Une demi-douzaine de fois dans la saison, le Philharmonique de Berlin donne deux concerts dans une même soirée : le premier à grand orchestre dans la grande salle, le second en "late-night" en petite formation dans la salle de musique de chambre ; samedi 20 février est l'un de ces jours

Et Simon Rattle commence les festivités avec un programme français - une fois n'est pas coutume, le Philharmonique de Berlin ne joue pas énormément de musique française, il faut bien le dire - dont une bonne partie ne manque pas d'originalité. On entendra en effet la cantate Figure humaine de Francis Poulenc, rarement donnée jusques et y compris en France ; ainsi que l'un des poèmes symphoniques que Charles Koechlin a écrit d'après Le Livre de la jungle de Kipling, en l'occurrence Les Bandar-log - un peuple de singes droit sorti de l'imagination de l'écrivain, des bestioles à la fois bouffonnes et épaisses, futées et agiles. Koechlin s'en donne à cœur joie dans cette partition truculente où il érafle au passage dodécaphonistes, sérialistes et autres personnages qui se prennent terriblement au sérieux.

Le concert de début de soirée se poursuit avec la création allemande de la Petite musique solennelle en hommage à Pierre Boulez 90, écrite par György Kurtág à l'occasion d'un concert donné à Lucerne autour du vieux lion pour son 90e anniversaire, en août 2015 - hélas trop affaibli pour assister en personne à l'événement. SI ce n'est pas à proprement parler une œuvre française (le concert de ce soir étant intitulé "concert à la française", le dédicataire l'est suffisamment pour justifier de ce choix. Ce premier concert s'achève avec un des grands tubes français donnés à tour de bras par le Philharmonique de Berlin : Daphnis et Cholé de Maurice Ravel.

Le salon du domaine de Dumbarton Oaks à Washington, où fut créé le concerto de Stravinsky qui en porte dorénavant le nom

Deuxième partie de soirée, à 22h : Rattle continue un peu dans la veine française puisqu'il nous propose La Création du monde de Darius Milhaud. Quand bien même ce n'est pas la création du monde biblique "à la française" ni même "à l'occidentale" que chante là Milhaud, mais la conception considérée comme africaine en cette année 1923 où, dans un décor de Fernand Léger, sur un argument de Blaise Cendrars, les Ballets suédois dansèrent ce très singulier jazz de chambre inventé par le génial compositeur. La soirée continue avec le facétieux NONcerto pour cor et ensemble du compositeur britannique Richard Ayres, pour s'achever avec l'un des sommets de la veine néoclassique de Stravinsky, le concerto Dumbarton Oaks pour orchestre de chambre.

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