Une étude du CSA relève que l'offre musicale a baissé en volume sur les chaînes de télévision gratuite.

Depuis 2007, selon une étude du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel reprise par l’AFP, l'offre musicale aurait baissé en volume sur les chaînes de télévision gratuite, qui ont consacré un budget moindre à leur programmation de clips et autres émissions de variétés.

Lors de leur lancement en 2005 sur la TNT, quatre chaînes, musicales (W9, Virgin 17) ou largement musicales (NRJ 12, France 4) sont venues étoffer l'offre musicale en France. Entre 2005 et 2007, l'offre musicale gratuite a ainsi été multipliée par cinq : en 2007 les chaînes gratuites proposaient 14.650 heures supplémentaires par rapport à 2005.

Cependant, entre 2007 et 2008, le volume de musique disponible en clair a diminué de près de 3.500 heures, passant de 18.530 heures en 2007 à 15.034 heures.

Le budget de programmes des chaînes musicales est passé de 19,61 millions d'euros en 2006 à 18,29 millions en 2008. En 2008, la baisse de l'offre musicale a touché toutes les chaînes à tendance musicale de la TNT, mais plus particulièrement NRJ 12 et France 4. NRJ 12 a ainsi enregistré la baisse la plus sensible de sa programmation musicale (2.341 heures en 2007, 142 heures en 2008), puisque la chaîne s'est recentrée vers une offre généraliste. France 4 (1.320 heures en 2007 contre 640 heures en 2008) a réduit la diffusion de son émission de variétés Taratata, arrêté Planète Rap et diminué de moitié son offre de spectacles vivants musicaux, au profit de retransmission de pièces de théâtre.

Dans ce contexte, le CSA s'interroge sur la fin du « modèle MTV », chaîne principalement dédiée aux clips musicaux, alors que certaines chaînes comme NRJ 12 ou W9 se sont réorientées vers une offre généraliste.

« Le modèle de ces chaînes musicales est aussi fortement mis en concurrence par les services tels que YouTube et DailyMotion qui permettent d'accéder gratuitement à un large répertoire de vidéomusiques » sur internet, relève le CSA.

Les documentaires et magazines musicaux, ainsi que les spectacles vivants musicaux souffrent le plus des baisses globales de programmation musicale. Quant aux clips, ils occupent depuis des années une place prépondérante dans les contenus musicaux : environ 70%, dont une part belle au pop/rock (40%).

Parallèlement, l'exposition aux heures de forte audience (20h30 – 22h30) se dégrade aussi. La musique représentait en 2008 sur cette tranche seulement 4,9% du temps global de diffusion des chaînes gratuites, contre 8,8% en en 2007.

Les annonceurs du secteur de l'édition musicale ont en outre fortement réduit leurs investissements publicitaires. Si en 2002 ils avaient investi près de 600 millions d'euros en publicité à la télévision, puis moitié moins (316 millions d'euros) en 2008 et 266 millions d'euros en 2009…