Arcam est l'une de ces marques anglaises dont les créations font toujours le bonheur des audiophiles et aussi des mélomanes épris de restitution sonore neutre, c'est-à-dire laissant le message musical s'exprimer tel qu'il est. Avec son convertisseur numérique analogique sans fil rDAC, qui peut également être relié en USB et en S/PDIF, Arcam nous livre un appareil dans la pure lignée de la marque, et dont nous avons grandement apprécié la qualité de la restitution, toutes liaisons confondues.

Il y a de cela quelques années, alors que la liaison HDMI qui s'était imposée pour la transmission de données audio en Haute Définition (DTS HD Master Audio et Dolby TrueHD) continuait à évoluer, Arcam ne s'était pas précipitée pour sortir un amplificateur Home Cinéma compatible, préférant attendre que cette liaison se soit "stabilisée" à un niveau d'évolution qui semblait "significatif" au constructeur britannique, et ne présenta son premier modèle, en l’occurrence l'AVR600 compatible HDMI v1.3, qu'en 2009.

Le fait est que la liaison HDMI, qui en est à sa génération v1.4b, n'a connu aucun changement au niveau de l'audio et que les quelques changements intervenus pour la vidéo semblent plus être pour certains une officialisation de fonctionnalités de la génération 1.3c que de réelles nouveautés, si l'on en croit Wikipedia.

Il est donc plutôt rassurant de constater qu'Arcam table plus sur la pérennisation de ses appareils que sur le besoin de coller à l'actualité, pour ne pas dire la mode, le convertisseur numérique analogique rDAC, objet de ce banc d'essai et faisant partie de la série "Solo" du constructeur, traitant ainsi les signaux numériques dans leur forme native, seul garant, selon nous, d'une restitution sonore fidèle au message sonore tel qu'il a été codé à l'origine.

Présentation

Arcam n'a jamais cherché à faire des appareils tape-à-l'oeil, la fonctionnalité et la discrétion de bon goût caractérisant ceux-ci.

Le rDAC se présente donc comme un petit boîtier en alliage métallique moulé argenté d'aspect parallélépipédique aux arêtes verticales arrondies. Ce boîtier s'orne de quatre petits guide de lumière pour les diodes led bicolores témoins placés dans l'arête supérieure de la face avant et qui débordent ainsi légèrement sur celle-ci et sur le dessus du boîtier, facilitant de la sorte leur visibilité. Un petit bouton chromé placé à proximité de ces témoins permet de sélectionner l'entrée (USB, optique, coaxiale ou liaison radio).

Si l'entrée sélectionnée n'est pas raccordée ou active et appairée pour la liaison radio, la led témoin reste au rouge et elle passe au vert dans le cas contraire.

La base du rDAC est constituée d'une semelle en matière plastique souple antidérapante et d'assez forte densité, assurant ainsi une bonne stabilité à l'appareil. D'emblée, la prise en main met en confiance.

Connectique et liaison radio

Hormis sa connection radio de type "Kleer" (16 bit à 44,1 kHz sans compression), développée par la société Smart Mixed-Signal Connectivity, le rDAC propose une entrée USB de type permettant de le raccorder directement à un ordinateur et deux entrées S/PDIF (coaxiale et optique) pour convertir des signaux numériques en provenance d'un lecteur de CD ou de DVD par exemple.

La sortie des signaux audio analogiques se fait sur deux prises Cinch dorées et l'énergie du rDAC est fournie par un adaptateur secteur multitension à découpage .

Arcam propose en option un adaptateur USB utilisable sur PC ou Mac (rWave) et également un modèle pour la famille iPod, iPhone, iPad (rWand), mais c'est un peu dommage que l'un ou l'autre ne soit pas disponible en dotation d'origine.

L'électronique

Réalisée avec grand soin, l'électronique du rDAC prend place sur une carte occupant toute la surface du fond du boîtier. Une carte fille supportant les led témoins et le bouton de sélection de source est reliée à la carte principale par un circuit souple et prend place dans l'encoignure de la façade, tandis que la section de réception radio prend place sur un petit module qui s'enfiche par connecteurs sur cette même carte.

La réception des signaux USB est confiée à un circuit intégré Texas Instruments TAS1020B qui fonctionne en mode asynchrone, auprès duquel on remarque un petit boîtier métallique contenant un TCXO (oscillateur à quartz contrôlé en température) assurant une excellente stabilité dans la transmission des données par USB.

