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Jean-Claude Malgoire

Avant de devenir un des principaux acteurs du renouveau baroque en France, Jean-Claude Malgoire a commencé sa carrière en tant qu’hautboïste. Tout jeune, il entre à l’Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire de Paris, bientôt métamorphosé en Orchestre de Paris, sous la direction de Charles Münch. En 1968, il reçoit un prix très remarqué au Concours de Genève qui le met soudainement au devant de la scène. Il s’intéresse alors déjà beaucoup à la musique ancienne comme à la musique contemporaine et joue des œuvres nouvelles, comme la Sequenza VII de Luciano Berio.

Il a 26 ans lorsqu’il fonde avec quelques amis, en 1966, La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, un des tout premiers ensembles jouant sur instruments d’époque en France. Cette position de pionnier en fait un peu le père spirituel des très nombreux musiciens d’aujourd’hui qui ont souvent commencé leur carrière auprès de lui et qui lui donnèrent le surnom affectueux de « papy ». Truculent, bon vivant, ce méridional né à Avignon faisait de la musique avec la même gourmandise que la cuisine qu’il aimait déguster avec ses amis, quand il ne la préparait pas, excellemment, lui-même.

Animateur inlassable, Malgoire était aussi un musicologue qui cherchait sans cesse des partitions injustement oubliées à exhumer, comme récemment encore ce Paradis perdu, oratorio inconnu de Théodore Dubois qu’il présenta en novembre 2017 à Tourcoing où il avait depuis longtemps élu domicile en y dirigeant l’Atelier Lyrique, véritable laboratoire à la tête duquel il a élaboré un vaste répertoire où les grands opéras de Mozart côtoient ceux de Paul Dessau ou de Kurt Weill.

Impertinent, iconoclaste, audacieux, visionnaire, ennemi des modes et des paillettes, Jean-Claude Malgoire abordait un répertoire d’une impressionnante variété, dirigeant le répertoire français de Lully à Aperghis en passant par Debussy et Poulenc, la musique italienne, Monteverdi, Vivaldi, Rossini. Il est parmi les premiers « Baroqueux » à graver des opéras de Haendel, puis ceux de Lully et de Rameau.

Quelquefois brouillon, mais toujours passionné, cet épicurien a su préserver un enthousiasme communicatif tout au long des 50 années d’une activité pléthorique qui laisse plus de 150 enregistrements et le souvenir de plusieurs milliers de concerts. L’immense legs discographique de Jean-Claude Malgoire, pas entièrement disponible en version numérique, est réparti entre les divers labels avec lesquels il a travaillé, à commencer avec CBS (SONY CLASSICAL) grâce auquel il fait connaître au monde la musique de Lully et celle de Campra, ainsi que de savoureux enregistrements des opéras de Claudio Monteverdi, en particulier Le Couronnement de Poppée. Ce seront aussi les premiers enregistrements intégraux d’opéra de Haendel, Rinaldo, Serse, Tamerlano et ceux qui deviendront vite des références, comme Alceste de Lully, Idomeneo de Mozart ou ce désormais fameux Montezuma de Vivaldi qui recevra de multiples récompenses.

Disparu brutalement le 14 avril 2018 à la suite de complications postopératoires, Jean-Claude Malgoire, laisse le souvenir lumineux d’un chercheur infatigable et d’un artiste dont la générosité transpirait dans des interprétations pleines d’une saine vigueur. © François Hudry/Qobuz/avril 2018

Discographie

17 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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