La salle Pleyel propose un cycle consacré à la musique de Brahms-Szymanowski, les 6 et 7 octobre 2012, avec Valery Gergiev et le London Symphony Orchestra.

Le romantisme de Brahms fait face au post-romantisme de Szymanowski lors d'un cycle consacré à ces deux compositeurs, les 6 et 7 octobre à la Salle Pleyel à Paris. Valery Gergiev est à la tête du London Symphony Orchestra pour les deux soirées.

La comparaison se fera par la confrontation d'œuvres symphoniques. Souvent qualifiée de Dixième symphonie de Beethoven lors de sa création, à cause de la proximité du final avec l'Ode à la Joie, la Première Symphonie de Brahms reste une œuvre très personnelle abordant successivement des registres graves ou au contraire enjoué dans le phrasé. Dans un genre différent, laPremière symphonie de Szymanowski propose une partition possédant une véritable force épique. Entre ces deux œuvres, le Premier concerto pour violon du compositeur polonais, défendu par l'archet de Janine Jansen.

Le lendemain, se sont les deuxièmes symphonie de chacun des compositeurs qui seront interprétées. Celle de Brahms se distingue par sa luminosité et sa joie insouciante. A noté dans le finale, un motif de quartes descendantes qui sera repris presque tel quel par Gustav Mahler dans sa Symphonie Titan, preuve de l'impact du compositeur sur la génération post-romantique qui l'a suivi, jusqu'à Arnold Schoenberg. Appartenant aussi au post-romantisme, Szymanowski s'est également inspiré des phrasés brahmsien même si la tonalité générale de sa Deuxième symphonie est beaucoup plus dramatique, de fait elle se rapproche davantage de l'Ouverture tragique de Brahms, également au programme de la soirée.

La notion de post-romantisme représente un courant musical qui s'est développé entre la fin du XIXe et au début du XXe, surtout perceptible dans la sphère germanique. Les principaux représentants sont Anton Brukner, avec, notamment dans ses dernières symphonies, un goût marqué pour une harmonie de plus en plus chromatique hérité de Wagner, Gustav Mahler, dont le répertoire comporte aussi un certains modernismes qui annonce déjà la Seconde École de Vienne.

La musique de Karol Szymanowski, appartenant à ce genre, a connu des évolutions à travers le temps, suivant ses expériences humaines. Ses premières œuvres sont marquées par l'empreinte romantique. Épris de culture austro-allemande, il exécute de longs séjours à Vienne et en Allemagne ; il y rencontre de vif succès, entre autre avec sa Symphonie n°2. Par la suite, il s'oriente vers de nouvelles voies esthétiques, voyage à travers l'Europe mais aussi en Afrique et en Amérique, rencontre Debussy, Ravel, Stravinski, découvre le monde oriental et mythologique. Enfin à la fin de sa vie, il renoue avec la musique populaire polonaise et s'intéresse au folklore local.

Chef d'orchestre russe de renommée internationale, Valery Gergiev est le chef principal du London Symphony Orchestra depuis 2007. Une relation particulière s'est nouée entre la France et lui : Paris a été l'une des premières scènes de l'ouest à accueillir l'orchestre Mariinsky. En 2010, c'est à la salle Pleyel à Paris que Gergiev offre la primeur d'un cycle des symphonies de Mahler.

PROGRAMME

Samedi 6 octobre, 20H

London Symphony Orchestra

Valery Gergiev (direction)

Janine Jansen (violon)

Karol Szymanowski, Symphonie n°1, Concerto pour violon n°1,

Johannes Brahms, Symphonie n°1

Conférence d'avant-concert à 18h30 en présence de Didier van Moere, musicologue et biographe de Karol Szymanowski

Dimanche 7 octobre, 16H

London Symphony Orchestra

Valery Gergiev (direction)

Johannes Brahms, Ouverture tragique

Karol Szymanowski Symphonie n°2

Johannes Brahms Symphonie n°2

Site de la Salle Pleyel

Site du London Symphony Orchestra

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