Bidouillage or not bidouillage ? Telle est la question ! AÀ l'instar des millions de fans de Michael, dont nous faisons partie, lorsque nous fûmes informés du projet de Xscape, une curiosité irrépressible mêlée de méfiance s'est emparée de nous. C'est donc avec fougue que nous nous jetâmes sur Xscape en version Studio Master pour la passer au peigne fin, et il y a beaucoup à dire...

Lorsqu'une maison de disques annonce la sortie d'un album posthume, tout un chacun est en droit de se demander d'où proviennent les enregistrements, pourquoi n'ont-ils pas été dévoilés du temps de la vie de l'artiste, et même parfois, est-ce qu'il ne s'agit pas de 3 notes poussées sous la douche bidouillées techniquement, voire, est-ce réellement l'artiste qui chante ou un "cover" ?

Imaginez alors l'ampleur que prend l'affaire lorsque l'on touche au mythe de Michael Jackson, à ses inédits en solo ou en duo, ou à toutes ces chansons qui ont ou auraient pu exister....

Pour débuter, Xscape est un projet de longue date placé en partie sous la houlette du producteur à succès Timbaland, dont on connaît les hauts et les bas en termes d'inspiration, de redites et de musique débitée au kilo-mètre...

Étant donné que l'on a affaire à des inédits ré-arrangés car "re-produits" par Timbaland & consorts pour sonner à la fois "Michael Jackson" et à la fois musique du XXIe siècle, le risque technique serait de se retrouver avec une peu élégante dichotomie entre les vocaux bruts ? dont des fragments ? et les arrangements récents qui les accompagnent. C'est à cet instant que la magie se doit d'opérer afin d'éviter l'écueil du bidouillage d'ingénieurs du son.

Alors, qu'en est-il sur le terrain ?

Michael Jackson - Michael Jackson's XSCAPE - The Collaborators Pt. 1

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Les écoutes de Xscape en 24-bit audio (96 kHz) : une dynamique tassée à tous les étages, qui étouffe une partie de la finesse audio espérée

Nous n'allons pas vous faire l'article, techniquement ? car là on ne parle que de la texture audio et non de valeur artistique de l??uvre ? Xscape est très discutable à l'oreille, surtout si on a le malheur de le comparer avec l'immense Thriller ou encore avec le très réussi Dangerous.

En liaison directe avec notre cellule qualité, il s'avère, d'après le champ de mesures, que le master est bel et bien "HD", mais que, globalement, il développe une dynamique réduite a minima qui nuit à l'ensemble du spectre audio. En clair, le travail sur cet album n'a pas dû être une mince affaire afin de construire les chansons d'après les vocaux récupérés, dont des fragments.

Mais là où Timbaland a fait du Timbaland, c'est en produisant Excape en lui donnant, à la fois un aspect vintage-cru sur certains morceaux, et une production technique finale qui entre dans les cases de (trop) nombreuses autres, notamment dans l'univers de la Dance Music : instruments et voix compactés afin que tout soit extrêmement audible en radio, streaming à bas débit et boîtes de nuit, et ce, au détriment de la finesse et de la plage dynamique.

On sent que "tout est au taquet"... en partant de ce constat, 16 ou 24 bits ne change que peu de choses à l'oreille au final, car la production de Xscape a été réalisée comme cela. On peut même écrire qu'en 24 bits, on ressent avec une plus grande insistance cette dynamique tassée, et l'aspect un peu (beaucoup) brouillon de certains morceaux. On n'a pas affaire à du "beau son" à l'oreille, techniquement parlant du moins.

À notre avis, Timbaland & ses potes ont voulu donner à Michael la touche technique "actuelle" que l'on trouve sur des centaines de productions caractérisées par une dynamique "écrasée", et habitées de certains sons à la limite de la saturation, un peu comme si on "voulait faire croire" que Michael avait réellement enregistré Xscape en 2013, avec la cavalerie et l'artillerie lourde (et nous ne sommes pas certains qu'il aurait plébiscité cela...).

Pour notre part, tout en respectant ce choix technique, et au risque de passer pour d'affreux nostalgiques de Quincy Jones et du génial ingénieur du son touche-à-tout Bruce Swedien, techniquement, nous étions plus à l'aise avec le travail méticuleux et aéré effectué sur Off the Wall, Thriller, Bad et Dangerous que sur celui exécuté sur Xscape, qui entre "trop" dans les cases de la sur-production saturée, dont la sonorité technique bourrative pourra déplaire aux fans de sons ultra léchés.

En clair, l'achat de cet album en "qualité CD" suffira sans doute, mais libre à vous de tenter votre chance en 24 bits, d'autant que la boutique Qobuz a fait de gros efforts sur le prix en Studio Master (identique à celui de la "qualité CD" !).

Nous rappelons que Qobuz Hi-Fi Guide ne donne là qu'un avis technique concernant la qualité d'un enregistrement et d'une production, et non un avis artistique sur les chansons en elles-mêmes.

Michael Jackson, Justin Timberlake - Love Never Felt So Good (Audio)

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PP Garcia pour Qobuz

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