Chaque lundi, QIBUZ soulève les cartes et interroge l’actualité musicale. Indiscrétions et confidences, décryptages et relectures, révélations et révolution : voici la rubrique coquine de Qobuz.com. la vérité est toujours bonne à lire !

Quand Angela parle de Roberto…

Dans les colonnes de l’Express, Angela Gheorghiu est revenue sur sa vie privée et sa relation avec Roberto Alagna. « Nous sommes toujours mariés, précise la a soprano roumaine qui s'apprête à se produire au Met Opera de New York dans Roméo et Juliette, mais vivons désormais séparément. J'entretiens de bonnes relations avec lui, nous nous parlons tous les jours et je ne souhaite en aucune manière lui causer du tort. Mais je ne chanterai plus avec lui, c'est mon choix. Nous l'avons assez fait. Cela dit, je souhaite à tous les couples de vivre la moitié de ce que nous avons pu vivre ensemble. Aujourd'hui, c'est chacun sa vie. »

**********

Zelnik souhaite une « belle fin de carrière » à Daho…

Le propos est concis. Clair. Et surtout cinglant comme jamais. Patrick Zelnik patron du label Naïve, a publié un communiqué suite à la signature d’Etienne Daho chez Universal. Après trente années passées chez Virgin, filiale d’EMI qui a propulsé sa carrière avec l’album Mythomane en 1981, le chanteur a choisi de rejoindre le label Polydor (distribué par Universal). Nous publions ce communiqué assez ironique de Patrick Zelnik dans son intégralité :

Paris, le 7 février 2011

Après avoir publié un magnifique album Le Condamné à Mort avec la collaboration de Jeanne Moreau, et félicité l’équipe Naïve pour son excellent travail, Etienne Daho a décidé courageusement de signer avec Universal pour ses albums plus légers. Je lui souhaite une très belle fin de carrière.

Patrick Zelnik

**********

Mort d’un label

« Deezer, Spotify, YouTube et les autres... m’ont tué ». C’est ainsi que dans l’édition du 9 février de Libération, Romain Germa, cofondateur du label Makasound, explique les raisons de la mort de son label le temps d’une très intéressante tribune-libre que nous reproduisons ici. « Nous fermons, avec regret, le petit label que nous avons mis neuf ans à construire. Plus de soixante-dix disques sortis, des concerts, des tournées, des diffusions radios (un soutien sans faille de Radio France et Radio Nova), des articles, ont valu à nombre de nos artistes (Winston et Matthew McAnuff, Java, Victor Démé, Inna de Yard, Jaqee, R. Wan, la Caravane passe, Clinton Fearon…) une renommée méritée auprès des amateurs de musique. Nous avons « créé une marque » comme on nous le dit, un « label », synonyme de sérieux et d’enthousiasme, dans une esthétique de « Musiques du monde ». Aujourd’hui, ni ce catalogue d’enregistrements ni cette marque n’ont de valeur. Nous avons cherché à « nous vendre » pour continuer, nous, indépendants depuis le début. Malheureusement, selon les lois du marché, cette musique ne vaut rien, ce travail non plus, son avenir encore moins. La musique doit être consommée tout de suite, comme une pizza. Signe des temps, toutes les maisons de disques rêvent d’associer une marque à la sortie d’un album. Faire payer la pub, vu que l’on n’espère plus grand-chose de celui pour laquelle on la joue et l’enregistre : le public. Comment pourtant blâmer ce public ? Il écoute de plus en plus de musique ! Il ne la paie pas, c’est tout. S’en prendre à Internet, cette machine à faire du gratuit avec tout ? Non, les évolutions techniques font bouger les industries, les modes de consommation, les plaisirs. Les choses avancent, heureusement. Le CD a (presque) fait disparaître le vinyle, faut-il le regretter ? La tendance est à l’écoute tout le temps, partout. Ecologique oui ! Plus de fabrication de plastique, pas de déplacement au magasin de disques, un bon bilan carbone et une écoute possible sans limite. Mais alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi n’arrive-t-on pas à faire vivre artistes, producteurs et intermédiaires ? Deezer, Spotify, YouTube et les autres sont-ils vraiment les nouveaux vecteurs d’un accès enfin illimité à la musique, comme l’était un temps « Philips, l’inventeur du compact disque » ? Le problème, c’est qu’eux non plus ne paient pas la musique. Ils ne la font pas et ils ne la paient pas. Ou ils la paient selon un modèle qui les arrange. 100.000 écoutes rapporteraient dans les 150 euros, à partager royalement entre producteur et artiste. Quel artiste, quel producteur, peut applaudir à ce calcul ? La vérité, c’est que par un tour de magie qui n’a pris que quelques années, la musique enregistrée a perdu toute sa valeur. Comment les maisons de disques, via leurs organismes professionnels, ont-elles pu signer des accords sur une base pareille ? Sommes-nous à ce point prêts à mendier notre travail et notre avenir ? Dois-je me réjouir que les 500.000 nouveaux abonnés de téléphone Orange-Deezer puissent écouter gratuitement (ou presque) nos productions passées et futures ? Fallait-il vraiment tester si vite ce « nouveau modèle » ? Un modèle qui diffuse gratuitement, mais qui ne permet pas de produire. A vouloir aller trop vite, on oublie l’essentiel… En attendant de savoir si ce modèle fonctionnera un jour, de nombreux projets d’albums resteront dans les cartons. On a dû oublier de dire qui sont les producteurs dans toute cette histoire. La très grande majorité d’entre eux (malheureusement pas la plus visible) est composée de vrais passionnés qui mettent leur énergie au service de la création artistique et de sa transmission. Ils trouvent des moyens et prennent des risques pour que cette passion se partage avec le plus grand nombre. Produire un album est un processus long et la musique a un coût. Une émotion enregistrée, vécue, transmise, voici ce qu’est souvent la musique. Pour ramener d’Afrique, de Jamaïque ou d’ailleurs l’enregistrement d’un groupe, il faut bien financer l’aventure. En faisant le pari d’être payé en retour. Si le paiement est de quelques centimes sur Deezer, ce voyage ne se fera plus. Ainsi que devons-nous espérer ? Des mécènes ? Et pourquoi pas la charité ? Signe des temps, la couverture du magazine professionnel Musique Info Hebdo, a été achetée par une start-up d’un nouveau concept : redonnez de l’argent aux artistes que vous aimez (mais que vous écoutez sans payer). Une sorte de compensation CO2 volontaire… Ce n’est donc pas seulement Deezer qui nous a tués. L’affaire est plus compliquée. Puisque l’on peut encore envoyer ses vœux, les miens s’adressent à ceux qui continuent à se battre pour la production musicale dans ces conditions risquées. La traversée finira bien par nous ramener sur la terre ferme !

