Une fiction signée Shinedown

Parfait représentant de la vague dite « alternative metal » grand public arrivée après le grunge et le neo metal et dont les représentants les plus célèbres ont connu le succès au cours des premières années du XXIe siècle (Nickelback, Chevelle, Staind...), Shinedown cumule presque dix millions de disques vendus en vingt ans de carrière ! De quoi asseoir son statut de poids lourd du genre, majoritairement au pays de l’Oncle Sam. Une situation qui ne doit pas nécessairement satisfaire les membres du groupe, semble-t-il à la recherche d’une certaine forme de crédibilité à la fois révolutionnaire et anti-système difficile à obtenir quand est devenu un incontournable de la musique amplifiée.

Paru il y a quelques jours, l'album Planet Zero pourrait être la B.O d’un film de science-fiction misant tout sur la dystopie autant qu’un constat contemporain de l’état des USA, et par extension du reste du monde, parfaitement ancré dans son époque. On y retrouve toujours ces gros riffs sur lesquels une voix souvent doublée vient marquer un refrain fédérateur (Planet Zero, The Saints Of Violence And Innuendo).

Si le propos se veut plus sombre (renforcé par l’ajout de plages intermédiaires sur lesquelles des voix robotiques délivrent des messages porteurs d’un certain pessimisme, comme pour appuyer le contenu des chansons), la mise place reste éminemment radiophonique, preuve que Shinedown a bien compris que pour être entendu par le plus grand nombre, il fallait rester mainstream au moins dans la forme. La preuve la plus évidente reste le single Daylight, sorte de ballade mid-tempo sur laquelle le piano tient une place centrale au côté de chœurs aux portes du gospel. Pessimiste mais romantique avant tout.

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