Le 18 juin, deux monstres sacrés se retrouveront Salle Pleyel : Bernard Haitink et Murray Perahia. Le premier, à la tête du London Symphony Orchestra, accompagnera le second dans le Concerto pour piano de Schumann, avant une Quatrième de Bruckner pour laquelle on a déjà les oreilles de l’amour.

Une excellente entente musicale lie depuis longtemps Murray Perahia et Bernard Haitink (ils ont notamment enregistré ensemble d’excellents Concertos de Beethoven).

Le pianiste américain et le chef néerlandais partagent une même exigence, une même profondeur, une même intelligence affûtée, un même refus de l’esbroufe et de l’effet facile aussi, une même répugnance pour le spectaculaire gratuit.

Aussi ne pouvons-nous pas vraiment parler de « choc des titans », en annonçant le concert du 18 juin, même en considérant la célébrité de ses deux protagonistes, et le caractère exceptionnel que revêt immanquablement leur rencontre. S’ils sont devenus des légendes vivantes, ce n’est pas par goût du grandiose, mais par l’évidence de leur incomparable talent, encore rehaussé par une sobriété de bon aloi. Pas de « titans », donc, et pas de « choc » non plus : Haitink et Perahia ont assez de points communs pour offrir bien plus qu’une confrontation, un moment de fraternité musicale et de partage esthétique au plus niveau.

D’autant que les deux musiciens ne seront pas lâchés en terre inconnue : Perahia a déjà gravé un bel enregistrement du Concerto de Schumann, avec Abbado, tandis que la valeur de l’intégrale Bruckner laissée par Haitink n’est plus à démontrer. Encore une raison pour se ruer Salle Pleyel ? Il ne reste quasiment plus de places…