**********

Tirez sur les fermiers !

Bono a relancé la polémique en Afrique du Sud sur une chanson de l'époque de la lutte contre l'apartheid, Shoot The Farmer (Tirez sur le fermier), accusée par un groupe de pression blanc de promouvoir la haine raciale. Ce titre est au cœur d'une polémique opposant le leader de la ligue de la jeunesse de l'ANC, le parti au pouvoir, Julius Malema, à un groupe de pression pro Afrikaner qui souhaite l'interdiction de ce texte prônant, selon lui, la haine raciale. Dimanche, le chanteur de U2 qui se trouvait à Johannesburg pour un concert, a déclaré dans une interview au Sunday Times que Shoot The Farmer conservait toute sa place mais que ce type de texte ne devait pas être interprété dans n'importe quel contexte. « Quand j'étais enfant, je chantais des chansons que mes oncles chantaient, des chants de révolte des premiers temps de l'Armée républicaine irlandaise », parlant de fusils et de préparation à l'action, a déclaré Bono. « Tout dépend d'où et quand vous chantez ce type de chants. Il y a des règles pour ce genre de musique », a-t-il tempéré. Les commentaires sur les radios et sur internet sont allés bon train pour savoir si les propos du leader de U2 constituaient un soutien à Julius Malema, le bouillonnant dirigeant de la jeunesse du Congrès National Africain (ANC) ou au contraire à Afriforum, un groupe de pression qui cherche à faire interdire la chanson et a attaqué Malema devant la justice pour l'avoir chantée en public. « C'est un discours de haine. Ils ne savent rien de notre histoire », a accusé un auditeur de Talk Radio 702. Dans Shoot The Farmer, on peut entendre Awudubele (i)bhulu (Tirez sur les Boer en zoulou), les Boer désignant en afrikaans les fermiers néerlandais qui ont colonisé l'Afrique du sud. Afriforum considère que dans la chanson, le terme Boer doit être pris au sens large et désigne à la fois les fermiers, les Blancs et les Afrikaners. Le chant repris par Malema avait soulevé un vif débat l'an dernier après le meurtre en avril du leader blanc Eugène Terreblanche, qui fut un farouche partisan de l'apartheid. Le chef du Mouvement de résistance afrikaner avait été tué dans sa ferme apparemment à la suite d'une querelle avec deux de ses employés noirs pour des salaires impayés. La violence dans les régions rurales est une question très sensible depuis la chute de l'apartheid en 1994, ayant fait de nombreuses victimes, noires et blanches. U2 s'est engagé dans les années 1980 dans la lutte contre l'apartheid…

