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Maurice Ohana

« Les grandes leçons de musique, ce ne sont pas les musiciens qui me les ont données. Je les ai reçues concrètement de la mer, du vent, de la pluie sur les arbres et de la lumière, ou encore de la contemplation de certains paysages que je recherche parce qu'ils ont l'air d'appartenir plus à la création du monde qu'à nos contrées civilisées. » (Maurice Ohana)



Maurice Ohana (né le 12 juin 1913 à Casablanca et mort à Paris le 13 novembre 1992 à Paris) est un compositeur franco-anglais d'origine juive sépharade. Très jeune il débute comme pianiste au Pays Basque où vit sa famille. Initié par sa mère au cante jondo andalous, il écoute aussi, enfant, les improvisations des musiciens berbères au Maroc : ces premiers contacts avec la musique l'influenceront durablement. Après avoir reçu un début de formation musicale à Barcelone (1927-1931), il s'installe à Paris, où, tout en étudiant l'architecture - qu'il abandonnera pour ne se consacrer qu'à la musique -, il travaille le piano avec Lazare Lévy, le contrepoint et l'harmonie à la Schola Cantorum avec Daniel Lesur. Durant la guerre, à laquelle il participe sous l'uniforme britannique (Afrique, Égypte), il se retrouve en 1944 à Rome, où il devient l'élève et l'ami du compositeur Alfredo Casella à l'Académie Sainte Cécile et découvre la jeune école italienne. C'est alors qu'il compose ses premières oeuvres (1944-1946). La musique de Maurice Ohana, qui puise ses sources dans la tradition ibérique et nord-africaine tout en ayant recours à des modes d'expressions résolument contemporains (micro-intervalles, électroacoustique), est celle d'un indépendant et l'une des plus originales de notre temps. La voix et la percussion, que Maurice Ohana reconnaît comme fondements du langage musical de l'homme, sont pour lui les clés de la musique. Son oeuvre dépasse les frontières des genres musicaux, de la voix a capella aux choeurs multiples, de l'instrument soliste à l'orchestre, traité dans une configuration souvent inédite.



Dès que Maurice Ohana est démobilisé, il retourne à Paris en 1946, époque où ses premières oeuvres commencent à être connues. Il fonde avec trois amis le groupe «Zodiaque» pour défendre la liberté d'expression contre toutes les « tyrannies artistiques », visant en particulier le dogmatisme de la musique sérielle dont il se tient résolument à l'écart. Cependant, il n'en a pas moins poursuivi l'élargissement du son en libérant la gamme de l'échelle diatonique, le rythme de la barre de mesure et en épurant les techniques vocales par un retour à leur dépouillement originel. C'est dans cet esprit d'indépendance qu'est composée, en 1950, une de ses oeuvres majeures, le Llanto por Ignacio Sánchez Mejías, influencée à la fois par Manuel de Falla et le cante jondo espagnol. Il poursuit l'élaboration de son langage personnel, marqué à la fois par un refus de tout intellectualisme et une fidélité à la tradition espagnole et aux rythmes africains, qui s'exprime notamment dans les Cantigas (1953-1954), et les Études chorégraphiques pour percussion (1955). Poursuivant son exploration de l'univers sonore, il mène des recherches sur les micro-intervalles : particulièrement les tiers de tons qu'il privilégiera et qu'il utilise notamment dans le Tombeau de Debussy (1962), ainsi que les quarts de tons. Le tiers de ton répond pour lui à une recherche de sonorités d'un tempérament perdu renvoyant à l'imaginaire de l'antiquité par la singularité de ses sonorités.



Cris, pour choeur a cappella (1968), marqué par l'expérience de la musique électroacoustique, constitue une nouvelle étape de son activité créatrice, bientôt suivie d'oeuvres majeures comme les Vingt-quatre Préludes pour piano - hommage à Chopin - créés par le pianiste Jean-Claude Pennetier en 1973, L'Anneau du Tamarit pour violoncelle et orchestre, inspiré par le poète Federico Garcia Lorca (1976), les Lys de madrigaux pour voix de femmes et ensemble instrumental, ou la Messe (créée au festival d'Avignon en 1977), qui cherche à renouer avec la liturgie des premiers temps chrétiens. Il figure parmi les compositeurs contemporains ayant écrit des oeuvres pour clavecin. Il a contribué à enrichir divers domaines instrumentaux, notamment la percussion, par des ouvrages comme Le Silenciaire, les Quatre Études devenues un classique, des pièces pour la nouvelle guitare à dix cordes, ou des oeuvres vocales telles que L'Office des Oracles pour trois groupes vocaux et instrumentaux, Cris pour douze voix ou Sibylle, pour voix, percussions et bande, qui révèlent un tempérament résolument novateur dans tous les domaines sonores.



Maurice Ohana n'a jamais enseigné. Il a reçu le Prix Italia en 1969, le Prix national de Musique en 1975, le Prix Honegger en 1982, le Prix musical de la Ville de Paris en 1983, et, en 1985, le Prix Maurice Ravel. En 1991, il fut lauréat du Grand Prix de Musique Guerlain de l'Académie des Beaux-Arts. En 1992, il reçut le Prix de la SACEM pour la meilleure première exécution 1991. Il était Chevalier de la Légion d'Honneur et Commandeur des Arts et Lettres. En 1990, il deviendra Président de l'Académie internationale Maurice Ravel à St-Jean de-Luz.

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