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Pinchas Zukerman

 


Violoniste, altiste, chef d'orchestre. Pinchas Zukerman aurait pu faire une carrière exceptionnelle avec une seule de ces pratiques, mais cet artiste au talent multiple les concilie toutes. On peut ajouter chambriste et encore pédagogue dévoué et avant-gardiste ! Les années n’ont pas entamé sa magistrale technique ni le poids de sa sonorité riche et ample que son vibrato habille d’une puissance pénétrante. Connu pour sa musicalité et ses interprétations bien mûries au violon (il joue sur un violon Guarneri del Gesù de 1742, le Dushkin) comme à l’alto, Zukerman se produit avec les plus grands orchestres et ensembles de chambre à travers le monde, inspirant les jeunes artistes par son magnétisme et sa passion. Le chef Zukerman, en revanche, a recueilli des critiques contrastées, ce qui ne l’empêche pas d’être très souvent invité à diriger les orchestres de Boston, Chicago, San Francisco, Dallas, Mariinsky, San Carlo, Salzburg Camerata, et le Royal Philharmonic Orchestra de Londres dont il est premier chef invité depuis 2009. Apparaissant souvent à la télévision canadienne (il réside à Ottawa), Pinky (pour ses amis) jouit d'un statut de presque superstar dans son pays de résidence.


Pinchas est né dans une famille de musiciens le 16 Juillet 1948, à Tel Aviv en Israël. Il est le seul enfant du violoniste professionnel Juhda Zukerman et de Miriam (Lieberman-Skotchilas) Zukerman, qui, survivants des camps de concentration de Pologne, avaient émigré en Israël en 1947. À cinq ans, Pinchas apprend à jouer de la flûte à bec que lui a donnée son père. Plus tard, après avoir essayé puis détesté la clarinette, il se fixe sur le violon que son père lui enseigne. À huit ans, il poursuit sa formation avec llona Feher – violoniste hongroise renommée qui fut aussi le premier professeur de Shmuel Ashkenasi et Shlomo Mintz – au Conservatoire d'Israël et à l'Académie de Musique de Tel Aviv.


Au cours d'une visite en Israël en 1961, Pablo Casals et Isaac Stern entendent jouer Pinchas Zukerman. Stern, impressionné par le jeune violoniste, décide de guider son éducation musicale, devenant même son tuteur légal. Avec le soutien de la Fondation culturelle américano-israëlienne, des bourses de la Juilliard School of Music et de la Fondation Helena Rubinstein, Pinchas alors âgé de quatorze ans part à New York en 1962 pour travailler le violon et l’alto à la Juilliard School avec le célèbre professeur de cordes d’origine iranienne Ivan Galamian (formé en Russie et en France), et en même temps pour étudier à la Professional Children’s School et à la High School of Performing Arts, vivant avec les parents du pianiste Eugene Istomin qui l’hébergent.


Zukerman, qui admet avoir été un enfant prodige arrogant, raconte qu’il lui a été difficile de s’adapter à sa nouvelle vie new-yorkaise – il ne parlait pas anglais – et d’être considéré comme un enfant prodige. Les rapports entre élève et professeur ne seront pas sans heurts. Hérissé contre l'obstination de Galamian à s’appesantir sur les notions de base en lui imposant un entraînement rigide, Pinchas se met à faire l'école buissonnière en traînant dans les rues. Déçu par l’attitude de son protégé, Isaac Stern l’engage fermement à prendre ses études au sérieux s’il ne veut pas risquer de se faire renvoyer en Israël. Persuadé par son mentor, le jeune homme se résigne à s’atteler au travail. « Je savais que j’avais quelque chose en moi, quelque chose que je devais exprimer au violon, et je savais que j’arriverai à le dire. Avec l'aide des conseils que j’ai reçus des meilleurs – entre Galamian, Stern, le Budapest String Quartet, Eugene Istomin et tous les autres –, j’ai eu la chance qu’il en soit ainsi », dit Zukerman.


