NAD VISO HP50

Ce test est le second que nous vous concoctons autour des produits nomades. Après avoir passé sur le gril le déjà mémorable baladeur FiiO X3, Qobuz plonge tête bêche et crinière au vent sur un casque pas comme les autres. Qu’a-t-il de plus ou de moins que ses concurrents nous direz-nous ? Nous commencerons par répondre qu’il s’agit du premier casque jamais conçu et mis en vente par une entité Hi-Fi déjà fort connue des audiophiles : NAD.

Planté de décor : NAD, qui hantes-tu ?

La firme a été fondée en Grande-Bretagne en 1972 par un joyeux moussaillon expert en ingénierie électrique. Pour les intéressés, l’acronyme NAD rime avec New Acoustic Dimension. Soyons clair et net sur le fait que cette entité n’a jamais réellement eu de visée sur le « très grand public », et ce, même si quelques tentatives dans les produits « abordables » existent. NAD rime avec une sacrée belle philosophie, un amour des composants triés sur le volet, et des performances saluées par les hifistes de bon teint.

Les temps changent, et NAD mue à volonté

Si la Hi-Fi reste au cœur des activités de NAD dans les domaines des amplis, tuners, lecteurs CD / Blu-ray et autres joyeusetés, l’évolution des technologies et des modes de consommation du public a encouragé le fabricant à concevoir des produits tournés vers le streaming et la conversion numérique / analogique (les DAC), ainsi que les docks i-Products (le sublime Viso 1). Bref, NAD n’est pas à la ramasse, et a su faire perdurer sa philosophie tout en évoluant.

Le casque Viso HP 50 : l’enchainé manquant !

Quand on pense musique nomade ou écoutes de grande qualité à la maison, on pense parfois et souvent casque audio, et là, bing, c’est le drame : trou d’air intégral chez NAD. Terminées les turbulences, le HP50 est là, devant nous, sur nos oreilles même, enchaîné au DAC Marantz NA-11 pour l’occasion.

Une drôle de tête (au carré) pour un casque

Etrange affaire que ce HP 50. Voilà un casque positionné aux environs de 300 Euros qui est, certes, assez robuste, mais qui peut surprendre par son choix esthétique. L’arceau largement rembourré – idéal pour les personnes chauves ou / et rasées à 2 mm – se voit de forme rectangulaire presque carrée. Il est souple, et fait en sorte que le casque se pose assez naturellement sur le crâne, mais n’en épouse pas la forme arrondie. Secundo, la coque des 2 HP est discutable, faisant penser à une souris d’ordinateur, et avec le câble, l’effet est garanti. Cependant, l’isolation du produit aux sons extérieurs est de très bon niveau et les jolis coussinets vous prennent la tête sans estropier le pavillon acoustique.

Ce qu’il cache :

Le Viso HP 50 est équipé de haut-parleurs dynamiques qui travaillent en 35 ohms, et dont la réponse en fréquence est comprise entre 20 et 20 000 Hz (+/- 1,5 dB). La puissance admissible est de 30 mW et la distorsion harmonique totale se voit comprise sous 0,25 %. Ça, c’est pour les chiffres bruts. Selon les dires de NAD, ce casque intègre la technique dite de RoomFeel.

Comme son nom l’indique, ou pas, au choix, il s’agit de concevoir des transducteurs (haut-parleurs) et une architecture générale capable de retranscrire des sons «proches » de ce que délivreraient des enceintes de salon. L’homme qui écrit ces lignes se permet de penser qu’il attend justement d’un casque de faire « mieux » que les enceintes de salon, sujettes à la réflexion de la pièce et à de multiples paramètres. On dit ça, on ne dit rien. Bonne journée.

Sur le terrain : très précise, et plutôt flatteuse à l'oreille cette affaire !

Nous avons essayé ce casque durant une petite semaine avec le baladeur FiiO X3 (musique en qualité Studio Master et qualité CD) et le merveilleux DAC Marantz NA-11S1 (ci-dessous), histoire de pousser les murs avec délectation. Nous avons choisi des écoutes pop, rock, dance et musique classique (dont la 5 de Malher en édition Studio Master, une merveille technico-artistique).

