La nouvelle gamme d'enceintes Elara de Triangle est essentiellement composée d'enceintes passives, pouvant être utilisées dans des configurations stéréo comme multicanal 5.1.
On y trouve les colonnes LN05 et LN07, l'enceinte centrale LN02 et l'enceinte compacte LN01 qui sert également de base à l'enceinte active LN01A objet de ce banc d'essai. Deux caissons de grave actifs complètent la gamme, le Thetys 280 et le Thales 340.
Ces nouvelles réalisations Triangle, comme cela a été amorcé depuis que la marque a été rachetée, abandonnent le design très élégant, mais clinquant et parfois un peu baroque, des anciennes gammes, dont certaines sont toujours commercialisées, et adoptent un design plus discret mais cependant très agréable.
Avant de vous proposer de découvrir plus en détail l'enceinte Elara N01A, précisons que c'est celle qui destinée à être placée à droite qui intègre toute l'électronique, l'un des amplificateurs qu'elle contient alimentant l'enceinte de gauche qui est entièrement passive. C'est donc à l'enceinte de droite que l'on raccordera les sources, analogiques, dont une pour platine vinyle, comme numériques disposant de sorties S/PDIF ou optique. Une petite télécommande permet de piloter l'enceinte, pas d'application donc ici.
Présentation
L'enceinte Triangle Elara N01A est un modèle compact à la présentation assez sobre mais que nous trouvons néanmoins agréable avec son coffret revêtu d'une laque noire (ou blanche) légèrement satinée et aux arrêtes adoucies.
Pour répondre à un désir actuel de la clientèle, les deux haut-parleurs qui équipent cette enceinte ne laissent apparaître aucune visserie de montage et sont parfaitement intégrés à la face avant grâce à un lamage de la découpe de chacun d'eux. Esthétiquement très réussi.
On peut voir en bas de la façade de l'enceinte, qui est ici le modèle correspondant au canal droit et qui contient toute l'électronique, deux discrètes fenêtres circulaires de part et d'autre du haut-parleur de grave. Celle de droite masque le récepteur de télécommande et celle de gauche abrite une LED multicolore qui sert d'indicateur de source.
La petite télécommande permet de mettre en marche ou en veille l'enceinte de droite, de sélectionner la source, de régler le volume ainsi que les graves et les aigus (±6dB par pas de 2dB), avec remise à zéro de ces deux derniers réglages en même temps que le volume revient à une valeur définie par le fabricant, cette télécommande disposant également d'une touche de muting et de commande de lecture / pause et de sauts de plage avant et arrière, actifs uniquement en liaison Bluetooth.
L'évent d'accord prend place dans le haut de la face arrière, tandis que la plaque technique occupe une bonne moitié de la surface totale de cette face.
Connectique
Sur le panneau technique de l'enceinte Elara N01A on trouve bien sûr l'embase secteur deux pôles plus terre ainsi que l'interrupteur de mise sous tension, de même que le bornier haut-parleur permettant le branchement de l'enceinte de gauche.
Deux entrées numériques S/PDIF, optique et coaxiale, sont également au programme, ainsi que deux entrées analogiques, une phono sur prises Cinch avec une vis moletée de mise à la masse, et une auxiliaire sur prise Jack 3,5 mm, le choix de l'une ou l'autre de ces entrées se faisant par un petit interrupteur à glissière. Un potentiomètre permet de régler le volume sonore tandis qu'un subwoofer pourra être branché sur la prise Cinch prévue à cet effet.
Réalisation
Le coffret de l'enceinte Elara LN01A est composé de parois de 18mm d’épaisseur et d’une face avant de 21mm assurant une grande rigidité à l’ébénisterie.
De nouveaux haut-parleurs ont été développés par Triangle pour sa gamme Elara, en particulier le tweeter qui rompt avec les réalisation antérieures de la marque puisque son dôme de 28 mm fait appel à de la soie, ce qui va procurer une restitution plus douce que celle, très marquée dans l'aigu durant une longue période, puis un peu moins, qui fut longtemps typique au constructeur soissonnais.
Ce tweeter est motorisé par un aimant en néodyme, à la fois compact et puissant, et se voit équipé d'un radiateur arrière permettant la dissipation de la chaleur, et autorisant donc une meilleure tenue en puissance, tandis que sa face avant arbore une amorce de pavillon réduisant les effets de bord et améliorant la dispersion des hautes fréquences.
Le haut-parleur de grave-médium est équipé d'une membrane concave de 135 mm de diamètre en papier traité dépourvue de cache noyau pour une meilleure rigidité. Il est équipé de deux aimants en ferrite dont l'un, monté en opposition de pôles, permet de concentrer le champ magnétique de l'autre sur la bobine mobile.
L'électronique est composée de plusieurs cartes reliées entre elles par des nappes de fils et solidaires de la plaque technique.