Les signaux numériques en provenance des entrées coaxiale et optique sont pris en charge par un "transceiver" (émetteur-récepteur) Wolfson WM8805. Le second WM8805 est probablement destiné à l'interface avec le récepteur radio.

La conversion numérique analogique fait appel à un convertisseur Wolfson WM8741 pouvant traiter des fichiers audio numérique jusqu’à 24 bit à 192 kHz. Le filtrage est ensuite réalisé par des filtres actifs utilisant des amplificateurs opérationnels National Semiconductor LME49722 offrant des performances chiffrées de premier ordre au niveau du recul bruit de fond et de la distorsion.

L'alimentation de cette électronique comporte six régulateurs de tension afin de minimiser les influences des divers étages les uns sur les autres et la gestion de l'électronique est assurée par un micro contrôleur Atmel.

L'écoute

On notera en préambule que l'appairage de la liaison radio ne pose pas le moindre souci mais que celle-ci semble se laisser assez facilement perturber par le passage en écran de veille du PC source par exemple, tout du moins avec le PC utilisé par le testeur.

En liaison USB, la qualité de restitution des fichiers audio en qualité CD est très bonne. Nous sommes pour l'occasion revenus à l'écoute d'un de nos favoris, à savoir La Fantasia on British Sea Songs de Henry Wood où la mélancolie, la vivacité ou encore la bravoure qui caractérisent les différents morceaux composant cette oeuvre restituent leur lot de bonheur sans qu'on puisse incriminer le rDAC de quelque faute de goût que ce soit. Tout est propre et net et équilibre tonal, qualité des timbres, espace sonore et dynamique sont au rendez-vous. On retrouve ces mêmes qualités en liaison radio, mais celles-ci, tout en restant très bonnes, sont un petit cran en-dessous de celles procurées par la liaison USB.

A l'écoute de Hey You du célèbre album The Wall de Pink Floyd, le pincement des cordes de la guitare comme l'impact de la basse sont restitués avec grande conviction, plus peut-être en liaison USB qu'en liaison radio, avec un léger mieux sur le piqué de la guitare et dans la sensation d'aération du message sonore en liaison USB, mais là encore ce n'est pas le jour et la nuit, et dans un cas comme dans l'autre le plaisir est intact.

Les fichiers en qualité Studio Masters sont restitués avec toutes leurs nuances de couleurs et leur gamme dynamique est intégralement préservée. Ainsi, la Danse diabolique de Joseph Hellmesberger virevolte au possible et claque de ses puissants impact des timbales dans un tourbillon frénétique tandis que le discret tintement du triangle s'égrène sans peine dans les rares moments de répit de l'orchestre déchaîné.

Ce morceau étant échantillonné à 44,1 kHz sur 24 bit, nous l'avons également écouté en utilisant la liaison sans fil et la restitution nous a semblé du même niveau qu'avec la liaison USB. Pas mal du tout. Pour finir, nous avons converti le flux USB en S/PDIF via un "bridge" Musiland 01 USD et avons constaté avec satisfaction que le rendu sonore était tout aussi bon avec les liaisons coaxiale et optique qu'avec la liaison USB.

Quant au magnifique Concerto pour violon de Brahms, au format 24 bit à 192 kHz, raccordé en coaxial et en optique via ce même bridge Musiland, aucun des détails du jeu de Julia Fischer n'échappe à l'oreille tandis que le large tapis sonore que lui déroule Yakov Kreitzberg accompagne sublimement le violon et transporte l'auditeur vers les cimes de la beauté.

Pour conclure, le rDAC Arcam est un appareil dont la restitution reste plutôt neutre et n'ajoute ni ne retranche rien au message sonore tout en délivrant toute l'émotion contenue dans la musique enregistrée, car c'est bien là que se trouve l'émotion et non dans les électrons qui véhiculent les signaux électriques. Sa liaison USB limitée aux fichiers en 24 bit à 96 kHz n'est pas un handicap insurmontable dans la mesure où ceux-ci sont les plus courants et où le rDAC accepte jusqu'à 192 kHz de fréquence d'échantillonnage sur ses entrées coaxiale et optique. Ces qualités musicales et techniques, ainsi que son tarif qui nous semble tout à fait raisonnable, nous ont incité à décerner notre récompense Qobuzissime Hi-Fi au rDAC Arcam.

Manuel d'utilisation rDAC

Manuel rWave

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Formats reconnus

Configuration d'écoute :

- amplificateur Micromega AS-400

- enceintes Focal Electra 1028 Be