En 1967 Pinchas Zukerman remporte le prestigieux concours Leventritt qui lance sa carrière de soliste et de chambriste (avec, comme partenaires musicaux Daniel Barenboim, Jacqueline du Pré, Itzkak Perlman, Vladimir Ashkenazy…) alors même qu’il mène déjà en parallèle une activité de chef d’orchestre. Bien qu’il ait travaillé la direction quand il était à la Juilliard School, ce n’est qu’à la fin des années soixante, lorsqu’il a commencé à jouer avec l’English Chamber Orchestra dirigé alors par Daniel Barenboim, qu’il s’y est vraiment intéressé. En tant que premier violon, il commence par diriger Bach et Vivaldi, puis des œuvres du XVIIIe siècle avant de faire en 1974 ses débuts officiels à la tête de la formation anglaise. À la même époque, il est déjà chef invité des plus grands orchestres américains (New York Philharmonic, Boston Symphony, Los Angeles Philharmonic, and the National Symphony…) Après l’expérience de l’English Chamber Orchestra, il prend en mains en 1980 le St. Paul Chamber Orchestra dans l'Etat du Minnesota qu’il quittera sept ans plus tard fatigué par le poids administratif de la fonction. Il y aura encore le Baltimore Symphony Orchestra et le Dallas Symphony's International Summer Music Festival.


Après s’être effondré d’épuisement en mars 1981, Pinchas Zukerman a ralenti le rythme sans pour autant sacrifier la diversité de ses activités à laquelle il tient tant, car sans elle, dit-il, il n’aurait jamais pu atteindre ce niveau de maturité. L’Orchestre du Centre National des Arts du Canada (avec lequel il a lancé plusieurs projets pédagogiques innovants) continue de faire partie de son champ d’action, comme le Royal Philharmonic Orchestra. Croyant en l’importance de la musique de chambre qui révèle l’essence même de la musique en créant un climat de communion particulièrement convivial, il fonde en 2003 le trio Zukerman Chamber Players avec la violoncelliste Amanda Forsyth (sa femme) et la pianiste Angela Cheng. Pour lui, rien n’est plus gratifiant que la musique de chambre surtout avec de grands amis musiciens pour la jouer à ses côtés. Cependant, si Pinchas Zukerman a augmenté ses engagements de soliste qu’il avait réduit au profit de la direction d’orchestre, il a diminué son activité de chef ainsi que ses master-classes qu’il limite aux festivals d’été comme Aspen (Colorado) et Tanglewood (Massachusetts). Enseignant à la Manhattan School of Music (où il chapeaute le « Pinchas Zukerman Performance Program »), il a également mis sur pieds des programmes novateurs à Ottawa, Londres, New York ainsi qu’en Chine et en Israël, faisant figure de précurseur en utilisant la vidéoconférence et Internet pour donner certains cours. Durant les dix-sept années où il a œuvré au Centre national des Arts du Canada, il a créé l’Institut de musique orchestrale et l’Institut estival de musique pour offrir divers programmes de formation aux jeunes artistes, chefs et compositeurs.


Dans cette vie si tôt ancrée dans la musique, on se demande comment Pinchas Zukerman a pu penser un temps (dans les années soixante dix) devenir joueur de tennis. Il avait en effet pris l’habitude de partir avec une raquette dans sa boîte à violon et se rendre dans un club de tennis durant deux heures soit dès sa descente d’avion soit après une répétition. Mais faute de jambes suffisantes par manque de l’entraînement nécessaire, il renonça à poursuivre dans cette voie.


Si on lui demande quel est pour lui le comble de la misère, Pinchas Zukerman répond que c’est entendre un musicien mal jouer. Rien ne le déprime davantage que l’insuffisance musicale dont Celibidache lui avait recommandé de s’éloigner en ces mots : « Pinkie, la médiocrité est un poison, aussi écarte-t-en ». La mise en garde a été entendue.


© 2016 Qobuz / GG


   

Discographie

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