L'alimentation, un modèle à découpage, se trouve tout en bas, une plaque en aluminium l'isolant des autres cartes afin de faire barrage aux rayonnements inhérents à ce type d'alimentation.
Vient ensuite l'amplificateur, un TPA3116 de Texas Instruments (en bas sur le visuel ci-dessous, et dont nous avons ôté le refroidisseur) fonctionnant en classe D (amplification à découpage, appelée aussi numérique), que l'on peut voir sur la carte ci-dessous avec ses cellules de filtrage des signaux audio composées de selfs et de condensateurs.
On trouve juste au-dessus à droite de cet amplificateur une petite carte sur laquelle est intégré le pré amplificateur phono dont le suivi de courbe RIAA est assuré par des filtres construits autour de deux amplificateurs opérationnels à faible bruit ON Semiconductor MC33078, légèrement plus performants que les NE5532.
En haut de la pile se trouve la carte rassemblant les entrées, analogiques et numériques, les commutations, le volume, la gestion de l'électronique, etc.
En partant du coin inférieur droit, on trouve l'interface S/PDIF, un circuit Cirrus Logic CS8416 compatible 24 bits à 192 kHz, puis, sur sa gauche, la puce de conversion numérique analogique, un WM8761 fabriqué par Wolfson, lui aussi compatible 24 bits à 192 kHz.
Encore plus à gauche prennent place deux amplificateurs opérationnels doubles RC4458 fabriqués par Texas Instruments qui sont au cœur des filtres actifs chargés de fabriquer la sortie subwoofer, et enfin, on trouve une puce Princeton Technology Corp. PT2314. Celle-ci sert à la commutation des entrées, au réglage du volume ainsi que des graves et des aigus et gère le mute.
Au-dessus du PT2314 deux amplificateurs opérationnels doubles RC4458 fournissent du gain aux signaux avant que ceux-ci parviennent aux amplificateurs. Enfin, sur la droite, on peut voir le module de réception Bluetooth compatible aptX ainsi que le micro contrôleur de gestion STC.
Ecoute
Voilà des enceintes faciles à caser, facile à utiliser puisqu'on peut directement leur raccorder une ou des sources, et très agréables à écouter.
Pour notre part nous avons utilisé un streamer Icy Box IB-MP401 Air raccordé en liaison optique et utilisé avec l'application Qobuz en AirPlay depuis un iPad ou avec BubbleUPnP sur une tablette Android, ceci pour pouvoir streamer des fichiers en 24 bits à 96 kHz, et nous avons laissé les réglages des graves et des aigus des enceintes en position nulle via la télécommande.
Nous avons donc écouté de nombreux titres d'un album doublement d'actualité puisqu'il s'agit de l'album d'adieux de Léonard Cohen, You Want It Darker, son testament musical, ô combien sombre, mais d'une émouvante beauté.
Les enceintes Elara N01A étaient installées sur notre bureau de part et d'autre de nos moniteurs d'ordinateur et celles-ci, lorsqu'a débuté le premier titre You Want It Darker ont dévoilé d'emblée leurs talents musicaux en délivrant une superbe image sonore et en restituant cette chanson avec toute sa gravité et sa profondeur d'âme et une excellente tenue de la voix ample et grave de Léonard Cohen. Très beau.
Passons à une musique plus gaie avec Jour de noce à Troldhaugen de Grieg, originellement écrite pour le piano, dans un arrangement avec orchestre. Là encore, les petites Elara N01A nous gratifient d'une restitution d'une belle ampleur faisant oublier leur faible gabarit, consistante et empreinte d'une certaine douceur de timbres (généralement c'est plus ou moins ce qui se passe avec les tweeters à dôme en tissu).
L'augmentation des aigus amène un peu plus de piqué, mais de manière relativement modérée, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, en tout cas la restitution reste tout aussi agréable. L'accentuation des graves se comporte de manière identique et ne dénature pas la restitution, tout du moins avec cette œuvre qui n'est pas vraiment d'une grande richesse dans ce registre.
Il n'en est pas de même pour les graves avec les titres North Star et Silent Space de l'album Tale Of Us que les petites Elara N01A parviennent à reproduire avec une grande conviction en délivrant des graves percutants et solides, pas aussi profonds qu'avec des enceintes plus évoluées, mais pas chétifs non plus, et avec un niveau sonore très correct tout en offrant une bonne qualité sonore sur l'ensemble du spectre audio, mais qui montre quand même quelques limites dues à la taille relativement modeste des boomers.
Là encore, et malgré la présence de graves permanents à niveau élevé, l'augmentation de ceux-ci reste raisonnable et ne nuit absolument pas à la propreté de la restitution dans son ensemble.
En conclusion, nous avons décidé de décerner notre récompense Qobuzissime à cette enceinte active Triangle Elara LNO1A aussi discrètement jolie que très agréable à écouter et pouvant être utilisée en toute simplicité avec les sources dont on dispose, comme une platine vinyle ou encore un smartphone grâce à sa liaison Bluetooth aptX.
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