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Sonny Rollins

Le saxophoniste ténor Sonny Rollins est le dernier des Mohicans, le dernier des géants issus du bebop, contemporain des Charlie Parker, Dizzy Gillespie, John Coltrane, Thelonious Monk. Celui qui fut surnommé par le métier « Saxophone Colossus » n’a jamais cessé de remettre l’ouvrage sur le métier. Ses idées fluides, ses innovations tant rythmiques que mélodiques, son répertoire toujours dansant, ses références constantes aux chansons populaires, son style immédiatement identifiable ont influencé et continue d’influencer des générations d’artistes.

Né Theodore Walter Rollins à New York le 7 septembre 1930, il apprend le piano à l’âge de neuf ans, se prend de passion pour le saxophoniste alto et chanteur, Louis Jordan, héros du rhythm'n'blues des années 40. Il apprend donc l’alto avant de se mettre au ténor, suivant des cours avec Eddy « Lockjaw » Davis. En 1948, il commence à enregistrer avec le chanteur Babs Gonzales, on peut l’entendre alors avec Bud Powell et Fats Navarro. Compositeur, sa première œuvre, Audubon est enregistrée par le trombone JJ Johnson. Il se fait engagé par tous qui le considèrent comme le jeune ténor montant. Tadd Dameron, Ike Day, Miles Davis s’arrachent ses services. Sonny Rollins enregistre rapidemment sous son propre nom, enrôlant Kenny Drew , Kenny Dorham et Thelonious Monk. En 1956, il rejoint le quintet de Max Roach et Clifford Brown puis forme, à l’occasion d’un passage au célèbre club, le Village Vanguard à New York en 1957, un trio sans piano. Il se libére ainsi de toute contrainte harmonique afin de se sentir plus libre dans ses improvisations. Ce trio et le disque qui découle de ses concerts, Live At The Village Vanguard sur le label Blue Note (avec Wilbur Ware ou Donald Bailey à la contrebasse et le batteur Elvin Jones ou Pete La Roca) lui valent l’admiration de ses pairs et l’enthousiasme unanime de la presse, recevant des prix des revues Downbeat et Playboy Magazine.


Etoile montante du jazz, il enregistre sous étiquette Prestige et Riverside, mais aussi pour Verve, Blue Note et Columbia. L’album Tenor Madness avec John Coltrane comme chalenger est tout un symbole, chacun des amateurs choisira alors son camp. Tout comme le puissant Coleman Hawkins s’était retrouvé opposé au délicat Lester Young, Sonny Rollins et John Coltrane sont opposés comme rivaux par la presse qui monte leurs joutes en tension alors qu’il n’y en avait aucune entre eux. L’album Saxophone Colossus enregistré avec son partenaire de longue date, le pianiste Tommy Flanagan l’impose comme un classique incontournable de l’histoire du saxophone ténor jazz. Les albums qui suivront ne feront que confirmer l’originalité, la créativité et l’invention de ce musicien. Way Out West avec Ray Brown et Shelly Manne, ses collaborations avec le Modern Jazz Quartet , Clark Terry , Sonny Clark, etc. l’établieront comme la superstar du ténor. Son surnom est alors « Newk », pour sa ressemblance avec Don Newcombe, célèbre lanceur de baseball des Brooklyn / Los Angeles Dodgers. Agacé par la pression médiatique et superficielle qui l’oppose à John Coltrane, souhaitant mettre toutes les chances de son côté pour se sortir de la drogue, Sonny Rollins choisit, en 1959, de prendre deux années sabbatiques, afin de se remettre en question, de travailler libre de toute contrainte. Sa quète est spirituelle, il prend le temps de voyager au Japon, en Inde, étudie le yoga et le zen. A Brooklyn, on l’entend jouer seul, sous le pont de Williamsburg, d’où le nom de son album marquant son retour en 1962, The Bridge, enregistré avec le guitariste Jim Hall pour la RCA Victor.


En pleine période free, Rollins entame une relation de travail avec le trompettiste Don Cherry qui se solde par des disques qui déroutent un peu les inconditionnels du saxophoniste. Trop libre, trop free, ces enregistrements sont heureusement ponctués d’autres disques plus raisonnables dont l’un avec son héros d’enfance, Coleman Hawkins. Ses errances le font à nouveau quitter la scène en 1968. Trois an plus tard, c’est le grand retour du colosse, en pleine forme, avec une nouvelle maison de disque, Milestone, et un album qui impose son nouveau son : The Cutting Edge. Sonny Rollins revient dans les têtes d’affiches des festivals mondiaux. Sa recette, une habile fusion jazz, calypso et funk. Il enchaine alors des albums tous réussis, Easy Leaving, Don’t Stop The Carnival, G-Man, Old Flames, etc. Ses sidemen sont toujours les mêmes, ce que lui reprocheront ses détracteurs. Il emploie systématiquement son ami Bob Cranshaw à la basse, celui-ci est fatigué de voyager avec une contrebasse, et son neveu Clifton Anderson au trombone. Seul les rythmiques changent. Défileront Tommy Flanagan et Stephen Scott au piano, Mark Soskin, au clavier, Bobby Broom ou Jerome Harris à la guitare, Kimati Dinizulu aux percussions, et successivement à la batterie : Jack DeJohnette , Perry Wilson , Steve Jordan et Al Foster. Ses amis étaient inquiets à la mort de sa femme Lucille que Sonny n’arrête ses tournées. Il n’en a rien été. Il a fondé son propre label, Doxy et sorti plusieurs albums démontrant, s’il en était besoin, son incessante créativité : Sonny, Please en 2006 puis une série de live excellents et récents, les Road Shows Vol.1, 2 & 3. Le colosse est toujours avec nous, généreux, ses prestations durent trois heures la plupart du temps, enchantant tous les publics d’une musique positive, joyeuse et suprêmement dansante. © JMP/Qobuz

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