Le grand pianiste américain s'attaque à deux sonates radicalement opposées...

Oh que non, le nouvel album de Murray Perahia n'est absolument pas une réédition de l’un de ses nombreux enregistrements qu'il a pu réaliser de Beethoven dans les décennies passées. C’est ici une tout nouvelle lecture, captée en 2016 et 2017, de deux sonates radicalement opposées : la Quatorzième de 1801, à laquelle Rellstab a donné le surnom de « Clair de lune » en 1832 alors que Beethoven n’a inscrit que Quasi una fantasia, et la Vingt-neuvième de 1819, Große Sonate für das Hammerklavier, écrite après des années de quasi-stérilité.

Perahia aurait-il ici, consciemment ou pas, couplé deux ouvrages, l’un « d’avant », l’autre « d’après », lui qui a aussi connu de bien trop nombreuses années à vide à la suite d’un accident à la main qui l’a éloigné des scènes de 1990 à 2005 ? On serait tenté de l’imaginer, à tort ou à raison… Toujours est-il que, comme Beethoven, Murray Perahia est revenu en grande force, ainsi qu’en témoigne cette lecture récente dans laquelle la vigueur alterne avec des moments d’intense introspection, toujours dans son phrasé et son articulation impeccables et si profondément musicaux. Les années pendant lesquelles le pianiste du Bronx s’est astreint à un régime consistant presque exclusivement en l’œuvre de Bach en attendant la guérison auront été d’une immense richesse après tout.

Murray Perahia – Beethoven: Piano Sonatas (Trailer)

Deutsche Grammophon - DG

ECOUTEZ BEETHOVEN: PIANO SONATAS DE MURRAY PERAHIA

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