Youn Sun Nah : une étoile est née !

On peut donc chanter du jazz sans swinguer!

C’est la conclusion à laquelle la belle coréenne est arrivée après cette jolie mésaventure qui, pour finir, se termine en conte de fée. L’histoire mérite d’être contée car elle est symptomatique du jazz d’aujourd’hui.

Youn était venue apprendre le jazz dans une école de jazz. Ce qui est un comble pour une musique qui, de tout temps, s’est propagée de bouches à oreilles. Et au cours d’histoire du jazz de l’école, la belle fut bien déconfite à l’écoute des Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Billie Holiday. Tant de virtuosité, tant d’enracinement dans l’histoire d’un peuple noir et américain. Comment rivaliser à tant de swing ? Comment ? Ne serait-ce que pour « les copier » ? Devant la tâche, la belle préféra renoncer et songea donc à repartir dans son pays lointain et exotique. Comprenant qu’on allait perdre un talent pur, en dehors de toute référence, un copain bien intentionné, le chanteur Thierry Péala, eu l’idée de lui faire découvrir le jazz européen et, en particulier, une chanteuse anglaise à l’émotion palpable : Norma Winstone.

Ce fut la révélation pour cette coréenne qui trouva- là ses marques pour construire son propre style. Le jazz ne serait donc pas seulement la musique des descendants d’esclaves noirs américains, propageant une musique issue du blues et du gospel mais aussi : la musique de la liberté au sens large, de l’improvisation, de la prise de parole, de la prise de risques, de la rencontre toutes ethnies confondues, de la générosité, du partage, de l’échange. Ainsi naquit au jazz : Youn Sun Nah.

Écoutez son dernier album, un chef d’œuvre ! La coréenne s’y exprime avec un orchestre constitué de suédois, de français, mélangeant les influences pour les transformer, les faire siennes, travaillant la pâte sonore telle une alchimiste. Ecoutez-la se raconter dans sa vidéo-podcast sur Qobuz, comment ne pas être totalement conquis ?

Une étoile est née qui nous montre que le jazz est la musique d’aujourd’hui, sans frontières. À leurs manières, ce n’est pas un autre propos que tiennent Henri Texier, Stéphane Belmondo ou Kellylee Evans, vive le jazz !

Rencontre avec Youn Sun Nah - Qobuz.com

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