Test Arcam Solo Music : Découvrez le système Hi-Fi de la marque Arcam (récompensé Qobuzissime) à l'aide de notre banc d'essai Qobuz réalisé par nos éditorialistes de la Hi-Res. Nous consacrons assez peu de bancs d'essai aux systèmes tout en un, mais cela faisait un moment que nous souhaitions vous présenter celui de cet Arcam Solo Music, d'une part parce que nous le trouvions élégant, d'autre part parce que sa partie réseau propose l'application Qobuz en Hi-Res, et aussi parce que généralement les réalisations Arcam offrent de très bonnes performances sonores. Et nous n'avons pas été déçus puisque nous avons récompensé ce système d'un Qobuzissime.

La marque britannique Arcam jouit de longue date d'une excellente réputation auprès des audiophiles et aussi des amateurs de cinéma domestique et ses réalisations sont murement pensées, ce qui fait que les gammes du constructeur ne se renouvellent pas au rythme des modes ou des pseudo-innovations.

Arcam décline ses réalisations en trois gammes, la plus importante étant la FMJ (Faithful Musical Joy : Joie Musicale Fidèle) comportant des éléments stéréo comme à multiples canaux, amplificateurs intégrés, un prémplificateur stéréo, des blocs d'amplification stéréo, un processeur audio-vidéo, un lecteur de CD et un lecteur de Blu ray.

La rSeries se compose de "petits" produits en phase avec les aspirations des nostalgiques du vinyle, comme le rPhono (à se demander si le "r" ne signifierait pas simplement Air comme "c'est dans l'air"...) ou les branchés Hi-Tech avec des DAC (rBlink), irDAC-II, un streamer (rPlay), une coque avec DAC et amplificateur pour casque spécial iPhone 6 (Musicboost), ou encore un amplificateur pour casque (rHead).

Enfin, la gamme Solo, des produits à vivre, qui a vu le jour en 2005 et se compose aujourd'hui de l'enceinte compacte Muso Loudspeaker, de la barre de son Solo bar, du caisson de grave Solo sub, du système tout en un Solo Music et de ses deux déclinaisons adaptées au cinéma domestique, le Solo Movie 2.1 et le Solo Movie 5.1. Ces produits disposent d'une télécommande et peuvent être pilotés par l'application Arcam Control et accéder à Qobuz en Hi-Res grâce à l'application de streaming Arcam MusicLife, disponibles uniquement pour iOS.

Le Solo Music se présente sous une forme élégante et intègre dans un même boîtier un lecteur de CD/SACD, un lecteur réseau, une tuner FM/DAB et possède des entrées numériques S/PDIF et une USB A ainsi que deux entrées analogiques dont une pour une platine vinyle, et est équipé, bien sûr, d'un amplificateur stéréo utilisant une classe d'amplification dite classe G faisant appel à deux tensions d'alimentation pour les étages de puissance, une basse servant la plupart du temps, et une haute commutée lors de passages de forte amplitude. Ne lui manque donc que des enceintes.

Place maintenant au banc d'essai Qobuz, outdoor and indoor, de ce système tout en un Arcam Solo Music (qui s'est fait un peu désirer à la Rédaction de Qobuz !).

Présentation

Le système tout en un Arcam Solo Music est un bien bel appareil, rompant avec l'ancienne esthétique qui prédominait sur les réalisations de la marque, et dont on peut dire qu'il offre charme et douceur avec une façade en aluminium brossé anodisé naturel, sa partie supérieure s'incurvant en quart de cercle pur rejoindre le panneau supérieur.

La façade est barrée d'un bandeau noir accueillant, dans une grande discrétion, la sélection des sources par deux touches (en avant ou en arrière), la touche d'ouverture/fermeture du tiroir à disque, ce dernier, que l'on distingue à peine, un affichage à matrice de points vert, pas bien gros mais plutôt bien lisible, même à deux ou trois mètres de distance, et trois touches de commande(play/pause, saut avant et saut arrière), utilisables avec le lecteur de disque.

