Le 24 avril, un nouveau Musée des Instruments de Musique a ouvert ses portes à Phoenix en Arizona.

« Music is the language of the soul », tel est le crédo du nouveau Musée des Instruments de Musique (MIM), inauguré le 24 avril à Phoenix, en Arizona.

Un projet de 150 millions de dollars, emmené par Bob Ulrich, président du MIM et ancien patron de la chaine de magasins Target, et subordonné par un conseil scientifique prestigieux composé de conservateurs de musées de la musique américains de renom, et du directeur du Musée de la Musique à Paris, Éric de Visscher.

Ce nouveau musée américain abrite une collection de plus de 10.000 instruments en provenance d’environ 200 pays. Un large panorama allant de l’Inde, à la Chine, de la Russie aux Etats Unis, en passant par le Congo, et autres territoires significatifs de la musique ethnique, folklorique et tribale. Il aura fallu deux années aux conservateurs et ethnomusicologues pour réunir ces instruments venus du monde entier.

Créé par Richard Varda, l’édifice fait montre une façade au design épuré, rappelant l’aspect désertique des canyons, érigé au milieu d’un jardin évoquant une oasis. L’intérieur est tout aussi immaculé, le blanc domine, et les lignes et courbes minimalistes préfigurent celles d’une guitare.

Conçu comme un véritable laboratoire d’instruments mondiaux, la scénographie s’apparente à celle du Musée du Quai Branly de Paris, les instruments étant regroupés par continents. Flûtes de Pan péruviennes, Kora du Gambie, Shofars d’Israël, sitar d’Inde, gamelan javanais, ainsi que le plus ancien piano Steinway, ou encore le clavier sur lequel John Lennon a composé Imagine, sont autant de trésors figurant parmi la collection du musée.

Le MIM cherche à retranscrire l’intérêt historique, sans jamais s’inscrire dans une démarche passéiste. Il s’attache aussi au poids artistique de chacun des instruments, certains d’entre eux ayant plus de cinquante ans, tout en dépassant la fonction de simple objet d’art. Pour ce faire, des ateliers s’organisent autour du processus de fabrication, et une expérience plus sensorielle est proposée à l’Experience Gallery, permettant ainsi d’appréhender l’instrument en le touchant, en jouant, et en écoutant.

Ainsi s’affirme la volonté du conservateur du musée Bill DeWalt, d’aborder la dimension musicale à proprement parler. Une expérience exaltant les sens, et une configuration mettant de fait l’accent sur le multimédia, avec un casque fourni à chaque visiteur pour entendre un instrument ou une formation à l'instant même où l'on passe devant , et des écrans vidéos afin de visualiser la pratique instrumentale.

Des performances live seront aussi de mise au théâtre du MIM, avec des artistes venus des quatre coins du monde. Les concerts célèbreront un panel musical exhaustif : jazz, classique, musiques typiques américaines, traditions folkloriques, fusions musicales d’avant-garde, avec des musiciens d'ores et déjà programmés comme R.Carlos Nakai, Huun Huur Tu, ou encore le guitariste de jazz Earl Klugh.

Le site du MIM

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