Si la plupart des grandes marques de Hi-Fi choisissent le plus souvent d'intégrer leurs DAC dans des boîtiers au format d'éléments existant dans leurs gammes pour préserver l'homogénéité d'ensemble, les petits fabricants surfant sur la vague de la musique dématérialisée ne sont soumis qu'à la contrainte de leur imagination. Ainsi le minuscule Magic Dac/Amp de la marque Shozy est le modèle le plus petit que nous ayons testé, jusqu'à nouvel ordre...

Lorsque nous nous demandions, il y a une semaine, dans le banc d'essai d'un DAC avec amplificateur casque, s'il serait possible de faire plus petit, nous ne nous doutions pas que c'était déjà fait.

Et à la réception de ce Magic Dac/Amp de la marque Shozy basée à Hong Kong, chaudement niché dans une alcôve de mousse protectrice au sein d'un joli boîtier en bois de rose du Brésil vernis, nous sommes restés béat d'admiration, tel un enfant découvrant ses jouets au pied du sapin de Noël.

Le catalogue du constructeur n'est certes pas très riche, mais on peut y remarquer le baladeur audio numérique Alien au design tout droit sorti d'un film de science fiction, que nous avons également en prêt et donc nous vous proposerons sous peu un test.

Le Magic Dac/Amp, dont nous allons vous proposer le banc d'essai, n'est pas un killer doté de tout un arsenal de possibilités et pouvant lire tous les types de fichier possibles et imaginables, non, c'est un appareil assez basique doté d'une interface USB OTG compatible avec les smartphones sous Android, visant particulièrement le marché de l'écoute nomade par sa taille, limité à la lecture des fichiers 16 bits à 48 kHz, mais qui joue sur sa trombine et qui cache sous sa taille minuscule un amplificateur aux muscles à la Fifi Brindacier.

Présentation

Minuscule est sans doute le qualificatif qui convient le mieux à ce Magic Dac/Amp auprès duquel nous avons disposé une pièce de deux Euros pour réaliser un cliché plus explicite qu'une description.

Quant à son poids, il est de seulement 30 grammes, et c'est tout juste si on s'en rend compte lorsqu'on le tient dans la main.

Le boitier est réalisé en aluminium usiné dans la masse et offre un design agréable. La face avant regroupe deux prises Jack 3,5 mm placées de part et d'autre de la fine couronne dentée du potentiomètre de réglage de volume dont la manipulation n'est pas très aisée quand on n'a pas la chance d'avoir des doigts fins...

Une petite LED bleue se charge d'indiquer la mise sous tension qui s'effectue par le petit interrupteur situé dans la partie gauche de la face arrière. L'autre interrupteur permet d'activer la charge de la batterie qui est visualisée par la LED rouge se trouvant entre les deux interrupteurs. Le raccordement à un ordinateur, ou à un smartphone sous Android, se fait via la prise micro USB.

Réalisation

Le petit circuit imprimé à double face accueille sur sa face supérieure la batterie (4,2V, capacité 280 mAh), les connecteurs, les interrupteurs, ainsi que les condensateurs électrochimiques dont il est difficile de réduire l'encombrement. On remarque quatre condensateurs rouge de marque Elna spécialement conçus pour l'audio.

Sur l'autre face on découvre (quelle mauvaise habitude !) un circuit intégré au marquage effacé. Mais c'est sans compter sur la perspicacité des limiers de Qobuz, car des puces qui intègrent l'interface USB, le DAC, les sorties pour casque et limitées à la lecture des fichiers sur 16 bits à 48 kHz, on en n'en connaît pas des tonnes. De plus, un détail mal effacé sur ce circuit nous a mis la puce à l'oreille.

De toute évidence, ce circuit intégré au marquage effacé est un PCM2704/2705 de Texas Instruments dont on retrouve effectivement l'environnement sur le circuit, en particulier le quartz de 12 MHz placé entre les broches 1 et 28 et les sorties audio broches 14 et 15, reliées aux condensateurs Elna cités précédemment.

