Le 25 octobre 2013, trois œuvres d’Henri Tomasi seront au programme d’une soirée consacrée au compositeur marseillais, au MuCEM, avec notamment le comédien Daniel Mesguich en récitant.

Grand indépendant de la musique française, le compositeur Henri Tomasi demeure encore injustement sous-estimé pour ne pas dire méconnu. Une soirée est consacrée à sa musique, vendredi 25 octobre 2013, à 20h30, à Marseille au MuCEM. Au programme, Cyrnos (1929), le Trio en ut en forme de divertissement (1938) et Retour à Tipasa Cantate profane sur un texte d’Albert Camus (1966). Sur scène, les pianistes Nathalie et Fabrice Lanoë, l’Ensemble Pythéas, la Chorale Anguélos, Bénédicte Pereira pour la direction du chœur, un ensemble de percussions composé de Lucie Antunes, Nicolas Chatel, Dorian Lepidi, Damien Louis, Alexandre Régis et enfin, en prestigieux récitant, le comédien Daniel Mesguich.

Né à Marseille, d'origine corse, le compositeur notamment des fameuses Fanfares et du Concerto pour trompette (deux tubes mondiaux sans cesse interprétés par les plus grands orchestres), était un homme attachant et courageux, pétri d'idéaux humanistes... Fils du compositeur, Claude Tomasi s’applique avec vigueur à transmettre et faire connaître l’héritage musical de son père. Il présente ainsi cette alléchante soirée :

Henri Tomasi en 1947 - © Association Henri Tomasi

« De sa jeunesse marseillaise à sa disparition à Paris, Henri Tomasi n’a cessé d’être à l’écoute de ce «chant du monde» que nous font entendre les trois œuvres au programme. Cyrnos, composé durant l’été 1929 en Corse, à Loreto di Casinca, est doublement un chant d’amour : à l’Ile de Beauté de ses origines, et à sa jeune épouse, Odette Camp à laquelle il dédie ce « poème symphonique avec piano principal, presque simultanément transcrit par lui-même pour deux pianos. C’est la version interprétée ce soir.

De presque dix années plus tardif, le Trio à cordes, a été composé au cours de l’année 1938, où la notoriété de Tomasi est largement affirmée, aussi bien en tant que chef d’orchestre que comme compositeur. Peu de trios à cordes voient le jour dans cette période, et celui de Tomasi a une originalité certaine.

Henri Tomasi en 1970 - © Association Henri Tomasi

Mais la vie avance et en 1966, l’adhésion de Tomasi à la pensée de Camus est si totale qu’il choisit de mettre en musique Retour à Tipasa, l’un des essais de L’Eté. C’est l’ultime texte qu’il confia à la voix. La candeur de la jeunesse est dissipée : le chant du monde est aussi le champ du monde, - avec ses abominations. S’enivrer de la multiple splendeur du monde n’a de sens que pour y trouver la force de rendre ce monde plus humain, - tel est le message universel de la cantate profane Retour à Tipasa. La version pour claviers et percussions présentée ici est une transcription par Gérard Lecointre du manuscrit originel pour orchestre. L’écoute de la parole de Camus en est rendue plus aigüe, sans que l’osmose parfaite existant entre la musique et le texte soit perdue. Ce sont les Amis de Saint-Victor, présidés par Mme Suzy Fouchet, qui donnèrent en 1985 la création mondiale de la partition écrite par Henri Tomasi, auquel fut alors remise à titre posthume la Médaille de la Ville. Aucun autre lieu que le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée ne pouvait être plus emblématique pour rendre hommage et à Tomasi et à Camus. »

Le site du MuCEM

Écoutez notre podcast avec Claude Tomasi (février 2012)

Regardez notre interview avec Claude Tomasi lors du week-end d'ouverture de Marseille-Provence Capitale Européenne de la Culture (janvier 2013)

Le site de l'Association Henri Tomasi