Cabasse Rialto, des enceintes connectées puissantes et charmantes

La série d’enceintes The Pearl en forme de boule représente un peu l’image de Cabasse aujourd’hui. Reprenant la sphère coaxiale ou triaxiale développée depuis près de 30 ans, ces modèles autonomes embarquent tout le nécessaire, dont une amplification surpuissante, pour concurrencer d’autres grands noms de l’enceinte connectée haut de gamme.

L’an dernier, Cabasse a développé son offre avec des produits plus conventionnels. Il y a eu l’amplificateur connecté tout-en-un Abyss qui nous a laissé un excellent souvenir et auquel vous pouvez relier vos enceintes existantes. Et puis dans un format un peu plus classique et très compact, les enceintes sans fil Rialto sont venues le rejoindre. Un peu plus consensuelles que les The Pearl, elles n’en restent pas moins originales dans leur conception.

Présentation générale

Les Rialto sont proposées dans deux coloris classiques satinés, le noir ou le blanc. Pas de placage bois mais une finition classique pour se fondre dans le décor. Leurs dimensions réduites est un autre atout. En revanche, le socle est chromé, ce qui apporte une petite touche luxueuse pour rappeler le positionnement premium, comme Cabasse le fait également sur les différents modèles The Pearl.

Le métal se retrouve aussi sous la forme d’un cerclage autour du haut-parleur en façade, mais ici avec une finition brossée. Si vous voulez le cacher, Cabasse fourni les grilles de protection aimantées qui recouvrent le haut-parleur. Comme vous l’aurez remarqué, ce dernier dépasse de l’enceinte. Le cache est donc bombé. Le haut-parleur Cabasse BCI est un ensemble médium-tweeter où la membrane du médium renforcée par de la fibre est inversée. Ce type de haut-parleur est utilisé sur tous les modèles haut de gamme de la marque. Il comprend un médium de 13 cm avec un tweeter de 28 mm en son centre.

La caisse des enceintes reprend les formes des modèles classiques Murano avec des faces latérales galbées. Sur les Rialto, la face avant est plus petite que la face arrière. Car celle-ci intègre un troisième haut-parleur dédié aux basses fréquences. C’est un 17 cm avec membrane en fibres de carbone. Il reprend la conception HELD issue de la série The Pearl pour autoriser un fort débattement. Sur ces dernière, la membrane est inversée et donc bombée ; sur les Rialto, elle est dans le sens classique.

En plaçant le woofer au dos du couple médium-aigu, Cabasse a pu respecter l’alignement tri-axial qui lui est cher. C’est aussi une façon efficace d’étendre la bande passante sans avoir à agrandir le volume de l’enceinte pour conserver des dimensions compactes. Par ailleurs, cela n’a pas empêché l’intégration de modules de forte puissance. Chaque haut-parleur a droit à son canal dédié : 300W pour le tweeter, 300W pour le médium et 450W pour le woofer. Ces chiffres impressionnants correspondent à la puissance nominale qui peut doubler en crête. Cela permet aux Rialto de délivrer un volume sonore jusqu’à 121 dB.

Rien ne permet en façade de savoir que les enceintes sont en fonctionnement ou non. Cabasse a préféré intégrer un écran tactile rond sur le dessus. La couronne chromée correspond au potentiomètre de volume. Cependant, les commandes sont réduites à la sélection de la source et au lancement d’un favori prédéfini. Étant donné la technicité de ce type d’interface, on aurait pu s’attendre à plus d’interactivité. Pour rappel, cette commande est identique à celle que l’on trouve en façade de l’amplificateur connecté Cabasse Abyss.

Utilisation des Cabasse Rialto

Comme c’est le cas avec toutes les paires d’enceintes HiFi connectées, il y a un maître et un esclave. C’est celle avec l’écran tactile qui commande. Vous pouvez la placer indifféremment à droite ou à gauche, et définir ensuite dans l’application qui se trouve où. La connectique est placée dans un renfoncement au bas de la face arrière. Sur le modèle maître, on trouve trois entrées audio auxiliaires : une RCA, une optique et une HDMI ARC/eARC. Il y a également un port USB pour lire le contenu de clés ou de disques durs externes. Une sortie optique appelée Link a pour but de relier les deux enceintes de façon optionnelle.

Côté réseau, les enceintes fonctionnent en WiFi ou en Ethernet. Mais si vous décidez d’utiliser la liaison filaire, il faut alors connecter chaque enceinte au réseau. Ce qui peut s’avérer problématique pour ceux qui n’ont qu’une seule prise RJ45 dans le salon. Cabasse est l’un des rares à procéder ainsi. Chez les concurrents, seule l’enceinte maître est reliée au réseau, puis elle communique directement, avec ou sans fil, avec l’enceinte esclave. Dans notre cas, nous avons rencontré quelques instabilités avec le WiFi, nous avons donc préféré les relier toutes les deux en Ethernet.