Le mystère est donc levé, mais est-ce une honte de la part d'un fabricant d'utiliser un circuit, datant certes un peu, mais parfaitement adapté à son rôle et dont on a très probablement vanté les qualités en son temps ?

Ci-contre un PCM2704 neuf et le circuit effacé sur le Magic Dac/Amp sur lequel le Texas n'a pas été totalement rasé...

C'est donc cette puce PCM2704 qui se charge de la gestion USB et de la conversion numérique analogique, et bien qu'elle date de 2003, on savait déjà faire des convertisseurs performants à cette époque ! Ce circuit étant USB 1.1, il ne nécessite pas de driver pour fonctionner avec un ordinateur.

Nous ne sommes pas parvenus à identifier la puce IC4 (au marquage intact !), mais il s'agit vraisemblablement du commutateur entre les signaux en provenance du DAC et ceux en provenance de l'entrée analogique en façade.

Le réglage de volume est confié à un classique potentiomètre. Un filtre construit autour d'amplificateurs opérationnels Intersil ISL2814 (IC1 et IC5) en boîtier SOT23-5 "boostent" les signaux dans le grave, ce même type d'amplificateur étant également utilisé comme amplificateur pour le casque (IC2 et IC3).

Comme on peut le constater, Shozy a optimisé au maximum le choix des composants afin d'obtenir la plus petite taille possible pour ce Magic Dac/Amp.

Ecoute

Si on peut féliciter le constructeur pour son petit bijou, Shozy pourrait faire un petit effort pour le support technique et les informations sur son site, car là c'est vraiment le service minimum.

Ceci étant dit , les résultats sonores procurés par le Magic DAC/Amp sont plutôt réjouissants et ce petit boîtier a une pêche pas possible et de plus on ne lui a pas facilité la tâche en lui collant notre casque orthodynamique avec des transducteurs de 16 ? d'impédance, donc gourmands en courant.

Et bien qu'à cela ne tienne, il est costaud le petit, et il a restitué notre album bien aimé Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine par Rinaldo Alessandrini dirigeant le Concerto Italiano de manière très dynamique, avec des graves parfois un peu ampoulés certes, mais sans donner la moindre impression de peiner pour délivrer du niveau sonore et sans s'embrouiller les pinceaux !

A l'écoute du tube vintage mais toujours aussi plaisant Another Brick In The Wall de l'album The Wall du groupe Pink Floyd, le Magic Dac/Amp balance les décibels avec entrain et ne faiblit pas dans le grave, et si la restitution est assurément très punchy, elle ne néglige pas pour autant les détails et la finesse des accords de guitare du titre qui suit, Mother, est tout à fait appréciable.

Avec Papaoutai de l'album Racine Carrée de Stromae, il n'est pas nécessaire de tourner beaucoup la molette de volume pour être totalement immergé dans la musique du chanteur dont la chaude voix mène la danse au milieu d'un accompagnement intensément restitué par le Magic Dac/Amp.

En conclusion, ce minuscule Magic Dac/Amp est un joli petit bijou représentant en quelque sorte une prouesse qui nous épate. Ce poids plume aux micro mensurations n'en est pas moins capable de délivrer une restitution sonore pleine de punch, peut-être pas à même de ravir les puristes, mais pouvant assurément redonner du peps à un smartphone en manque de vitalité.

Spécifications

Site Shozy

Site Audiophonics (distributeur)

Contact

***

Si vous êtes constructeur, importateur, distributeur ou acteur dans le domaine de la reproduction sonore et que vous souhaitez nous contacter, merci de le faire à l'adresse suivante : newstech@qobuz.com

Si vous êtes un passionné de la rubrique Hi-Fi Guide et que vous souhaitez nous contacter, faites-le uniquement à l'adresse suivante : rubriquehifi@qobuz.com