Tiens, Qobuz va presque "jouer" dans la facilité en vous proposant ce papier relatif aux écoutes sur le terrain de Carmina Burana (Eugen Jochum) en 24-bit, dont nous avons déjà la joie de connaître les versions vinyles et CD.
A notre connaissance, l’œuvre mythique a été déjà éditée en vinyle, en vinyle 180 gr/audiophile, en CD et CD remasterisé, le tout sous la houlette de Deutsche Grammophon, et ce, avec divers visuels selon les éditions mondiales. Pour sa part, Qobuz propose les versions qualité CD et Studio Master 24-bit / 96 kHz.
Le mode opératoire de nos tests est le suivant :
Les fichiers 24-bit sont réceptionnés par notre cellule qualité qui en analyse les données techniques pures, et les compare avec celles de la version dite CD. Les techniciens utilisent des instruments qui analysent le spectre des fréquences ainsi que la dynamique de chaque morceau. Si les données relevées sont satisfaisantes, la certification Qobuz Studio Master est apposée à l’œuvre. Une fois cette agrément effectué, nos journalistes récupèrent les fichiers et procèdent aux écoutes sur le terrain.
Parmi les électroniques utilisées, nous utilisons le baladeur Astell&Kern AK120 (photo ci-dessous) et une tour/PC équipée de la carte ASUS Xonar STX, et ce, avec les casques B&W P7, KEF M500, Sennheiser HD25 et Philips Fidélio X1.
Écoutes subjectives multiples : place à la dynamique !
Comme lors de chacun de ces tests sur le terrain, nous écrivons ces mots dans le feu de l'action, avec le casque sur les oreilles, ou plutôt les casques, car nous passons d'une électronique à l'autre et d'un casque à l'autre, jonglant également entre la version en qualité CD et celle en Studio Master 24-bit/96 kHz. Car c'est bien cela qui nous intéresse dans cette page. Le but étant de détecter des subtilités que les instruments d'analyse ne peuvent révéler.
Qobuz ne va y aller par quatre chemins : la "principale" différence entre la version en qualité CD et celle en Studio Master 24-bit réside dans la dynamique. L'auditeur bien équipé aura la joie de se prendre de mémorables montées de dynamique entre les pianissimo et le départ des chœurs et de l'orchestration.
A ce propos, il y a plusieurs types de textures sonores dans les morceaux écoutés. Celle qui fait la part belle aux chœurs accompagnés de l'orchestration, celle qui place les voix de Gundula Jonovitz et Gerhard Stolze en exergue, et celle qui combine l'ensemble. Le mixage varie selon ces trois donnes, avec comme dénominateur commun quelques saturations de la prise de son sur certaines montées en régime de la soprano, et surtout du ténor. Tant en qualité CD que Studio Master, cela apporte du charme et une relative chaleur à l'ensemble, doublé d'un peu de souffle, présent dans les deux versions. Là encore, rappelons que la prise de son date à notre connaissance de 1968.
La Stéréo est remarquable sur des morceaux de l'étoffe de Dance (Uf dem Anger), avec une ampleur appuyée en Studio Master liée à la dynamique accrue sur les 2 voies. Côté prise de son des chœurs et stéréo des voix, Ecce Gratum a remporté une partie de nos suffrages dans l'intelligibilité des voix et des instruments. La montée de la dynamique est magnifiée en 24-bit, sans sensation d'écrêtage. Le sommet de la Stéréo sera atteint avec Veni, Veni, Venias, un régal pour les tympans.
Au fil des écoutes, nous nous ne pouvons pas écrire que la version Studio Master 24/96 de ce chef d’œuvre nous a permis de le "redécouvrir", mais il est honnête d'écrire que la dynamique est bel et bien accrue sur de nombreux morceaux grâce auxquels elle a l'occasion de pousser les murs, ce qui accroit la dimensions de la scène sonore. La séparation entre les voies gauche et droite est souvent admirable. Idem pour la prise de son de certaines voix, compte tenu de l'époque de la prise de son.
PP Garcia pour Qobuz
Twitter @ppgarcia75
Ecouter aussi
