Firmin Viry

Né le 11 mars 1935, Firmin Viry grandit dans le quartier de la Ligne Paradis à Saint-Pierre sur l’île de La Réunion. Travailleur dans les cultures de cannes à sucre, il y développe une pratique musicale qui se rattache alors au style maloya, construit au sein des populations créoles réduites en esclavage. Il se rapproche du Parti Communiste Réunionnais créé en 1959 et propose, dans les mots de Françoise Vergès, « le premier maloya chanté et dansé en public ». Firmin Viry apparaît alors sur un album produit par le parti, Le maloya et le IV° Congrès du Parti Communiste Réunionnais, et le chanteur s’habitue aux mécaniques de la composition. En 1977, avec Yvrin Lagarrigue, il enregistre Maloya de la Réunion, réputé comme l'un des premiers enregistrements officiels du style, et le duo se fait connaître avec « A nous-même dansère maloya » et « Mon coy lou ». Défenseur d’une version traditionnelle et rurale du maloya, Firmin Viry gagne en reconnaissance auprès d’un public désireux de prendre en compte les origines historiques du style musical. Visé par une interdiction de la part des autorités publiques car jugé trop révolutionnaire, le maloya voit dans la figure du chanteur un allié de poids qui pèsera dans la volonté de François Mitterrand de lever cette décision. Avec de nombreux disques parus des années 1970 aux années 2010, dont Cent an boner (1989), Ti mardé (1998) ou Memwar in pep (2006), Firmin Viry s’affirme comme l’un des acteurs clés de l’histoire culturelle du maloya.