La première mondiale de l’adaptation pour l’opéra de la célèbre comédie italienne des années 60 s’est déroulée à l’Opéra National de Lorraine le 30 octobre.

Divorce à l'italienne a donné lieu à une adaptation pour l'opéra par Giorgio Battistelli, dont la première mondiale s'est tenue mardi 30 octobre à Nancy, rapporte l’AFP. Durant 90 minutes, le public a savouré les dialogues issus du long-métrage réalisé par Pietro Germi en 1961, récompensé par l'Oscar du meilleur scénario original en 1963, et dans lequel Marcello Mastroianni jouait un latin lover provincial un peu désabusé.

L'intrigue est brillamment retranscrite: Don Sandrino Ferraù, dit "Fefè", amoureux de sa jeune cousine Angela, 16 ans, vit malheureux en mariage avec sa femme, la laide et peu futée Donna Rosalia. Mais en Sicile, à cette époque, on ne divorce pas. Fefè décide de trouver un amant à son épouse, pour pouvoir la tuer dans le cadre d'un "délit d'honneur", cette circonstance permettant alors d'atténuer les peines de prison.

L'Opéra National de Lorraine se transforme en rue de Barrafranca, où vivent « 18.000 habitants... 4.500 analphabètes... 1.300 chômeurs entre les fixes et les occasionnels... 39 églises », énumère Fefè. Sur la scène, quelques éléments de mobilier figurent la maison du héros. La mise en scène de l'Anglais David Pountney est efficace. La musique, légère, du Français Daniel Kawka, rythme cet opéra peu conventionnel. A l'exception de l'héroïne Angela, les rôles de femmes sont attribués à des hommes, dont les voix graves tranchent avec leurs robes d'intérieur, ce qui accentue le côté décalé de la création.

« Je voulais monter un opéra comique, amer et moderne. Divorce à l'italienne me semblait un film à la problématique très actuelle, alors qu'on constate partout aujourd'hui le crépuscule de la famille », dont le concept « s'évanouit », explique Giorgio Battistelli, dans un entretien à l'AFP.

L'opéra, souvent plus subtil qu'il n'y paraît, reprend avec justesse l'argumentaire du long-métrage. Seules manquent les impayables mimiques de Mastroianni, impossibles à reproduire. Cette version lyrique de Divorce à l'italienne sera jouée à Nancy jusqu’au 7 octobre.

Le site officiel de l’Opéra de Nancy