Quand le guitariste de jazz Julian Lage branche sa six-cordes...

Pour son premier album sur le label Mack Avenue – son quatrième au total –, Julian Lage s’est entouré du bassiste Scott Colley et du batteur Kenny Wollesen. Un trio de choc pour un disque puissant intitulé Arclight. Le guitariste new-yorkais avance tête baissée dans une musique à l’os, qui se concentre sur les improvisations et la communication entre les trois musiciens. Le vrai choc du disque est évidemment d’entendre Julian Lage exclusivement à la guitare électrique, lui dont on connait avant tout la virtuosité à l’acoustique. L’ancien petit génie qui fut au centre d’un documentaire en 1997 (Jules At Eight) a parcouru un long chemin pour que cette étiquette de singe savant s’éclipse au profit de celle du vrai musicien, inspiré et talentueux. Ici, Telecaster en main, Lage s’attaque à un répertoire ancien, parfois oublié. Un jazz sépia allant de Willard Robison à Sidney Bechet en passant par Jack Teagarden, Bix Beiderbecke, Spike Hughes et quelques autres, et dans lequel il incorpore des thèmes de sa composition, pièces rendant hommage à l’une de ses autres obsessions : le quartet américain de Keith Jarrett. Un fascinant grand écart donc entre des sonorités d’une ère révolue et des pièces avant-gardistes au possible. Le trio réussit brillamment à lier tout ça et le guitariste semble aussi à l’aise dans l’un comme dans l’autre répertoire.

Guitarist Julian Lage Performs 'Ryland'

The Wall Street Journal

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