Le 13 mai, l’un des plus célèbres quatuors, fera ses adieux sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées.

Le 13 mai, l’ultime concert parisien de cette formation mythique au Théâtre des Champs-Elysées fera sans nul doute salle comble. Depuis plusieurs décennies, le Quatuor Alban Berg est l'un des meilleurs ensembles de chambre. Volontairement placé sous la patronymique protection du plus lyrique des compositeurs viennois du XXe siècle, l'ensemble n'a eu de cesse d'affirmer sa double vocation : l'alliance entre une haute tradition musicale (Haydn, Beethoven, Schubert, Brahms, Schumann, Dvořák, Janáček) et les chemins plus ardus de la modernité (Berg, Webern, Bartók mais aussi Rihm, Schnittke, Letermeyer, Berio...). Un corpus discographique superlatif (inégalé tant en quantité et éclectisme de répertoire qu'en style et qualité d'interprétation), des honneurs à foison et une manière de « concerter » par cycle qui a fait école.

Pour ce concert du mardi 13 mai, les spectateurs du Théâtre des Champs-Elysées pourront écouter le Quatuor en sol majeur op. 77 n°1 “Lobkowitz” de Haydn, le Quatuor à cordes op. 3 de Berg et le Quatuor n°15 en la mineur op. 132 de Beethoven.

Depuis 1971, le Quatuor Alban Berg est une référence en matière de quatuor à cordes. Luciano Berio dira même de la formation autrichienne qu’elle « est un moment de l’histoire de la musique aussi précieux qu’irremplaçable ».

Les Berg sont présents depuis trente ans sur les grandes scènes musicales et dans les plus importants festivals du monde entier. Ils présentent tous les ans un cycle de concerts au Konzerthaus de Vienne, au Royal Festival Hall de Londres, à l'Opéra de Zürich ainsi qu'à la Philharmonie de Cologne et à la Alte Oper Frankfurt. L'ensemble est membre honoraire du Wiener Konzerthaus et “Quartet Laureate” au Royal Festival Hall de Londres.

Depuis ses débuts, le Quatuor Alban Berg contribue à l'enrichissement de la discographie du quatuor à cordes. Plus de trente distinctions internationales (Grand Prix du Disque, Deutsche Schallplattenpreis, Prix Edison, Grand Prix du Japon, Gramophone Award, First International Classical Award) lui ont été attribuées et il reste sans conteste une référence majeure pour les discophiles avertis.

Parmi les très nombreuses partitions qu'il a gravées figurent les intégrales des quatuors de Beethoven, Brahms, Berg, Webern et Bartók, le cycle complet des derniers quatuors de Mozart, ceux de Schubert, Haydn, Dvořák, Schumann, Ravel, Debussy, Stravinsky, Von Einem, Haubenstock-Ramati ainsi que des enregistrements publics au Carnegie Hall de New York, à l' Opéra Comique de Paris, au Queen Elizabeth Hall à Londres et au Konzerthaus de Vienne. C'est au Konzerthaus, lors du Festival de Vienne 1989, qu'a été enregistrée en concert l'intégrale des quatuors de Beethoven publiée sur CD audio et vidéo.

Parmi les enregistrements publics on trouvera des œuvres de Janáček, Lutoslawski, Rihm, Schnittke, Urbanner, Berio ainsi que les derniers quatuors de Schubert, les quatuors op. 51 et op. 106 de Dvořák, les quatuors op. 12 et op. 13 de Mendelssohn, les quintettes avec piano de Schumann (avec Philippe Entremont), Schubert et Brahms (avec Elisabeth Leonskaja), les quintettes avec clarinette op. 115 et avec alto op. 111 de Brahms (avec Hariolf Schlichtig), le quatuor avec piano KV 493 ainsi que le quintette KV 414 de Mozart (avec Alfred Brendel) et dernièrement Tango Sensations de Piazzolla et une première mondiale Adieu Satie du compositeur viennois Kurt Schwertsik (tous deux avec Per Arne Glorvigen, bandonéon).

Bien que leurs concerts et leurs enregistrements soient salués en termes superlatifs par la critique et accueillis avec enthousiasme par un public toujours plus dense et chaleureux, les Berg attachent moins d'importance à leurs succès qu'à l'accomplissement de la mission qu'ils se sont assignée : atteindre la plus grande harmonie possible dans leurs interprétations, et étendre leur répertoire du classicisme à l'avant-garde.

En 2005, le quatuor subit une perte cruelle avec le décès de son altiste Thomas Kakuska. C'est avec conviction et dans l’esprit de Thomas Kakuska que le quatuor, avec Isabel Charisius à l’alto, poursuit ses activités concertantes.

Le site officiel du Théâtre des Champs-Elysées