Redécouvert en 1994 grâce à la BO de "Pulp Fiction", le guitariste américain s’est éteint à l’âge de 81 ans…

A l’automne 1994, la vie de Richard Anthony Monsour alias Dick Dale prend un virage inattendu. Avec la sortie de Pulp Fiction, ce grand gourou oublié de la surf music alors âgé de 57 ans retrouve soudainement le haut de l’affiche. Le réalisateur Quentin Tarantino a eu la judicieuse idée de glisser dans la BO de son film culte une embardée instrumentale baptisée Misirlou. Un titre épileptique de 1962 piloté par ce furibard guitariste et ses non moins allumés Del-Tones. A l’origine, Misirlou (qui signifie Égyptienne) est une chanson populaire d'origine grecque que Dick Dale arrange en un solo de guitare supersonique pour un fan qui désirait l’entendre sur une seule corde !

Mais la carrière de celui qui vient de s’éteindre le 17 mars 2019 à l’âge de 81 ans ne se limite pas à cet unique fait d’arme. Pour beaucoup, Dick Dale reste LE roi incontesté de la surf guitar. Les plages de Californie, le soleil, les filles en bikini, le surf : quand le rock’n’roll de la fin des fifties et du début des sixties pique une tête dans l’insouciance de ce style musical, les guitares deviennent folles, les corps s’embrasent et l’hédonisme carbure à plein régime. Avec notamment les Beach Boys, les Ventures, les Lively Ones, les Surfaris, les Rumblers, les Marketts et les guitaristes les guitaristes Link Wray, Duane Eddy et Al Casey, le genre engendre de nombreuses stars.

Ses origines libanaises paternelles ont poussé Dale à s’intéresser très jeune à la musique arabe. Par son oncle, il découvre des instruments comme la darbouka et le oud. Certains estiment même qu’il fut l’un des premiers guitaristes électriques à utiliser des gammes non-occidentales dans son jeu. Un style basé sur un picking en staccato, gorgé de réverb’ et qui incorpore aussi de nombreux éléments rythmiques, notamment hérités de son batteur préféré, Gene Krupa.

La révolution Dick Dale ne sera pas qu’esthétique. En croisant la route de Leo Fender dont les guitares et les amplis ont révolutionné les instruments électriques, Dale a ouvert la voie à de nouveaux sons. Fender lui prêtait les prototypes de ses amplis que l’auteur de Misirlou testait à sa façon. « Leo disait que s’ils passaient le barrage des punitions que je leur infligeais alors ils pouvaient être utilisés par des êtres humains. J’ai dû exploser une cinquantaine d’amplis. C’est pour ça qu’on m’a surnommé le Père du Heavy Metal. Et aussi parce que j’utilise des cordes de guitare à fort tirant et que je fais saigner les oreilles des gens ! » Dick Dale sera aussi associé à l’histoire de la guitare Stratocaster de Fender avec son propre modèle, la Dick Dale Custom Shop Stratocaster.

Côté discographie, Dick Dale brillera sur six albums durant son âge d’or (chez Deltone Records Surfers' Choice en 1962, puis, chez Capitol Records, King of the Surf Guitar et Checkered Flag en 1963, Mr. Eliminator et Summer Surf en 1964 et Rock Out with Dick Dale and His Del-Tones: Live at Ciro's en 1965), avant de sombrer dans les oubliettes et de faire son comeback tarantinesque. Comeback qui le poussera à retourner en studio grâce au label Hightone Records, notamment avec les albums Tribal Thunder en 1993 et Unknown Territory en 1994.

Dick Dale & The Del Tones "Misirlou" 1963

FairDealDan

1994 Dick Dale Interview/Philosophy

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