« There is no Planet B! », hurle Stu Mackenzie. Cette ambiance à la Mad Max, alimentée par un carburant à base de guitares thrash et d’une section rythmique tous pneus hurlants, offre un contraste saisissant avec le blues-rock boogie assez mou de Fishing For Fishies, paru à peine 4 mois plus tôt. Car chaque album de King Gizzard And The Lizard Wizard invente un monde. L'épisode précédent se résumait ainsi : « l’organique rencontre la machine, la nature rencontre la robotique, [...] le passé et le futur fusionnent dans un présent magnifique ». Le groupe australien met fin à cet illusoire présent et bascule du côté d'une sauvagerie brute franchement heavy. L'invention de King Gizzard est un joyeux et sérieux tintamarre qui ne tarit jamais.
Pas d'étiquette a priori mais un univers qui se déploie au gré de la fantaisie organisée et référencée de ses membres. Inventaire discographique :
King Gizzard and the Lizard Wizard - What's In My Bag?
AmoebaÀ la clef du virage à 180 degrés qu'est Infest the Rats' Nest, une équipe allégée, composée non plus de 7 mais de 3 pilotes : Mackenzie, en plus de fournir une performance vocale absolument possédée, réalise guitares et basse en tandem avec Joey Walker ; Michael Cavanagh, à son habitude, est le piston démentiel derrière la batterie. Les références sont assumées : Slayer, Kreator, Sodom, égéries du thrash métal des années 80 ont très clairement nourri la création de ce disque en troisième vitesse. Les pétarades du single Self Immolate sont ponctuées par l’histoire d’un habitant de vaisseau spatial qui s’immole en se jetant dans l’atmosphère de Vénus ; réflexion sur le changement climatique qui culmine avec Hell, titre symbolique : l’enfer, c’est celui que nous choisissons de créer autour de nous.