers une approche plus civilisée, une façon de revoir cette interprétation de l’œuvre de Carl Orff avec une certaine bienveillance.

Quant à l'album testament de Leonard Cohen, You Want It Darker, nous n'irons pas jusqu'à dire que le Bryston BDA-3 nous en donne une restitution lumineuse mais celle-ci reste, pourrait-on dire, d'une certaine sobriété en évitant tout pathos supplémentaire et en offrant une belle lisibilité soulignant parfaitement toutes les spécificités des titres de cet album.

Pour terminer, écoute de nos habituels titres destructeurs, North Star et Silent Space de l'album Tale Of Us. Certes, l'amplificateur Sony UDA-1 est un modèle analogique peu puissant qui ne rivalise pas avec un modèle à découpage dans le grave, mais sa finesse est appréciable et permet de constater que le Bryston BDA-3 est loin de s’emmêler les pinceaux avec ces titres dont il détaille très bien la teneur même si celle-ci reste en grande partie située dans les très basses fréquences, et le reste du spectre sonore est restitué avec acuité mais, là encore, sans acidité.

Pour conclure, le convertisseur numérique analogique Bryston BDA-3 est une très belle réalisation avec laquelle l'acquéreur de Hi-Fi écoutant de la musique sous forme dématérialisée ou sur supports optiques divers disposera de toutes les entrées numériques adaptées afin de pouvoir profiter de la très belle qualité sonore de cet appareil.

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