La jeune protégée de Pharrell Williams sort un premier album parfait...

Sur la pochette énigmatique et floutée de Heard It In A Past Life, Maggie Rogers nous regarde en laissant flotter un grand drap rouge dans les airs, s’apprêtant visiblement à nous envelopper de son amour écarlate. A travers ce geste symbolique, la chanteuse protège donc un public qui la protège lui-même du côté sombre des feux de la rampe. Car la célébrité fulgurante que la jeune Américaine originaire du Maryland connait depuis peu de temps, c’est précisément le sujet de son premier album.

En 2016, Maggie Rogers a explosé les charts grâce au single Alaska, que l’on retrouve bien entendu dans Heard It In A Past Life. On peut y entendre également son autre single, Light on. C’est sans doute cette dernière chanson qui évoque avec le plus d’acuité les sentiments contradictoires qui sont attachés à cette gloire flashy : l’angoisse d’être emportée, voire détruite, par une vague qu’on ne contrôle pas toujours, mais aussi la joie apportée par la lumière d’un public bienveillant.

Même constat dans Burning, dans laquelle la chanteuse décrit l’état de somnolence dans lequel la célébrité la plonge parfois : « I’ve been sleeping/Barely dreaming/Through one year and one half ». Il y a presque du Judy Garland chez cette protégée de Pharrell Williams – dans les rapports complexes qu’elle entretient avec le succès, mais aussi à travers cette générosité portée par une voix vibrante.

Reflétant parfaitement la personnalité de Rogers à cet instant T, l’album est à la fois énergique (les beats sont volontiers dansants) et soutenu par une sorte de mélancolie sous-jacente. Dans Past life, cette tristesse est explicitement exprimée à travers la beauté d’un piano-voix. « Maybe there’s a past life coming out inside of me » : c’est la nostalgie (d’avant son succès) qu’elle souhaite entretenir contre vents et marées, afin de ne pas perdre pieds.

Dans Retrograde, elle va jusqu’à tendre vers un sentiment régressif. Peut-être ce succès est-il arrivé trop tôt, comme elle semble l’avouer en creux dans Say it ? Mais dans la chanson finale, elle met l’accent sur cette force vitale qui ne la quitte jamais totalement (Back In My Body). D’une manière générale, c’est donc une « mélancolie positive » qui caractérise Maggie Rogers dans ce premier album qui a le mérite de faire danser (ou planer) tout en étant hautement introspectif.

Sur ces images de 2016, Pharrell Williams rencontre et découvre pour la première fois Maggie Rogers lors d'une master-classe qu'il donne devant les étudiants du Clive Davis Institute de la Tisch School of the Arts de l'Université de New York (NYU). Le choc est immédiat et le visage stupéfait du producteur est fascinant :

Masterclass Pharrell Williams Maggie Rogers

Bo Gerding

Maggie Rogers - Alaska

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Maggie Rogers - Give A Little

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Maggie Rogers - Dog Years (Official Video)

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