Rencontre avec la chef du Nouvel Ensemble Moderne (NEM) de Montréal, à la baguette d’un nouvel album consacré à la musique de Zad Moultaka qui parait chez L’Empreinte Digitale.

La résistante. C’est ainsi qu’un récent article du quotidien québécois La Presse a surnommé Lorraine Vaillancourt. Si l’étiquette peut évidemment convenir à tous les acteurs de la musique contemporaine actuelle, elle est plus qu’une évidence pour la chef québécoise à la tête du NEM, le Nouvel Ensemble Moderne qu’elle a fondé à Montréal en 1989. Créer certes mais aussi jouer et rejouer le répertoire contemporain. L’entretenir. Le transmettre. Le partager. Telles sont ses missions qu’elle ne cesse d’entreprendre malgré les obstacles économiques ou philosophiques… Dernier passionnant fait d’arme pour Lorraine Vaillancourt, sa rencontre avec Zad Moultaka, figure de plus en plus essentielle de la musique contemporaine. Depuis plusieurs années, le compositeur libanais poursuit sa recherche personnelle sur le langage musical, intégrant les données fondamentales de l'écriture contemporaine occidentale aux caractères spécifiques de la musique arabe… Où en est la nuit qui parait chez L’Empreinte Digitale le 29 septembre présente trois pièces pour ensemble qu’il a composées entre 2004 et 2013 : Où en est la nuit (2013), Fanàriki, concerto pour cymbalum et ensemble (2004) et Hanbleceya, concerto pour guitare et ensemble (2012). Neuf ans où le langage évolue, s’affirme et mûrit. Pourtant leur succession semble si naturelle qu’on sort de l’écoute avec la sensation de s’être immergé dans une seule et même œuvre. Cette matière, Lorraine Vaillancourt a su subtilement la porter avec ses musiciens et les deux autres invités à ce projet, le guitariste Pablo Marquez et le joueur de cymbalum Alexandru Sura. Le temps d’un podcast, la musicienne québécoise revient sur sa rencontre et son travail avec Zad Moultaka et sur cet enregistrement, et évoque également la situation actuelle de la musique contemporaine à Montréal.

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