Sugar Minott, pilier du reggae roots et père du dancehall, est mort le 10 juillet dernier à l’âge de 54 ans dans un hôpital de Kingston en Jamaïque.

Le goldfather du dancehall Sugar Minott s’est éteint samedi 10 juillet des suites de complications cardiaques. Alors que deux mois auparavant, le chanteur souffrait déjà de douleurs à la poitrine.

Sugar Minott est l’un des premiers, dans les années 70, à avoir chanté sur des riddims (instrumentations sur lesquelles tous les chanteurs peuvent poser leur voix). Pratique propre au dancehall et maintenant largement standardisée dans les studios, suivant le principe du « recyclage musical ».

Originaire de Kingston, Minott, de son vrai nom Lincoln Barrington Minott, débute dans les sound system. Au début des années 60, il forme le trio African Brothers avec Tony Tuff et Derrick Howard. Puis il entame une carrière solo, rejoignant le mythique Studio One de Sir Coxsone Dodd, premier studio de musique noire et caribéenne. Ses premiers albums, Live Loving (1978) et Showcase (1979) - réédités par le label Soul Jazz -, restent ancrés dans les racines du reggae classique, avec influences ska, rocksteady et early reggae. Fin 70, ces sonorités commençent à s'essouffler. Sugar révolutionne Studio One - qui à cette époque doit se remettre des départs d’Alton Ellis, Ken Boothe et John Holt -, et rencontre son premier gros succès avec le titre Vanity en 1978. Puis il s'installe au Royaume-Uni et sa carrière solo connaît une ascenssion fulgurante avec le titre Hard Time Pressure en 1979, ou encore avec la reprise des Jackson Five, Good Thing Going, qui a atteint la quatrième place des charts (single) au Royaume Uni, en mars de la même année.

Sugar Minott finit toutefois par créer son propre label, Black Roots en 1980, ainsi que sa propre boîte de production, qui lui a permis de lancer des artistes comme Junior Reid et Garnett Silk, pour ne citer qu’eux.

Le MySpace de Sugar Minott