L'association Musique en Sorbonne menacée de mort suite à une décision du Conseil de l'UFR de Musique et Musicologie de Paris IV Sorbonne publie un communiqué de presse sur la situation.

Depuis plusieurs semaines, l’association Musique en Sorbonne / Chœur et Orchestre de l'Université Paris-Sorbonne est dans la tourmente. Le 15 février, le Conseil de l'UFR de Musique et Musicologie de Paris IV Sorbonne prenait à l'unanimité la décision de retirer, à partir de la rentrée 2011, la mission de formation à la pratique collective à l’association, entraînant ainsi sa mort. Le 5 avril, le Président de l'Université Paris-Sorbonne annonçait dans une lettre à Musique en Sorbonne que la Convention liant ces deux entités et arrivant à expiration le 28 octobre 2011 ne serait pas renouvelée.

L’association lançait alors une grande pétition ayant recueilli à ce jour près de 1700 signatures. Dans un communiqué dont nous publions ici l’intégralité, Daniel Morel, président de Musique en Sorbonne / Chœur et Orchestre de l'Université Paris-Sorbonne, fait le point sur la situation :

Vous avez été récemment alertés par la pétition « Sauvons Musique en Sorbonne » mise en ligne par des membres de l’association Musique en Sorbonne-COUPS, étudiants musicologues pour leur grande majorité à l’Université de Paris IV -Sorbonne. Ils vous faisaient part de leur indignation et protestaient contre la décision du Conseil de l’UFR de Musique et Musicologie : le 15 février 2011, le Conseil de l'UFR de Musique et Musicologie de Paris IV Sorbonne, a décidé, brutalement et sans entendre les représentants de l'association, de supprimer notre "agrément" permettant de donner une note aux étudiants, note qui valide la pratique collective faite au sein du COUPS. Cela revient au final à supprimer l'accès des étudiants au COUPS, à supprimer l'aide de l'Université (heures d'enseignement consacrées au COUPS, mise à disposition de locaux et de personnels administratifs), ce qui conduit à la mort du COUPS. Les membres du « chœur et orchestre » ont été surpris et choqués par la brutalité des évènements, même si certains membres du Conseil de l'UFR avaient manifesté depuis longue date leur opposition à l'indépendance de notre association.

Pour faire voter cette décision, beaucoup de fausses informations ont circulé : mauvaise ambiance dans le Chœur et l'Orchestre, mauvaise entente avec le chef d'orchestre, Johan Farjot, mauvaise gestion du travail musical de Johan Farjot. Fait encore plus surprenant, ces propos ont été rapportés par des personnes que nous n'avons jamais rencontrées, et qui ne sont venues à aucune répétition ou concert.

Par lettre en date du 5 avril 2011, le Président de l'Université Paris-Sorbonne annonçait à Musique en Sorbonne que la Convention liant ces deux entités et arrivant à expiration le 28 octobre 2011 ne serait pas renouvelée : il s'agit, précise la lettre, de mettre en place "un dispositif de pilotage renforcé en relation étroite avec la politique pédagogique, culturelle et scientifique de l'université". Le communiqué de l'Université, largement diffusé, souligne que "la direction de l’association Musique en Sorbonne, sourde à nos demandes et fermée à toute concertation, n’est pas en mesure de répondre aux attentes de l’université dans ce nouveau contexte". En réalité, jamais l'UFR de Musicologie n'a voulu véritablement dialoguer avec l'association et ne s'est contentée que d'asséner des diktats non argumentés, souvent contraires à la Convention. Le reproche adressé à l'association est d'avoir respecté la Convention, (alors que, dans le même temps, l'Université n'a pas rempli tous ses engagements).

Dans un mail récent adressé à des signataires de la pétition et repris à destination de la communauté MusiSorbonne, l'UFR célèbre l'action de Jacques Grimbert et Denis Rouger sans citer une seule fois le travail accompli depuis trois ans par Johan Farjot, successeur de Jacques Grimbert à la tête du COUPS ; Johan Farjot a porté la qualité de l'orchestre à un niveau jamais atteint et a fait rayonner Musique en Sorbonne par des actions nouvelles (organisation d'un Festival, organisation d'un concours "Jeunes Solistes" ouvert aux étudiants, ouverture à la musique contemporaine, …) dont la plupart sont réalisées en liaison avec l'UFR de Musicologie.

Il apparaît donc clairement que les querelles de personnes consécutives au départ de Jacques Grimbert prennent le pas sur les attentes pédagogiques des étudiants ; il s'agit de cloner le COUPS (mais avec quelle structure, quels moyens, pas un mot n'a été dit officiellement sur les personnels en poste) pour en faire un organisme sous le contrôle direct de l'UFR de Musicologie : recrutement des chefs (d'orchestre et de chœur) fait directement par l'université, comité de programmation rattaché à l’UFR qui décidera chaque année des œuvres à interpréter…

L’association Musique en Sorbonne / Chœur et Orchestre de l’Université Paris-Sorbonne (COUPS), gérée collégialement par des professionnels et par des étudiants, est un outil de valorisation pour l’université, participe à la formation des étudiants sur le plan musical et leur offre la possibilité d'être associés à la gestion d'une association culturelle de grande ampleur.

Arguant de son indépendance, elle a su mobiliser le soutien de nombreux partenaires publics et privés (Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, DRAC Ile de France, Ministère de la Culture, Ville de Paris, SPEDIDAM, Musique Nouvelle en Liberté, Fondation Orange, Saison Musicale du Musée de l'Armée, sponsors privés) lui permettant ainsi, au-delà de l'aide attribuée par l'Université Paris-Sorbonne, de disposer de moyens plus importants pour former les étudiants, produire avec eux des concerts de qualité sur la scène française et à l'étranger (110 choristes et instrumentistes reviennent d'une tournée de 8 concerts en Chine) et faire rayonner la Sorbonne.

L’objectif poursuivi par l'UFR est de retirer sa part de liberté à une structure souple, réactive, inventive, participative, ayant su créer une ligne éditoriale et disposant d’une grande autonomie de gestion et d’action.

Forte de votre soutien et de l'adhésion des étudiants à ses objectifs, Musique en Sorbonne / COUPS doit exister et, pour cela, doit continuer à bénéficier de moyens fournis par l'Université (locaux de répétition, heures d'enseignement) et être autorisée à valider pour ses étudiants l'enseignement de pratique collective qu'elle assure. Une nouvelle structure ne peut se fonder en tuant la structure existante ; Musique en Sorbonne est prête à être mise en concurrence à armes égales et ce sera alors aux étudiants du PRES Sorbonne-Universités (qui regroupe principalement les universités de Paris 2, Paris 4 et Paris 6) et au public des concerts de décider de l'avenir des ensembles de pratique collective à l'Université.

Daniel Morel, Président de Musique en Sorbonne / Chœur et Orchestre de l'Université Paris-Sorbonne

Le site de Musique en Sorbonne