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Coleman Hawkins



Coleman Hawkins est le premier saxophoniste ténor important de l’histoire du jazz et demeure l'un des plus grands de tous les temps. Improvisateur insatiable, toujours prêt à défier ses contemporains, il se passionne pour les jeunes générations. Sa connaissance des accords et des harmonies est encyclopédique.



Coleman Hawkins commence par des leçons de piano quand il a cinq ans, il étudie le violoncelle à sept ans et, deux ans plus tard, s’attaque au saxophone ténor, instrument novateur, tout juste débarqué d’Europe. Utilisé dans les vaudevilles (théâtres ambulants), le saxophone est surtout employé comme substitut au trombone dans les fanfares. Muni de cet instrument, Hawkins cherche à développer son propre son, utilisant ce ténor pour ses qualités intrinsèque. Professionnel dès l’âge de 12 ans, Hawkins joue dans une troupe de théâtre de Kansas City en 1921 puis accompagne la grande Mamie Smith et ses Jazz Hounds. Il demeure dans l’orchestre de cette reine du hit parade jusqu’en juin 1923, enregistrant avec elle de nombreux disques (face de 78 tours), gravant de temps en temps des instrumentaux. On le retrouve ensuite autour de New York, il joue brièvement avec Wilbur Sweatman et, en août 1923, fait ses premiers pas dans l’orchestre de Fletcher Henderson. Quand ce dernier monte son grand orchestre en janvier 1924, Hawkins est son ténor. Sans concurrence aucune, on peut considérer Hawkins comme le véritable pionnier de l’instrument. Son jeu, en cette année 1924, utilise toutes les techniques de l’époque : un jeu tout en staccato, en slap, en éructements, tel une chenille qui n’est pas encore un papillon.


Quand Louis Armstrong rejoint Henderson à la fin de cette année, Hawkins subit son influence et évolue très vite vers un jeu légato qui sera l’apanage des grands styliste de cet instrument. En 1925, il est indubitablement un soliste majeur. L'année suivante son solo sur "Stampede" fait date. « Hawk », puisque tel est son surnom double aussi à la clarinette basse et au saxophone basse. Il restera avec Fletcher Henderson jusqu'en 1934. Tout le monde le copient, il est le saxophoniste référence pour le ténor. Tout le monde à l’exception de Bud Freeman au jeu plus éthéré et qui préfigure ainsi la future démarche de Lester Young. En dehors de ses prestations au sein de Fletcher Henderson, on peut entendre Hawkins comme soliste sur les disques des McKinney Cotton Pickers ou avec Red McKenzie, en 1929, sur le désormais célèbre « One Hour » dans lequel son solo alterne jeu staccato et legato.


En 1934, fatigué des difficultés chroniques que rencontre Fletcher Henderson, Coleman Hawkins déménage pour l'Europe où il demeurera cinq ans (1934-1939). On l’entend tout d’abord au sein de l’orchestre Jack Hylton en Angleterre, puis voyage à travers le continent. Son enregistrement le plus célèbre à cette période date de 1937, enregistrement historique à Paris avec Benny Carter, Alix Combille, André Ekyan, Django Reinhardt, Stephane Grappelli et qui abouti à des interprétations désormais classiques de « Crazy Rhythm » et « Honeysuckle Rose ». Avec la Seconde Guerre mondiale approchant, Hawkins retourne aux États-Unis en 1939. Bien que Lester Young marque son empreinte d’un tout nouveau style de ténor au sein de l’orchestre de Count Basie, Hawkins démontre très rapidement qu'il est toujours une force dominante en remportant quelques jam sessions surchauffées. Son enregistrement de « Body and Soul » gravé cette année-là est son chef, et un gros succès commercial.