**********

And the Grammy goes to…

Le groupe de country-pop Lady Antebellum et son tube Need You Now a été le grand gagnant des 53e Grammy Awards, condamnant Eminem à la portion congrue, tandis que Lady Gaga a confirmé son succès et que David Guetta a remporté un nouveau trophée… Le trio de Nashville est en effet reparti du Staples Center avec cinq prix : meilleur single, meilleure chanson, meilleur groupe de country, meilleure chanson country et meilleur album country pour Need You Know. Formé en 2006, Lady Antebellum a terrassé le favori de la soirée, Eminem, qui concourait dans dix catégories mais qui a dû se contenter de deux trophées: meilleur album de rap pour Recovery et meilleure interprétation solo pour Not Afraid. L'autre grand perdant de la soirée fut le Canadien Justin Bieber, protégé d’Usher et chouchou des adolescentes, à qui les augures promettaient le Grammy de la révélation de l'année, qui lui a finalement été soufflé par l’excellente contrebassiste et chanteuse américaine de jazz Esperanza Spalding. C'est d’ailleurs la première fois depuis 35 ans qu'une artiste de jazz est distinguée dans la catégorie révélation de l'année ! Le Canada a cependant repris des couleurs en fin de soirée, avec le Grammy du meilleur album, le plus prestigieux de la soirée, remis à The Suburbs d’ Arcade Fire. Bruno Mars, originaire d'Hawaï, nommé dans sept catégories, a lui aussi été balayé par la tornade Lady Antebellum, et n'est reparti qu'avec le trophée de la meilleure interprétation pop masculine pour son tube Just The Way You Are. Lady Gaga a pour sa part confirmé sa cote d'amour auprès du public et de l'Academy des Grammys, en remportant trois trophées: meilleure interprétation pop féminine pour Bad Romance, meilleur album vocal pop (The Fame Monster) et meilleure clip vidéo de forme courte (Bad Romance). L'excentrique chanteuse, venue chercher le prix du meilleur album pop avec des prothèses de cornes sur le front et une sorte de coque en plastique sur les bras, a par ailleurs interprété en direct son nouveau single, Born This Way. Avec trois récompenses, Jay-Z fait partie de ceux qui ont sorti leur épingle du jeu, au cours d'une cérémonie-marathon qui a récompensé 109 catégories, et dont seule la dernière partie était retransmise à la télévision. Le meilleur album de rock est allé à Muse pour The Resistance, Rihanna a conquis le Grammy du titre dance avec Only Girl (In The World) et les Britanniques de La Roux sont repartis avec le trophée du disque électronique. En électro, David Guetta a remporté pour la deuxième année consécutive, avec Afrojack, le prix du meilleur remix de l'année pour sa relecture du titre Revolver de Madonna. La cérémonie télévisée avait commencé par un hommage en musique à la reine de la soul Aretha Franklin, qui a remercié dans un message préenregistré ses fans pour leur soutien pendant son hospitalisation. Ses proches ont affirmé à la presse qu'elle luttait contre un cancer… Bob Dylan, Barbra Streisand et Mick Jagger, qui chantait aux Grammys pour la première fois, comptaient parmi les participants à cette grande messe annuelle de l’industrie musicale.

**********

Fauré pour Järvi et l’ODP

Le concert donné par l’Orchestre de Paris sous la direction de Paavo Järvi à la Salle Pleyel va faire l’objet du second album de la phalange parisienne sous l’ère du maestro estonien. Exclusivement consacré à des œuvres de Fauré, l’album est attendu pour septembre avec, côté voix, les participations de Matthias Goerne et de Philippe Jaroussky. Le disque devrait comporter les pièces suivantes : Pavane (version chœur), op.50 Élégie (version orchestre), op.24, Psaume Super flumina Babylonis (première exécution publique lors des concerts), Cantique de Jean Racine, op.11 et Messe de Requiem, op.48.

**********

Bertrant Cantat, le retour

Bertand Cantat en duo avec le slammer bordelais Souleymane Diamanka ! Intitulée Danser sous la tempête, cette chanson est en ligne sur le site Dailymotion depuis plusieurs jours. Elle serait extraite du prochain album du slammer bordelais et a été enregistrée il y a plusieurs mois, longtemps avant la dissolution de Noir Désir.

DANSER SOUS LA TEMPETE (B. CANTAT - S. DIAMANKA)

envoyé par 7SDZ. - Regardez d'autres vidéos de musique.

Le guitariste de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay, avait décidé en novembre de rompre avec le groupe, citant des « désaccords émotionnels, humains et musicaux » avec Cantat et un « sentiment d'indécence ».

**********

Vous aimez QIBUZ ? Vous pouvez nous adresser vos tuyaux pas percés, informations, commentaires ! Écrivez-nous à : qibuz@qobuz.com

Ecouter aussi