Le débarquement sur Qobuz de la version revisitée d'Amused to Death de Roger Waters en Hi-Res Audio ne pouvait nous laisser de marbre. Parfaitement fans de base de la rare réédition de Pink Floyd en 24 bits audio, nous nous sommes infusé l'oeuvre solo de Mister Waters afin de savoir si le même soin y avait apporté, voire plus, qui sait ?...

Album-concept par excellence, Amused to death de Roger Waters est apparu dans les bacs en 1992, mais ce n'est pas cet LP originel en version "remasterisée" dont vous avez la chronique de la qualité audio dans cette page. En effet, Roger Waters en personne a pris la décision de retoucher son oeuvre en l'actualisant sur de nombreux points, à commencer par le visuel.

Pour les personnes qui ne le sauraient pas, cet album se veut l'expression d'un certain rejet des médias et de la société occidentale par son auteur. Waters y va franco en "dénonçant" à sa manière les excès liés aux religions, la folie de la guerre ou encore l'abrutissement des masses devant le sacro-saint téléviseur. Avec un album qui s'ouvre en mettant en lumière le récit d'un vétéran de la guerre 14-18, le ton est donné : Roger Waters n'y va pas avec le dos de la cuillère et passe en revue les maux de notre société.

Plus de 20 années après sa sortie, ce troisième opus solo de Waters a donc été retravaillé par son géniteur. Les bandes master ont été (re)transférées en numérique haute-résolution audio, et un nouveau mixage en 5.1 canaux a été réalisé avec les moyens techniques actuels (un mix 5.1 canaux destiné au SACD ainsi qu'au Blu-ray Disc). En clair, la version Hi-Res reçue par Qobuz est le fruit de ce travail peaufiné avec l'arsenal technique 2015. Roger Waters en a profité pour ajouter certains gimmicks en sus et deux ou trois mélodies.

Dans nos (vraies) oreilles :

Amused to death est ce que l'on peut appeler un "bon client" à la restauration en numérique de sa qualité audio. Pourquoi ? Car il s'agit d'un voyage thématique avec voix, discours, bruitages, accords et Stéréo à qui mieux-mieux.

Autant vous dire tout de go que le fossé technique entre le CD Audio (1992) en notre possession et la version Qobuz 2015 signée Roger Waters est loin d'être anodin, notamment dans la spatialisation de l'ensemble. L'ouverture de la scène sonore est assez surprenante, pas uniquement concernant les bruitages, mais également dans les ch?urs féminins (ouverture de What god wants part I). L'auditeur est pris par la main dans un univers qui connaît une dynamique vibrante (départ batterie et guitare de What God Wants I). La prise de son la voix de Roger Waters est mise en valeur par cette restauration (écoutez Perfect sense I, c'est superbe de texture, à l'instar de cette foultitude de petits détails qui apparaissent (bruits de cigales, détonations, etc). On sent également que le son a été "nettoyé" lors de cette restauration (clarté générale, souffle inexistant). Le rendu de la batterie - qui tape sec et net - est également un régal.

A dire vrai, tout est plutôt délicieux avec cette réédition, à commencer par la guitare de Late Home Tonight I et le contraste entre les instruments & voix et les bruitages. La montée de la dynamique sur What god wants part II est en soi assez impressionnante, faisant, entre autre, de cette version Amused to death 2015 revisitée par Roger Waters une sacrée expérience à écouter en Hi-Res avec un bon casque rivé sur des esgourdes bien ouvertes.

PP Garcia pour Qobuz 2015 / @ppgarcia75

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