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Barbara

Auteur, compositeur et interprète engagé, Barbara, la « longue dame brune » mystérieuse et solitaire toujours vêtue d'une robe noire, a laissé dans le monde de la chanson française une empreinte particulièrement profonde et originale. Artiste exceptionnelle, personnalité complexe, intense et contrastée, autant généreuse et passionnée que troublante et pathétique, elle s'est livrée avec émotion et simplicité, face à son public, à travers ses chansons qui racontent sa vie comme elle le fera plus profondément encore dans ses mémoires (Il était un piano noir) bien qu'elles soient restées inachevées ; une vie de mélancolie et d'amour presque entièrement vouée à son fidèle public, son « amant aux mille bras », avec lequel elle entretenait une relation très privilégiée qui lui inspira l'un de ses plus grands titres, Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous qu'elle chante à tous ses récitals. Issue du cabaret, Barbara était avant tout une artiste de scène, jamais autant créative que durant ses tournées, ce qui explique que sa discographie soit majoritairement constituée d'enregistrements publics. Sa figure reste à jamais liée à L'Aigle noir (1970), la préférée de ses chansons par les Français et son plus gros succès.

Née à Paris le 9 juin 1930, Barbara (née Monique Andrée Serf) est le deuxième enfant d'une modeste famille juive de quatre (deux garçons, deux filles), originaire d'Alsace côté paternel et d'Europe Centrale côté maternel. Sa jeunesse est marquée par de nombreux déménagements, surtout sous l'occupation allemande où ses parents ne cessent de déjouer la traque nazie. Redevenue parisienne à la Libération, Barbara désire devenir « pianiste-chantante » et se voit accorder par ses parents un piano et des cours de chant par un professeur particulier qui la mènera à l'âge de 19 ans au Conservatoire de Musique de Paris rue de Madrid où elle ne reste pas longtemps ; à Fauré, Debussy et Schumann elle préfère la chanson populaire, particulièrement Edith Piaf qui devient son modèle. Mais bientôt son père quitte le foyer, obligeant sa mère à se séparer du piano loué, ce que Barbara vit comme un drame. Aidée par une amie qui lui prête de l'argent, elle part en 1950 à Bruxelles où, sous le nom de Barbara Brodi, elle chante dans des cabarets Edit Piaf, Juliette Gréco et Germaine Montero. Ce sont des années difficiles sans le moindre succès, excepté la sortie chez Decca Belgique en 1955 de deux albums accompagnés d'un concert de promotion qui lui mettent le pied à l'étrier.

Revenue à Paris, elle arrive à s'introduire grâce à ses appuis belges dans un cabaret parisien, L'Ecluse (qu'elle enchantera pendant dix ans) où elle rencontre Moustaki, Gainsbourg et Lama. Elle se met à chanter Brassens, Brel et Ferré. C'est en 1960 que sa carrière prend forme avec l'album Barbara chante Brassens (sorti chez Odéon) qui est couronné par l'Académie Charles Cros dans la catégorie « Meilleure interprète ». Enhardie par cette reconnaissance, elle se risque alors à chanter ses propres chansons comme Nantes (sur la mort de son inceste de père dont elle sera victime), Dis, quand reviendras-tu ? et Chapeau bas. Barbara est alors repérée par Philips pour qui elle enregistre Barbara chante Barbara (1965), un album qui lui donne un nouvel élan en lui faisant gagner un public plus large. Séduit, Georges Brassens la programme en première partie de son spectacle à Bobino en octobre 1964 où elle aura un succès retentissant. Dès lors, sa carrière nationale est vraiment lancée surtout quand elle se produit, seule cette fois, à Bobino en septembre 1965, où le public lui réserve un accueil très chaleureux. En janvier 1968, elle monte sur la scène de l'Olympia pour un unique récital retransmis en direct. Elle parcourt le monde en s'affirmant comme une grande artiste au fil de ses créations et de ses tubes.

Mais les feux de la rampe ne peuvent étouffer son mal de vivre. En 1974, on la retrouve inanimée dans sa maison de Précy en Seine-et-Marne où elle a tenté de se suicider. En 1981, après huit ans de silence discographique, elle sort son quinzième album, Seule. Après avoir pensé arrêter la scène, Barbara y remonte et fait un triomphe pendant un mois à Pantin ; revers du succès : elle s'y casse la voix. En 1987, lors de son spectacle au Châtelet, elle proclame sa lutte contre le sida avec la chanson Sid'amour à mort. En 1990 la voilà au Théâtre de Mogador, puis en 1993 à nouveau au Châtelet avec sa voix retrouvée mais une santé défaillante. Alors que son dernier album, Barbara 96, est unanimement apprécié, Barbara connaît des problèmes respiratoires qui l'obligent à se retirer. Elle occupe son temps à écrire ses mémoires et visiter les prisons. Le 25 novembre 1997, elle disparaît brusquement après avoir été transportée à l'hôpital.

D'un climat sombre, les chansons de Barbara expriment ses blessures intimes d'enfant et d'adulte, ou parlent d'amour sur un ton romantique. Parmi les plus populaires figurent Amours incestueuses, Au bois de Saint-Amand, Drouot, Dis ! Quand reviendras-tu ?, L'amour magicien, L'homme en habit rouge, La colère, Le mal de vivre, Les insomnies, Ma plus belle histoire d'amour, Marienbad, Mes hommes, Pierre, Rémusat, Si la photo est bonne, Une petite cantate, Vienne, Y'aura du monde (l'enterrement), Nantes, Au bois de Saintmand, Göttingen, La solitude, La dame brune, et par-dessus tout L'Aigle noir, tube de l'été 1970 qui la laisse très humble, déclarant qu'elle n'est pas une grande dame de la chanson ni une héroïne mais simplement « une femme qui chante ». Mais pour être réussie, toute chanson réclame un bon accompagnement. Parce qu'ils participent largement au succès d'une création, Barbara a toujours choisi ses partenaires musiciens parmi des artistes confirmés, souvent issus du jazz. Parmi eux, l'un de ses premiers accordéonistes, Joss Baselli, dont elle déclarera qu'il lui a beaucoup apporté. Pendant dix ans, elle a été accompagnée par Roland Romanelli, accordéoniste et compositeur de talent (également collaborateur de Jean-Jacques Goldman et Vladimir Cosma) avec lequel elle vivra une grande complicité dix ans de plus quand il deviendra son directeur artistique attitré.

Parmi les distinctions qui lui ont été décernées figurent le titre de Chevalier dans l'ordre de la Légion d'Honneur (reçu en 1988 des mains de François Mitterrand qu'elle avait soutenu lors de sa campagne présidentielle en 1981) et deux Victoires de la musique (« Artiste interprète féminine de l'année) pour les albums Châtelet 93 et Barbara.

© Qobuz (06/2013)

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