Leur version de Semele est récompensée par le célèbre prix britannique des experts haendeliens.

Cette année, l’Early Opera Company, le claveciniste et chef Christian Curnyn et le label Chandos repartent avec le prestigieux Stanley Sadie Handel Prize à l’occasion de leur version de Semele. Cette œuvre exquise de Haendel attendait depuis des années sa première version sur instruments anciens concoctée par de vrais experts de l’opéra baroque.

Avec ce prix, le jury a voulu souligner l’apport majeur de cet enregistrement à la discographie de Haendel. Il a également salué les prestations de la soprano Rosemary Joshua, de l’alto Hilary Summers et du ténor Richard Croft, à la fois stylées et charismatiques, mais aussi le jeu de clavecin et la direction experte de Curnyn.

Le jury a encouragé l’Early Opera Company et Chandos à poursuivre son aventure sur le territoire de l’opéra baroque.

Chaque année, le Stanley Sadie Handel Prize récompense un enregistrement majeur d’une œuvre de Haendel. Egalement connu sous le nom d’International Handel Recording Prize, il est attribué par des experts reconnus de l’œuvre du compositeur.

Cette année, le jury était compose d’Ivan A. Alexandre (Diapason et Le Nouvel Observateur – Paris), Nicholas Anderson (producteur et auteur, BBC Music Magazine – Taunton), Sandra Bowdler (critique d’opéra – Perth), Hugh Canning (The Sunday Times et International Record Review – Londres), Colin Coleman (Gerald Coke Handel Collection, The Foundling Museum – Londres), Lindsay Kemp (BBC Radio 3 et The Gramophone – Londres), Mikhail Fikhtengoltz (spécialiste de Haendel – Moscou), Matthew Gardner (spécialiste de Haendel, Ruprecht-Karls-Universität – Heidelberg), Philippe Gelinaud (spécialiste de Haendel, Opéra Magazine – Paris), Michael Pacholke (musicologue, Hallische Händel-Ausgabe – Halle), Benedikt Poengsen (Göttingen Händel-Festpiele – Göttingen), Christopher Purvis (directeur du Handel House Museum – Londres), Brian Robins (auteur, Fanfare, Goldberg – Burgundy), Kimiko Shimoda (correspondent anglais pour The Record Geijutsu – Londres), David Vickers (spécialiste de Haendel, The Gramophone et GFHandel.org – Huddersfield) et Carlo Vitali (musicologue, Amadeus, Opera Now, Musical America – Bologne).

C’est en 1743 que Haendel se lança dans la composition de Semele, un opéra en anglais – histoire de faire un pied de nez au lobby italien et italianisant qui avait lentement mais sûrement envahi la scène londonienne –. Si Semele n’a vraiment rien d’un oratorio, l’appellation exacte, d’ailleurs, n’en est ni « opéra » ni « drame musical profane » non plus. Certains esprits chagrins estimèrent l’œuvre trop immorale (l’un d’eux y voyait un « opéra paillard » !) pour être jouée pendant la période du carême.

Ia partition ne manque pas de sensualité, malgré une écriture presque toujours limitée aux cordes et continuo : Haendel puise dans sa plus profonde imagination pour en tirer une orchestration des plus raffinées, des thèmes délicieux, des harmonies rares, des airs touchants et virtuoses, des enchaînements hardis, des chœurs grandioses. Voilà le dernier Haendel, sans doute le plus impérissable. Cet ouvrage éblouissant, plein d'humour et d'émotion, est, sans nul doute, l’une de ses plus grandes réussites.

Voix fraîche et légère, Rosemary Joshua, excellente dans le rôle-titre, a acquis une renommée internationale en chantant les grands rôles de Haendel pour soprano (Cléopatre, Ginevra…) et fut une Semele inoubliable au Festival d’Aix-en-Provence en 1996. Autour d'elle un très beau plâteau dont la magnifique contralto Hilary Summers dans le rôle de Junon.

Le site officiel du label Chandos

Rosemary Joshua dans Semele au Festival d'Aix en juillet 1996 :