Viva l'Opéra et A Cappela, c'est le nom des évènements que Cantabile propose au Théâtre Aydar, à Paris, les 22 et 23 mars. Il était donc tout naturel que Qobuz veuille en savoir plus sur le Festival Cantabile. Sa directrice, Mathilde Coste, a répondu à nos questions.

Pour bien commencer le printemps, le Théatre Aydar accueille une soirée Viva l’Opera qui met à l’honneur Rossini et Mozart au travers des airs et ouvertures du Barbier de Seville et des Noces de Figaro, le 22 mars. Pour conclure, le 23 mars, le choeur OTrente s'empare des Psaumes de Mendelssohn et Mäntyjärvi pour une soirée A Cappela. Mathilde Coste, directrice du festival, a répondu à nos questions.

Expliquez-nous le concept "Cantabile".

La création de l'association est née du désir de partager ces moments magiques, d'émotion pure que sont les concerts. Le concert est un moment suspendu où se rencontre des vibrations, les sensibilités du compositeur, des interprètes et du public: c'est ce souci de partager quelque chose d'immatériel et d'essentiel qui m'a inspiré et continue de me donner la force de continuer malgré les difficultés. Et pour améliorer ce partage il m'a semblé intéressant de proposer systématique dans une introduction au concert des clés d'écoute pour préparer l'oreille de l'auditeur et permettre ainsi une plus grande accessibilité et une meilleure écoute. L'autre piste que j'ai souhaité explorer et qui m'a paru féconde est celle de la rencontre entre les arts en invitant comédiens, peintres, sculpteurs, photographes et vidéastes à participer au concert sous diverses formes.

Des interprétations de Brahms, aux opéras de Mozart et Rossini, jusqu'aux Psaumes de Mendelssohn et Mäntyjärvi interprétés par le choeur Otrente... D'où vient ce désir d'explorer les différents visages de la musique?

Cantabile ne souhaite pas s'enfermer dans un répertoire, nous sommes généralistes, nous aimons explorer oui c'est tout à fait le mot juste "explorer" et cela implique un certain éclectisme. Cela rend difficile l'identification de Cantabile par la presse spécialisée parce que nous sommes petits, et quand on est petit il vaut mieux porter une étiquette pour être identifiable. Mais pour le moment je ne souhaite rien m'interdire d'explorer de la musique du Moyen-Age à celle d'aujourd'hui, parce que mon souci est de partager avec le grand public plutôt qu'avec un public de spécialistes. J'en reviens toujours à cette idée de partage et du plaisir de la découverte.

Dans le cadre des concerts Cantabile, vous faites de l'accessibilité une priorité. C'est important pour vous que les concerts aient une vocation "pédagogique"?

Il ne faut pas que la dimension pédagogique étouffe le plaisir du concert, c'est pourquoi nous sommes relativement discret dans notre communication sur le côté pédagogique de nos concerts, qui reste somme toute assez légère. J'insiste sur la qualité de cette introduction au concert qui doit apporter des outils pour mieux écouter, sans aucun jargon technique, et tout en respectant le mystère de la musique comme de toute création artistique. J'aime aussi que le commentaire livre quelque chose de personnel dans la perception d'une œuvre; l'introduction au concert doit être elle-même une miniature artistique qui doit nous permettre de renforcer les liens que nous tissons avec les œuvres, leurs créateurs, leurs interprètes et leur public.

Vous organisez des événements originaux, comme, le 9 février, vous avez accueilli des improvisations de Thierry Escaich sur une projection du film "L'Aurore". Est-ce que cela s'inscrit dans cette même démarche d'ouverture à un public qui n'est pas forcément initié?

Créer des évènements originaux tel qu'un ciné-concert ou des concert-lecture plutôt que de répéter sans cesse la forme classique du concert classique me paraît essentiel pour faire vivre les œuvres, et parce que c'est ainsi que les œuvres vivent en moi tout simplement. Le public d'initiés est un merveilleux public avec qui la qualité d'écoute est évidemment optimale mais pour créer l'enthousiasme, l'engouement, la fougue, le rayonnement il faut le grand public.

Les concerts n'auront droit qu'à une seule représentation. Ils n'ont pas vocation à durer dans le temps? Vous prévoyez des résidences ou tournées dans le futur?

Nous recherchons des partenaires pour faire tourner notre série. Une série de 6 concerts "commentés" avec de grands interprètes et du grand répertoire devrait trouver de l'écho dans nos régions où l'appétit de musique classique est réel du moment que la carte est bonne! Les folles journées de Nantes le montre bien. Le public parisien est saturé d'une offre pléthorique mais je ne crois pas que ce soit le cas partout en France et c'est dommage. [ Site officiel->http://www.concerts-cantabile.com/] des concerts Cantabile