Comme souvent depuis qu'il existe de la musique contemporaine "un peu difficile d'accès" (depuis Beethoven ou Berlioz, donc...), les organisateurs ont soigneusement entouré les nouveautés les plus épicées d'œuvres faisant l'unanimité auprès du grand public. En l'occurrence, Simon Rattle a choisi d'entourer la création d'une pièce de Georg Friederich Haas, dark dreams (sans majuscules, semble-t-il, à l'encontre des règles typographiques anglaises) de deux impérissables bonbons de la littérature symphonique. Il commencera donc avec la Troisième symphonie de Brahms, que le Philharmonique de Berlin n'avait pas donnée depuis novembre 2008, alors que les trois autres ont été donné plusieurs fois chacune depuis ces dernières années. Hasard des programmations, préférence de la part de Rattle et des chefs invités, qui sait.
La Mer, elle, appartient dorénavant au grand stock du Philharmonique, mais elle a mis un certain temps avant de faire son entrée au répertoire : il fallut attendre le 9 novembre 1918 pour que le chef Selmar Meyrowitz (1875 - 1941) donne l'ouvrage, en compagnie du Prélude et de la mort d'Isolde de Wagner, de Siegfried-Idyll et de la scène finale du Crépuscule des dieux (le pauvre Debussy dut en faire d'âpres galipettes au cimetière de Passy !), puis de la Danse du veau d'or de Reznicek... difficile entourage dont on se demande, deux jours avant la fin de la Première guerre mondiale, ce que le public berlinois a bien pu en penser. Sans doute fallait-il cette surdose de Wagner pour qu'il acceptât Debussy, au même titre qu'il faut maintenant une bonne dose de Debussy et de Brahms pour encadrer Haas !
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