Dans la partie inférieure de la façade, on trouve, à droite, le bouton de mise marche, en métal chromé légèrement concave pour s'adapter au profil d'un doigt humain et actionnant un véritable interrupteur, la prise Jack 3,5 mm pour casque située à l'extrémité gauche se parant d'un enjoliveur à l'esthétique semblable à celle du bouton de mise en marche dans un souci évident d'équilibre visuel.

Dans la partie avant de la face supérieure du boîtier on trouve un pavé de commandes disposées en cercle autour d'un disque central noir avec un bosselage concave et servant au réglage du volume. Une télécommande livrée avec l'appareil donne accès à toutes les fonctions, avec un accès direct aux sources et non séquentiel comme en façade.

Connectique

L'Arcam Solo Music offre une collection d'entrées riche et quasi exclusivement numérique si l'on fait exception de l'entrée phono analogique sur prises Cinch et d'une discrète entrée auxiliaire sur Jack 3,5 mm.

Commençons par la prise réseau RJ45 dans son bloc combiné avec une prise USB A pour un support de stockage USB, l'ensemble étant surplombé par deux prises numériques S/PDIF, optique et coaxiale. Viennent ensuite quatre entrées et une sortie HDMI dont l'appareil pourra donc extraire et décoder le son en stéréo tout en restituant l'intégralité des signaux vidéo et audio sur la sortie HDMI qui sera reliée au téléviseur.

Une prise Jack 3,5 mm pour un récepteur infra-rouge déporté côtoie les prises pour les antennes Bluetooth et WiFi, puis on trouve le connecteur pour l'antenne FM/DAB, et sous celui-ci, un connecteur RS232 pour le pilotage par un système domotique (comme les contrôleurs tactiles AMX et Crestron par exemple). Enfin, deux paires de borniers, acceptant les fiches banane ou des fils dénudés, permettent de brancher les enceintes.

Réalisation

Comme avec tout système tout en un, l'intérieur est relativement bien occupé, mais cela reste malgré tout raisonnable et propre, ce qui est quasiment toujours le cas chez Arcam. On peut remarquer que le transformateur toroïdal de l'alimentation n'est pas un modèle au rabais et que les filtrages des alimentations haute et basse des amplificateurs sont assurés par quatre condensateurs Nichicon, deux de 22.000 μF/35V et deux de 10.000 μF/63V. A côté de ceux-ci se trouve le mécanisme de lecture pour les CD et SACD d'origine Sony.

Une partie de l'espace à proximité du transformateur est occupé par l'alimentation à découpage pour les circuits numériques et ceux de contrôle, ainsi que par l'alimentation de veille et son relai qui coupe l'alimentation générale.

Ci-dessous, la carte accueillant les prises Cinch analogiques pour l'entrée phono et la sortie subwoofer, et les entrées S/PDIF coaxiale et optique, l'entrée auxiliaire sur Jack, ainsi que celui des signaux infra rouge, et le module tuner FM/DAB.

Cette carte masque les entrées et la sortie HDMI qui sont gérées par un circuit Silicon Image (Lattice) Sil9535 et en extrait donc l'audio tout en répétant l'ensemble des signaux audio et vidéo sur la sortie. On peut voir sur la gauche des prises HDMI le bloc combiné RJ45-USB A, et dans la partie droite le récepteur Bluetooh aptX (en bleu !) ainsi que le module WiFi monté le long de la face arrière. On y trouve également deux récepteurs Wolfson WM8804 (24 bits à 192 kHz) pour les entrées S/PDIF.

Dans le prolongement de tous ces éléments, c'est le gros du traitement numérique qui occupe le terrain, avec, à priori, un puissant processeur numérique de signal (DSP) coiffé d'un dissipateur à ailettes en aluminium. Dans le coin inférieur droit du visuel ci-dessous on peut voir le microcontrôleur de gestion de l'électronique, un modèle STMicroelectronics STM32F417.

Sur sa gauche, au milieu, se trouve le convertisseur numérique analogique, un CS42528 fabriqué par Cirrus Logic. Il comporte huit canaux (utilisés sur le modèle Movie 5.1) et peut décoder les signaux audio numérique jusque 24 bits à 192 kHz. On trouve à sa suite quatre amplificateurs opérationnels doubles Texas Instruments à hautes performances LM4562 attaquant un circuit de commande de volume à huit canaux Cirrus Logic CS3308.