En 1940, il dirige un grand orchestre qui n’émerge pas vraiment et qu’il dissout très vite. Hawkins, au faîte de sa maturité, est à l’écoute des jeunes générations. Il devient rapidement l’un des incontournables de la 52ème rue, là où le bebop se développe. Il grave une série remarquable d’enregistrements dont un magnifique « The Man I Love ». Il développe une manière personnelle d’improviser en déroulant les harmonies, un style qui lui a été inspiré à l’écoute du pianiste Art Tatum et qui sera qualifié de rhapsodisant. Cette science des harmonies s’inscrit parfaitement dans les recherches des jeunes turques du bebop. Bien que considéré comme un vétéran, enregistrant depuis plus de 20 ans, il convie la garde montante du jazz à se joindre à lui dans ses disques. Ainsi grave t-il ce qui est considéré comme l’un des tous premiers enregistrements bebop officiel avec Dizzy Gillespie et Don Byas. De séances en séances, il invite Thelonious Monk, Oscar Pettiford, Miles Davis, Max Roach puis tourne en Californie avec un sextet incluant le trompettiste Howard McGhee. En 1946, on l’entend avec J.J. Johnson au trombone et Fats Navarro à la trompette. Invité régulièrement par le producteur Norman Granz, Hawkins rejoint sporadiquement les tournées du Jazz At The Philharmonic entre 1946 et 1950. Ainsi revient-il en Europe. En 1948, toujours novateur, il grave un premier solo de saxophone non accompagné, « Picasso ».


Les temps change et début des années 50, le son référence du ténor est désormais celui, léger, éthéré de Lester Young. C’est la grande mode des Four Brothers. Hawkins est passé de mode. Il continue malgré tout de travailler et de se produire partout. Le novateur Sonny Rollins le considère comme son influence principale. Hawk tourne avec un quintet dont il est le co-leader avec le trompettiste Roy Eldridge. L’orchestre remporte un vrai succès. On les entend en 1957 au festival de Newport où leur prestation est acclamée. Comme vétéran admiré, il est invité un peu partout, dans des contextes très diverses, avec l’orchestre dixieland de Red Allen, celui, bebop, d’Idrees Sulieman et J.J. Johnson. Thelonious Monk le convie début des années 1960 à un enregistrement aux côtés des John Coltrane, Max Roach ou Eric Dolphy . Ces années 60 lui permettent d’être entendu auprès de Duke Ellington (Duke Ellington Meets Coleman Hawkins - Impulse! En 1962), Sonny Rollins (Sonny Meets Hawk! - RCA Victor en 1963) et même d’enregistrer un disque de bossa nova (Desafinado: Bossa Nova and Jazz Samba – Impulse ! en 1963). Ces disques sont des chefs d’œuvre, le faucon est toujours aussi créatif. Certains décèlent même l’influence de Coltrane dans ses explorations musicales en 1965. Cette année semble pourtant la dernière bonne année pour lui. Est-ce une sénilité précoce ou une grande frustration de n’être pas au niveau qui lui revenait naturellement, Coleman Hawkins s’aigrit et dépérit en quelques mois. Il ne s’entretient plus, laisse pousser sa barbe, cesse de s’alimenter, boit avec excès, perd tout intérêt à la vie. Il cesse de travailler, n’enregistre plus. Un dernier album gravé en 1966 pour le label de Norman Granz, Pablo, intitulé « Sirius », démontre pourtant combien Coleman Hawkins demeure moderne. Dans le titre « Time On My Hands », on croirait entendre Archie Shepp. Cet album sera le chant du signe du faucon qui s’éteindra le 19 mai 1969.



Coleman Randolph Hawkins a marqué et inspiré plusieurs générations de saxophonistes. Sa sonorité large, riche en harmoniques, axée sur un vibrato puissant et une ample dynamique, son phrasé staccato généreux et très élaboré, son inventivité mélodique et sa maitrise technique feront de « Bean » pendant deux décennies le roi de l'instrument, suprématie seulement contestée dans les années de guerre par l'autre grand du ténor et au style legato diamétralement opposé : Lester Young. Ses principaux disciples furent Ben Webster et Sonny Rollins mais tout comme tous les trompettistes doivent quelques chose à Louis Armstrong, on peut penser que tous les saxophoniste lui doivent quelque chose. Car comme l'a dit Eddie Jefferson dans sa version de « vocalese » de « Body and Soul », : « il était le roi du saxophone ». JMP©Qobuz

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