Vivica Genaux nous revient dans un album consacré à des œuvres sacrées de Vivaldi, un répertoire dans lequel elle excelle particulièrement. Ce sont en effet pas moins de vingt-huit rôles que la grande mezzo-soprano américaine interprète dans le domaine baroque avec une virtuosité jubilatoire qui ne frôle jamais l’hystérie contrairement à certaines de ses consœurs.
Enregistré à la cathédrale Saint-Etienne de Vienne en 2015, avec l’excellent Bach Consort Wien sous la direction de son co-fondateur, le chef argentin Rubén Dubrovsky, cet Hommage à Vivaldi propose des œuvres sacrées d’une grande expressivité, alternant des pièces aussi différentes que les motets In turbato mare irato et Sum in medio tempestatum, que la vaste mise en musique du fameux psaume Nisi Dominus. On découvre un Vivaldi particulièrement inspiré dans des pages peu connues, comme le poignant Kyrie en sol mineur avec ses chromatismes audacieux ou le Credo en mi mineur à l’instrumentation finement ciselée.
Avec sa voix souple et chaude, Vivica Genaux parcourt les mélismes des phrases vivaldiennes avec une facilité déconcertante, un art consommé des ornementations et des « coloratures qui semblent nées du vent » comme le souligne si délicieusement le critique musical de l’hebdomadaire allemand Die Zeit. Le Bach Consort Wien accompagne ces pages sacrées avec la joie contagieuse qui régnait dans cette Venise insouciante du XVIIIe siècle où les théâtres d’opéra étaient aussi nombreux que les églises.
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