Visiblement cette partie est commune aux trois versions de ce système tout en un Solo, mais ce ne sont donc que les voies droite et gauche qui seront prises en charge par l'amplificateur puisque celui-ci est stéréo. Il fonctionne en classe G et utilise des transistors ON Semiconductor NJL0281D (15A, 180W), compensés en température par intégration d'une diode, et NJW1302 (15A, 200W). Ils sont refroidis par un sérieux dissipateur à ailettes en aluminium massif anodisé noir, ce qui améliore l'échange thermique.

Ecoute

Avant de passer à l'écoute, nous avons prévu de vous proposer dans le prochain banc d'essai un tutoriel des applications liées à cette appareil, à savoir Arcam Control et Arcam MusicLife, ces tutoriels étant trop lourds pour être intégrés au présent banc d'essai, les informations d'Arcam nous ayant par ailleurs pour leur part semblé trop légères.

Depuis que nous réalisons des bancs d'essai, nous n'avons pas souvenir avoir été déçus par la restitution sonore d'un appareil Arcam, et ce système tout en un Solo Music vient sans peine s'ajouter à la liste.

Quel plaisir d'écouter, en streaming Qobuz, La Marche Turque, de l'album Mozart Allegros, égrainer ses notes avec délicatesse et fluidité, la musique coulant sans crispation ni dureté et c'est du beau piano qu'on écoute, avec une réelle sensation de naturel. On va d'ailleurs rester chez Mozart, avec l'Andate de Symphonie N°40 par l'ensemble Tafelmusik Baroque Orchestra dirigé par Bruno Weil. La sonorité typique des cordes à l'ancienne de cet orchestre est parfaitement rendue par le système Arcam Solo Music et l'on reconnaît sans aucune peine la pâte sonore qu'inculque Bruno Weil à cet ensemble composé d'instruments anciens. En tous cas, ça sonne très bien sans rien omettre ni privilégier, c'est équilibré quoi, et là encore, c'est un grand plaisir musical que l'on prend.

Cette grande délicatesse de la restitution se manifeste également de manière évidente à l'écoute du Quatuor Américain de l'album Dvořák: American String Quartet & Quintet, Op. 96-97 où le jeu des instrumentistes se déploie dans un bel espace sonore où l'on peut suivre sans peine chacun d'eux et apprécier toute la subtilité de son jeu et l'art de son interprétation en se laissant emporter par un flot musical envoutant. Que serait donc un bon ampli sans de la bonne musique à reproduire ?

Avec l'album de Claudio Capéo du même nom, la voix du chanteur est particulièrement choyée et restituée avec présence et précision, parfaitement compréhensible, l'accompagnement restant à sa place sans jamais brouiller le texte, le grave n'étant par ailleurs pas spécialement puissant au sein de cet accompagnement.

Pas de crainte à avoir on plus dans le grave, l'Arcam Solo Music a du répondant et n'a pas nécessité, avec l'album aux graves cataclysmiques Tale Of Us, qu'on le pousse dans ses derniers retranchements pour remuer avec vigueur, maitrise et puissance les boomer de nos enceintes Triangle Antal Anniversary, nous incitant assez rapidement à baisser le volume par respect pour le voisinage de travail, et, là encore, en se montrant d'une certaine délicatesse avec le message sonore se situant dans des zones de fréquences plus élevées.

Pour conclure, voilà un fort beau système tout en un, dont le prix nous semble d'autre part raisonnable (c'est rare que nous nous prononcions sur ce point) qui sera en mesure de ravir les amateurs de musique sur support physique ou sous forme dématérialisée grâce à ses très bonnes performances sonores, avec, à la clef, notre récompense Qobuzissime.

Spécifications

Manuel d'utilisation (Fr)

Site Arcam

Site PPL Audio (Importateur)

Capacités de lecture entrées S/PDIF

Capacités de lecture réseau et entrée USB A

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