Les deux grands pianistes de jazz se produiront en solo le 10 septembre à Jazz à la Villette.

Vendredi 10 septembre, deux pianistes d’exception se succèderont, en solo, sur la scène de la Cité de la Musique, dans le cadre du festival Jazz à la Villette : Paul Bley et Stephan Oliva. Deux générations, deux approches, deux styles, deux personnalités fortes mais malheureusement peu médiatisées de cet instrument…

Pour ouvrir cette soirée donc, le piano impressionniste de Stephan Oliva, héritier à part de Bill Evans, posera ça et là d’éclectiques couleurs harmoniques dont il a le secret. Couleurs qui lui sont propres, qu’il a mélangées tout au long de son parcours, loin des sunlights et des clichés du genre.

Être un énième clone de Bill Evans étant presque à la portée de tous, Oliva a préféré être Oliva. Avec sa voix, seul au piano, les histoires qu’il raconte, sans artifice, sans esbroufe, touchent au coeur. C’est parfois sensible. Parfois violent. Parfois ailleurs. Parfois élégant. Parfois beau même.

Rare à la scène comme au disque, Paul Bley, ancien activiste majeur du free des sixties, est la liberté faite homme. S’il révolutionna le trio piano-basse-batterie, le Canadien est encore plus incisif lorsqu’il est seul. Comme ici. Des règles pour mieux les briser. Et les remonter. Et les briser à nouveau…

Quand on a joué avec les plus grands musiciens des années 1950 (Charlie Parker, Lester Young, Art Blakey, Sonny Rollins…) et 1960 (Charles Mingus, Ornette Coleman, Don Cherry, Charlie Haden, Jimmy Giuffre…), être libre n’est pas un credo, mais un mode de vie. Seul au piano, Bley raconte tout ça. Ce passé. Ce passif. Impressionniste ici, révolté là. À quelques encablures de ses 80 ans, il est temps de rappeler que le pianiste canadien est un géant. Un vrai. Et ce ne sont pas ceux qui virent la Vierge dès l’écoute de son premier album avec Mingus et Blakey en 1953 qui diront le contraire…

Le site de Stephan Oliva

Le site de Jazz à la Villette