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Jerry Lewis

Il y a les clowns. Et il y a Jerry Lewis. Celui qui disparaît le 20 août 2017 à l’âge de 91 ans n’était pas un simple pitre de base. En plus d’être un comédien hilarant, Lewis fut également un metteur en scène. Un vrai ! Un grand même ! Un peu comme Charles Chaplin et Buster Keaton, deux autres génies qui ne furent pas que clowns… Jean-Luc Godard ira même d’ailleurs jusqu’à déclarer le trouver supérieur à ces deux aînés...


La France fut l’un des rares pays à considérer Jerry Lewis comme un grand maître, ce que ne comprendra jamais vraiment son Amérique natale qui l’idolâtra certes dans les années 60 avant de le délaisser… C’est au milieu des années 40 que celle-ci découvre ce tout jeune comique faussement maladroit venu du New Jersey, fils d’immigrés juifs russes n’ayant jamais percé dans le music-hall, qui s’associe au playboy crooner italien Dean Martin. La complémentarité entre les deux stars – un pitre gaffeur souffre-douleur d’un Don Juan invétéré – fait de ce duo l’un des plus populaires de son temps à la radio puis à la télévision. Au point qu’Hollywood s’empare de cette association à partir de 1949 avec Ma bonne amie Irma (My Friend Irma) de George Marshall. Une quinzaine d’autres films suivra avec au sommet Artistes et Modèles (Artists And Models) réalisé en 1955 par Frank Tashlin. C’est au contact de ce dernier, ancien scénariste de chez Walt Disney, que Jerry Lewis s’intéresse à la mise en scène et à toutes ses techniques. La jalousie de Dean Martin envers son complice dont il est conscient du talent est telle que le tandem se sépare l’année suivante après avoir tourné Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust). Un autre film signé Tashlin sur le tournage duquel les deux hommes ne s’adresseront pas la parole.


Si Jerry Lewis souffrira de ce divorce et sombrera dans la dépression, il s’apprête alors à vivre ses années artistiquement les plus foisonnantes. Même sur le plan musical, Capitol Records lui faisant enregistrer l’album Just Sings qui se vendra à un million et demi d’exemplaires ! Ce grand fan de jazz à la voix un brin nasillarde mais toujours impeccable se produit sur la scène du Sands à Las Vegas six semaines par an pendant cinq ans ! Et en janvier 1957, il retrouve les plateaux télé pour son propre show sur NBC. Jerry Lewis est alors une telle star que même les célèbres éditions DC Comics publieront The Adventures of Jerry Lewis, une bande-dessinée qui durera jusqu’en 1971. Les films suivront mais surtout Jerry Lewis passe enfin à la réalisation en 1960 avec Le Dingue du palace (The Bellboy). Suivront des merveilles de comédies, bien moins légères qu’il n’y parait. De belles critiques du rêve américain parmi lesquelles Le Tombeur de ces dames (The Ladies Man) en 1961, Le Zinzin d'Hollywood (The Errand Boy) en 1962 et, son plus célèbre, Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor) en 1963. Peu savent aussi que Jerry Lewis fut également un pionnier en matière de régie vidéo en étant l’un des premiers à doubler les prises de vue avec une caméra vidéo afin de visualiser le résultat sur le champ. Une technique qui deviendra la norme.


La popularité de Jerry Lewis fléchira aux Etats-Unis à la fin des années 60. En France, il trouvera un soutien inattendu chez tous les jeunes réalisateurs de la Nouvelle Vague et surtout dans les colonnes des deux bibles cinéphiles d’alors, Les Cahiers du cinéma et Positif. En 1966, il est à l’origine du téléthon en organisant le Labor Day Telethon For The Muscular Dystrophy Association, œuvre de charité à laquelle il est associé depuis une décennie.


La suite de sa carrière sera ponctuée de moments géniaux ou ovnis, étonnants ou déroutants. Comme Le jour où le clown pleura (The Day The Clown Cried) sur un clown dans un camp de concentration qui fait rire les enfants avant leur passage dans la chambre à gaz. Un long métrage tourné en 1972 qui ne sortira jamais mais inspirera 25 ans plus tard le comédien et réalisateur italien Roberto Benigni pour La vie est belle… En 1981, après un retour en force après onze ans d’absence avec Au boulot… Jerry ! (Hardly Working), il fait une prestation renversante, l’année suivante, dans La Valse des pantins (The King Osf Comedy) de Martin Scorsese aux côtés de Robert De Niro et Sandra Bernhard. Ce même Scorsese qui déclarera à l’annonce de sa disparition : « Jerry Lewis était un maître et un grand fantaisiste. C'était un grand artiste. Et c'était un homme remarquable. J'ai eu l'honneur de travailler avec lui et c'était une expérience que je chérirai toujours. » Dans la pluie d’hommage, le comédien Jim Carrey twittera pour sa part : « Ce fou n'était pas un idiot. Jerry Lewis était indéniablement un génie, une bénédiction incroyable, l'absolu de la comédie. J'existe parce qu'il a existé ! » © MZ/Qobuz

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