Ouvrons le tir sur le confort : le Viso HP 50 ne serre pas la tête, ses coussinets se posent sans heurts sur les pavillons et l’arceau se fait à peine sentir. Reste que l’on est surpris de voir les sus nommés arceaux ne pas épouser l’arrondie de la tête. Ça plaira, ou pas. Ce sera confortable pour certains, ou pas.

Le son : on a affaire à une sonorité ample, très précise, sans effets de traine dans le grave. Ça tape sec, avec de la réserve en puissance dans le cas où l’on désire réellement s’assourdir les trompes d’Eustache et se taper des acouphènes sur 4 générations. Avec Billie Jean de Michael Jackson en qualité CD ou Studio Master 24-bit, le moins que l’on puisse écrire est que le Viso HP50 sait fait la « ola » enjouée à l’aigu, qui reste assez sage, n’irritant pas les oreilles. La clarté générale du message ne fait pas un pli.

Premier reproche (et vlan, les méchants de Qobuz !), ce casque n’est pas le meilleur que nous connaissons dans le rendu du bas spectre (le grave). Il descend certes, mais avec modération. Il n’est pas impressionnant sur ce point. Sa précision générale et l’absence de traîne dans le grave sont la clé d’une personnalité assez légère sur ce point (le son ne s’étale pas, mais tape sec). Le grave est un peu timide, mais bien présent.

Lors de l’écoute de la 5 de Mahler en 24-bit via le Marantz NA-11S1, bête de compétition de son état de grâce, le NAD HP 50 a su faire montre de sa superbe, notamment dans un médium jamais agressif et dans une scène sonore plutôt ouverte pour ce type de casque fermé. Jamais l’ensemble n’a réellement manqué d’aération, et le rendu s’est avéré généralement assez flatteur. On insiste à nouveau sur le mot : précision (et sans débauche). Un peu (beaucoup) comme les électroniques du fabricant. Hasard…

Les écoutes de l’excellent 1999 de Prince en 24-bit (ou qualité CD) ont confirmé la personnalité du NAD Viso HP50 qui sait jouer de précision non agressive dans tous les cas de figure, ce qui le prédestine, selon nous, aux musiques qui ne réclament pas un casque super expansif sur la bas spectre, mais plutôt un casque qui fait son boulot de manière Hi-Fi, sans exagération, de façon assez sèche et neutre, avec une texture audio non fatigante.

A n’en point douter, NAD a conçu un modèle qui épouse parfaitement la personnalité de la plupart de ses éléments Hi-Fi. Aucune prise de risques, et des fans qui s’y retrouveront donc avec délectation.

Les bons points

Texture sonore non agressive

Belle ampleur de la scène audio pour un casque fermé

Rendu de l’aigu très propre, net (peu de sibilance, « s » qui sifflent par ex)

Arceau bien rembourré (pas mal au sommet du crâne)

N’écrase pas les oreilles, coussinets doux

Ecoute non fatigante pour les trompes d’Eustache

Globalement très précis avec la plupart des types de musique

Télécommande Apple à 3 boutons avec micro livrée avec le produit

Marche sur les pas sonores de la plupart des électroniques NAD

Bonnet d’âne

Rendu du grave un peu léger

Coque extérieure des haut-parleurs limite « cheap » façon souris USB avec fil

Ne convient pas à certaines musiques Dance, Techno, rap

Arceau presque carré, donnant un look martien à son possesseur (on capte les grandes ondes avec, ou pas ?)

Ça doit se rayer assez facilement cette affaire ? (coques)

Caractéristiques du fabricant

Modèle fermé

Deux HP dynamiques, technologie RoomFeel

Réponse en fréquence : 20 à 20 000 Hz (+/- 3 dB)

Puissance admissible : 30 mWatts maximum

Distorsion harmonique totale inférieure à 0,25 %

Connecteurs : Jack stéréo 3,5 mm que l’on peut insérer à droite ou à gauche du casque.

Livré avec télécommande Apple à trois boutons plus micro.

Livré avec une housse de protection et de transport, un adaptateur pour avion, et deux adaptateurs Jack.

Dimension : 180 × 205 x 70 mm (global)

Poids : 260 g

Prix : environ 300 €

Distribué par www.francemarketing.fr

PP Garcia pour Qobuz

Twitter @ppgarcia75