Loulou Pitou

Benoîte Boulard naît le 13 décembre 1927 à Mahajanga, ville située sur la côte de Madagascar. C’est pourtant à La Réunion que son nom fera histoire, elle qui rejoint l’île au cours de son enfance après un déménagement de la famille. Mère jeune, à 16 ans, Benoîte Boulard devient domestique à Saint-Denis pour subvenir aux besoins de son enfant. Le mari de la famille qui l’emploie, Georges Andoche, est président de La troupe folklorique de Bourbon et elle fréquente régulièrement les concerts de l’ensemble. En 1952, une rencontre avec Maxime Laope l’amène à expérimenter la musique. Ils décrochent ensemble, en 1953, le premier prix d’un radio-crochet avec « La Rosée Tombée », morceau séga, genre alors majeur sur l’île de La Réunion. Rapidement, elle rejoint un orchestre, formation omniprésente à l’époque, et anime de nombreux bals ou des soirées privées. Peu après, l’enregistrement de son premier disque marque l’histoire musicale réunionnaise, Benoîte Boulard étant la première à enregistrer un disque de séga chanté par une femme. Alors que sa fille meurt d’un cancer à 18 ans en 1961, elle interrompt sa carrière. Elle réapparaît en 1976 pour un concert, en duo avec Maxime Laope, au théâtre de Saint-Gilles, dont le succès lui inspire un retour dans le milieu musical. Alors qu’elle est primée par la médaille d’honneur des sociétés musicales et chorales en 1981 et par la médaille du travail en 1982 de la part du Ministère de la Culture, et malgré des tournées conséquentes, une grave maladie la contraint à interrompre de nouveau sa carrière. Le 12 janvier 1985, l’artiste décède sur l’île de La Réunion, laissant derrière elle une inscription au patrimoine musical réunionnais indélébile.