Le 31 mars à la Salle Pleyel, Pierre Boulez à la tête de l’Ensemble intercontemporain avec Maurizio Pollini et Petra Lang célèbreront la Vienne de Schönberg, Berg et Webern.

Dans le cadre du cycle des Pollini Perspectives, la Salle Pleyel présente un concert assez exceptionnel mardi 31 mars. Ce soir-là seront réunis sur scène l’Ensemble intercontemporain dirigé par Pierre Boulez, le pianiste Maurizio Pollini et la soprano Petra Lang. Du très beau monde réunit pour célébrer la Vienne bouillonnante d’Arnold Schönberg (la Symphonie de chambre op. 9, le Lied der Waldtaube et Six Petites Pièces op.19), d’Alban Berg (Quatre pièces pour clarinette et piano op. 5) et d’Anton Webern (Trois Petites Pièces op.11, le Concerto op.24, les Lieder op.3, op.4 et op. 12, les Variations op.27, la Symphonie op.21 et Cinq Pièces op.10)…

Au commencement du XXe siècle, un intense bouillonnement crée à Vienne les bases de notre modernité. De Freud à Klimt, artistes et penseurs constituent le terreau d’une sensibilité portée à la novation. Schönberg, Berg et Webern traduisent dans le monde sonore cette effervescence en instituant une autre manière de composer. En s’affranchissant de l’héritage romantique, ces trois maîtres Viennois veulent se libérer des contraintes de la tonalité et conquérir d’autres territoires. Certes, la Symphonie de chambre op. 9 de 1906 appartient encore au monde tonal, portée par une mélodie en perpétuelle modulation. Mais Schönberg y bouleverse si radicalement la formule symphonique, convoquant une formation restreinte et contractant les mouvements traditionnels en un bloc unique, que cette Kammersymphonie s’apparente à un véritable manifeste pour une nouvelle écriture. Alban Berg la saluera comme une étape importante de la musique, significative pour toute une génération.

A son tour, Berg livre en 1913 avec ses Quatre pièces pour clarinette et piano op. 5 un essai dans la « petite forme » sur laquelle travaille son maître au même moment, mais que Berg ne rééditera pas, la miniature lui étant moins naturelle qu’à son camarade Webern.

En 1928, ce dernier écrira la Symphonie op. 21 à l’imitation de la symphonie de chambre de Schönberg mais elle présente selon Pierre Boulez « une conception où caractères sériels, forme classique, rigueur de l’écriture préclassique se trouvent combinés dans un mélange unique, jetant les fondements d’un langage totalement dégagé de références ».

Les Pollini Perspectives qui sont présentées à la Salle Pleyel entre janvier 2009 et juin 2010 proposent neuf concerts faisant dialoguer les principaux chefs d’œuvres du romantisme et de la modernité : Beethoven/Boulez, Brahms/Stockhausen, Chopin/Nono, Beethoven/Schönberg/Berio, Brahms/Lachenmann...

Le site officiel de l’Ensemble intercontemporain

Le site officiel de Petra Lang

Le site officiel de la Salle Pleyel