L’installation via l’application mobile est classique. On est plutôt bien aidé par les différents écrans agrémentés de visuels explicatifs. L’appairage entre les deux enceintes est automatique, que ce soit en WiFi ou en Ethernet. Une fois cela effectué, on peut se rendre dans les réglages de l’app. Ceux-ci sont complets afin de personnaliser le fonctionnement des Rialto. Il y a tout ce qui concerne le fonctionnement même des enceintes, tel que les notifications sonores ou la luminosité de l’écran sur l’enceinte maître. On peut aussi régler le retard relatif des entrées audio ou encore associer les enceintes aux assistants vocaux d’Amazon et de Google. Côté son, en plus du calibrage audio, on peut modifier l’équilibre tonal ainsi que l’optimisation de la dynamique.

Qobuz est intégré nativement à l’app Cabasse. Les recommandations se trouvent derrière le premier choix dans le menu appelé « Découvrir ». On n’est pas dépaysé avec le classement par genre, l’affichage par jaquettes et les différents niveaux de recommandation. Ensuite se trouvent les playlists, les favoris et les achats. Il n’est pas possible de modifier les playlists mais il est possible de transformer la liste d’attente en une playlist locale stockée dans l’app Cabasse. En revanche, toute la partie éditoriale et informative est bien présente avec les critiques des albums et les biographies des artistes.

A l’écoute

Les Rialto ont remplacé nos Dynaudio pendant quelques jours. Au chapitre des spécificités, nous avons noté une directivité prononcée. La scène sonore est stable mais si l’on se déplace de quelques centimètres, alors on entend l’enceinte la plus proche. Nous avons également remarqué un petit clic dans les enceintes lorsque l’on passe en pause ou quand on reprend la lecture. Car il y a un léger souffle en bruit de fond, que l’on ne distingue pas avec la musique. Le clic correspond à une sorte de coupure qui supprime le bruit de fond lorsqu’il n’y a pas de musique. Côté réglages sonores, nous avons tout laissé sur neutre et effectué le calibrage qui a bien aidé à maîtriser le haut grave.

L’électro du groupe Air est un formidable terrain de jeu pour les Rialto qui ne sont jamais à la peine. Elles reproduisent les nappes de synthé en trois dimensions dans notre pièce d’écoute avec des sons qui tournoient en s’approchant de nous comme en s’éloignant derrière le plan des enceintes. La maîtrise du grave est impressionnante pour de si petites enceintes. La réserve de puissance semble sans limite et elles n’ont auront aucun mal à sonoriser des pièces de taille moyenne à grande. La descente vers les fréquences basses fait trembler notre canapé comme si on caisson de basse accompagnait les Rialto. Il n’en est rien. Elles savent faire cela sans aide extérieure. A fort niveau, le traitement interne limite le haut-parleur de grave pour le protéger.

Le jazz de Charles Lloyd sur l’album The Sky Will Still Be There Tomorrow nous permet de remarquer que les Rialto excellent également dans le registre du médium-aigu avec un de jolis timbres, même s’il y a une légère prédominance dans le haut-grave/bas-médium. Cuivres et cymbales ne sont pas avares en détails. On ressent les moindres variations de jeu, et cela sur tous les instruments. Les Rialto bénéficient d’une grande capacité d’analyse leur permettant de séparer les instruments afin de nous laisser nous porter vers l’un ou l’autre sans aucun effort. Ceux qui apprécient le jazz vocal seront tout aussi satisfaits par ce que délivre les Rialto, comme nous avons pu en profiter avec le dernier album de Cyrille Aimée, à Fleur de Peau.

La pop-funk de Justin Timberlake est un autre genre musical qui démontre toute l’étendue des possibilités des Rialto. Sans forcer, elles nous donnent l’impression d’être face à des enceintes autrement plus imposantes. L’assise dans le grave associée à la restitution d’une énorme bulle sonore et à des voix parfaitement détachées du reste du message font qu’il ne manque rien. Elles ont de quoi donner le sourire à tout amateur de musique moderne qui devrait aisément tomber sous le charme. Elles sont si petites et pourtant facilement capables de vous fâcher avec vos voisins.

Nous poursuivons avec la Symphonie No. 1 de Mendelssohn par l’Orchestre de Zurich. Les pupitres sont placés bien en arrière des enceintes, au-delà du mur du fond de notre pièce d’écoute. Il y a énormément d’aération entre les instruments participant à créer une scène sonore intense dans sa présence. Ici, ce sont les sensations de vitesse dans l’établissement des notes et de maîtrise dynamique qui participent à la véracité de la restitution, bien que celle-ci manque légèrement de fraicheur dans le médium. Nous avons terminé par quelques extraits vidéo en utilisant l’entrée HDMI ARC. Un léger retard avec l’image oblige à connecter en filaire les deux enceintes ensemble. Mais ensuite, la présence, la précision et la puissance dans le grave permettent aux Rialto de remplacer sans gêne même les meilleures barres de son.