Les Arts Florissants dirigés par Paul Agnew se produiront à la Cité de la Musique, le 25 mars, avec un programme de musique baroque sacrée italienne.

Sous la direction de Paul Agnew, les Arts Florissants font revivre la musique baroque sacrée italienne de Scarlatti et de ses contemporains, dimanche 25 mars, à 16h30, à la Cité de la Musique : Lotti, Leo, Legrenzi et Caldara. Un concert au cours du quel résonneront notamment le Miserere à huit voix pour double chœur de Leonardo Leo et le Stabat Mater de Domenico Scarlatti.

Avec lui, Charpentier, Rameau, Haendel, Monteverdi ou Lully sont… différents ? Voix majeure du monde baroque depuis une quinzaine d’années, Paul Agnew n’est pas un ténor délicat spécialisé dans les rôles de haute-contre comme les autres. L’Ecossais excelle. Pour ne pas dire plus… Depuis 2007, le chanteur phare des Arts Florissants s’empare occasionnellement d’une baguette pour diriger. Avec la sortie, l’an passé, du virginal album Lamentazione où il conduisait seul – une première au disque ! – le mythique ensemble de William Christie, l’affaire prenait une nouvelle dimension.

Agnew présente ce concert à la Cité de la Musique : « La musique italienne sacrée du XVIIe siècle n’a pas connu la révolution qu’avait apportée Monteverdi dans ses opéras et madrigaux. Au contraire, elle a poursuivi son développement selon le stile antiquo de Palestrina et de ses contemporains. Mais, dans un siècle qui a montré un essor si extraordinaire de l’harmonie et de la mélodie, elle ne pouvait pas rester entièrement imperméable aux avancées de son siècle dans le domaine de la musique profane. Progressivement furent ainsi développées de nouvelles textures luxuriantes, des harmonies dissonantes à fort pouvoir dramatique et un langage expressif qui vint à s’épanouir dans les monumentales compositions du baroque tardif de Leonardo Leo et Domenico Scarlatti. Nous avons là deux compositeurs napolitains au sommet de leur métier, utilisant de puissants effectifs chorals et tressant des lignes avec sophistication et les entrelaçant au sein d’œuvres imposantes et dramatiques qui, bien que n’étant pas théâtrales —car cela n’aurait jamais été permis dans une église à cette époque— expriment néanmoins avec une nouvelle ferveur le langage poétique traditionnel de la messe. Jamais autant que dans le sublime Stabat Mater de Scarlatti pour dix voix et orgue, ne furent entendues des textures d’une pureté digne de la Renaissance, combinées à une virtuosité et à une invention mélodique qui ne pouvaient être que la griffe de l’un des plus grands compositeurs de l’époque baroque. »

Interprète renommé des répertoires baroque et classique, Paul Agnew se produit régulièrement en concert ou à l’opéra avec les plus grands ensembles de musique ancienne et sous la direction de chefs comme William Christie évidemment mais aussi Marc Minkowski, Ton Koopman, Sir John Eliot Gardiner, Philippe Herreweghe et Emmanuelle Haïm. Spécialisé dans les rôles de haute-contre du répertoire baroque français, il a fait des débuts remarqués à l’Opéra Garnier en incarnant Hippolyte dans Hippolyte et Aricie sous la direction de Christie.

Agnew y a été applaudi depuis dans plusieurs autres opéras de Rameau (Platée, Les Boréades, Les Indes galantes) tout en faisant plusieurs apparitions au Festival d’Aix-en-Provence, à l’Opéra de Lyon, à l’Opéra de Zurich et à l’Opéra des Pays-Bas.

C’est au cours de la saison 2006/2007 que l’Ecossais a commencé à diriger les Arts Florissants, donnant une nouvelle dimension à sa collaboration avec cet ensemble dont il partage l’aventure depuis deux décennies. Il codirige l’Académie du Jardin des Voix avec William Christie depuis 2009, offrant aux jeunes lauréats l’opportunité de travailler avec l’un des plus grands hautes-contre actuels.

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